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La route de Bolasie

Par Maxime Brigand
5 minutes
La route de Bolasie

Débarqué à Everton cet été après quatre ans passés à Crystal Palace, Yannick Bolasie s'apprête à retrouver ses anciens potes vendredi soir à Goodison Park. Entre une nouvelle marche, un costume de MC et quelques galères. Direction la route de Yala.

La photo de famille est aujourd’hui datée. C’est en partie ici que Crystal Palace a puisé les bases de ce qui constitue sa colonne vertébrale depuis son retour en Premier League en août 2013. On y voit le gardien argentin Julián Speroni, Joel Ward, le costaud Damien Delaney, Mile Jedinak ou encore Wilfried Zaha. Un pas sur le côté laisse apparaître la silhouette de Ian Holloway, son costume, son sourire habituel et sa dégaine à la Eddie Marsan. Il aura donc fallu attendre huit ans et un penalty claqué par le vétéran Kevin Phillips en prolongation contre Watford (1-0) en finale de playoffs pour revoir les Eagles en Premier League. La fête a eu lieu le 27 mai 2013, à Wembley, mais ce jour-là, Yannick Bolasie s’était contenté de mater ses potes s’activer sur la piste. Jusqu’ici, il avait pourtant été un boulon intouchable du rayon offensif aux côtés de Zaha et de Glenn Murray, blessé pour la finale. Son histoire a longtemps été comme ça, entre des courses rapides et des trajectoires variées.

Comprendre la vie de Yannick Bolasie revient à aller au duel avec un homme qui a une vision singulière du quotidien d’un footballeur d’un monde souvent trop aseptisé. Lui aime raconter qu’il ne veut pas « avoir le style de vie d’un Eden Hazard, par exemple » là où il vivait dans une maison normale à Ickenham, dans le nord-ouest de Londres lorsqu’il jouait à Palace. Il s’impose également un régime strict où il note dans un carnet son « nombre d’heures de sommeil, ce qu’il a mangé au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner, les protéines après l’entraînement » selon une grille d’évaluation personnelle. Bolasie sait avant tout d’où il vient, de Lyon d’abord, avant de partir rapidement avec ses parents à Londres lorsqu’il était bébé, mais surtout un peu du Congo avec lequel il a longtemps repoussé les joutes internationales avant de le faire pour honorer son père, Gaby Yala, un ancien international espoir congolais. Sauf que cet été, à force de grosses copies rendues, Yannick Bolasie a quitté Crystal Palace où il avait explosé pour rejoindre Everton et devenir le deuxième joueur le plus cher de l’histoire des Toffees. Loin de la terre grasse.

Les preuves, Malte et le MC

Vendredi soir, Yala s’apprête à retrouver ses anciens potes de Palace, mais surtout un entraîneur, Alan Pardew, qui s’était amusé à le faucher publiquement après la dernière apparition de Bolasie avec les Eagles contre West Bromwich (0-1) le 13 août dernier. Il dit qu’il n’a « rien à prouver » et, au fond, il a raison tant sa motivation n’a jamais vraiment été remise en cause dans les travées de Selhurst Park. Peut-être aussi car, comme pour beaucoup des hommes de la montée de 2013, les habitués de la Whitehorse Lane Stand sont des connaisseurs et savent d’où vient leur ancien ambianceur. On parle d’un homme qui a bouffé de la huitième division, à Hillingdon Borough – « Le terrain n’était pas mal. La pelouse était plate, donc tu pouvais courir avec le ballon. Les matchs à l’extérieur étaient plus difficiles : Didcot Town, Harrow Borough et Wealdstone FC, les terrains étaient en pente. » –, mais aussi quelques chocs à Malte, où son cousin, l’attaquant Lomana Lualua qui joue aujourd’hui en Turquie à Sanliurfaspor, lui avait gratté un essai avec le Floriana FC où Bolasie restera un an et 24 matchs. Puis, Plymouth va engager la « grande liane » , la faire grandir, bosser lors de prêts, dont un décisif à Barnet en League Two où le mythique stade d’Underhill découvre déjà les premières folies de Yala, avant de le voir retourner à Plymouth. C’est là qu’une autre facette va décoller avec son coéquipier Bradley Wright-Philips, le fils de Ian Wright et frère adoptif de Shaun, un micro en main, une caméra qui s’enclenche et quelques scuds qui dégagent. On les retrouvera notamment dans Lord of the Mics où Bolasie allumera Wright-Philips sur ses qualités : « Just ‘cos you got Wright in your name, don’t mean that you’re a Gunner. Man will get left in the park like Ji-Sung… Looking bare eager couldn’t score goals in the Championship, that’s why he went down to League One – Brentford didn’t want him neither. »

Yala et les buts

Voilà maintenant plus de trois ans que Yannick Bolasie cavale en Premier League. Progressivement, grâce à son coach perso Rayan Wilson, il est devenu « une bête » physique et n’a plus peur de mettre des coups avec utilité. Lors d’un entretien donné au Guardian en octobre 2014, l’ailier prenait en exemple « un match contre Arsenal lors de ma première saison en Premier League. Je passe Monreal avec facilité, Arteta arrive sur le côté et je décide de le pousser. Le coach m’a dit après le match que j’étais meilleur que ça, que j’avais plus de force et de rapidité que lui. Et là, j’ai compris. » Le conseil vient de Tony Pulis, un homme que Bolasie considère comme un guide particulier dans sa carrière, comme Ronald Koeman avec qui il est déjà élogieux en matière de style de jeu. Ce passage à Everton fait grimper les ambitions de l’international congolais qui devait filer pour grandir encore un peu plus et alors qu’il doit encore grimper une marche technique : celle de la finition avec neuf petits buts en plus de trois saisons. C’est le bout de la route pour Bolasie et on a pourtant l’impression qu’elle ne fait que commencer. Tant mieux parce qu’il a assuré récemment avoir battu Bolt sur une course. Yala.

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Par Maxime Brigand

Propos de Bolasie tirés du Guardian et de l'Independent.

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