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La Roma vole, la Juve en chasse, Milan rame

Eric Maggiori
7 minutes
La Roma vole, la Juve en chasse, Milan rame

Déjà douze journées de championnat et des enseignements à tirer de ce début de Serie A. La Roma a surpris tout le monde, la Juve et le Napoli sont à leur place, la Fiorentina séduit, et la Lazio et le Milan AC déçoivent. Et déjà trois coachs virés. Youpi.

La Roma des records

À vrai dire, même le plus optimiste de tous les tifosi de la Roma n’aurait pas prédit une Roma en tête de la Serie A après douze journées. Pourtant, c’est bien le cas. L’équipe de Rudi Garcia est assise sur le trône depuis la première journée, et a enchaîné une ahurissante série de dix victoires consécutives lors des dix premiers matchs, battant ainsi le record de la Juventus de Capello, en 2005-06. Quoi qu’il se passe lors des prochains mois, la saison de la Roma est déjà une victoire. Rudi Garcia est parvenu à redonner de l’enthousiasme à une équipe qui en avait sacrément perdu après deux saisons très décevantes. Comme par miracle, certains joueurs (De Rossi, surtout) se sont remis à courir et se sont souvenus qu’ils étaient de grands joueurs. Les nouvelles recrues, de Benatia à Gervinho, en passant par Strootman et Ljajić, ont tous apporté leur pierre à l’édifice. Nul doute que la Roma a également eu de la réussite (notamment lors du match contre l’Udinese), mais c’est souvent cette réussite qui accompagne les grandes équipes. Lors des deux derniers tours, la Roma a concédé deux nuls, freinant légèrement sa marche triomphale. Mais les Giallorossi demeurent de sérieux candidats au titre, d’autant qu’ils n’ont pas de Coupe d’Europe à disputer cette saison. Oui, les tifosi peuvent se prendre à rêver…

Grosse lutte pour le titre en prévision

Cette année, peut-être plus que les autres, la lutte pour le Scudetto s’annonce extrêmement disputée. On a donc déjà évoqué la Roma, que personne n’attendait à ce niveau là, mais qui est pourtant une forte réalité de ce championnat. Derrière, la Juventus ne lâche rien. La Vieille Dame, double championne en titre, a connu un début de saison un peu moins brillant que d’habitude. Certaines victoires ont été poussives, et puis il y a eu cette folle défaite sur la pelouse de la Fiorentina, 4-2. Un électrochoc. Depuis, la Juve va beaucoup mieux, a gagné tous ses matchs, et a profité des deux faux pas de la Roma pour revenir à un point. La dernière rencontre, remportée 3-0 face au Napoli, a prouvé à tous que l’équipe d’Antonio Conte était toujours le grand favori au Scdetto. Le Napoli, justement, veut également avoir son mot à dire dans la lutte pour le titre. Toutefois, il semble qu’il manque encore un petit quelque chose aux Napolitains. Ce petit quelque chose qui fait qu’ils ont perdu (2-0 et 3-0) les deux confrontations directes face à la Roma et la Juve. Dommage, car le reste du temps, Naples réussit quasiment un sans-faute. Des victoires éclatantes, et quelques joueurs en feu, à l’instar de Callejón, révélation de ce début de saison. Il va tout de même falloir encore franchir un petit palier pour se hisser au niveau des Bianconeri. Enfin, il y a la Fiorentina et l’Inter. Les deux formations tiennent pour l’instant le rythme, et ne sont respectivement qu’à sept et huit points du leader. La Fiorentina séduit, l’Inter un peu moins, mais les résultats des deux équipes sont pratiquement identiques. La formation viola peut compter sur un Giuseppe Rossi et un Cuadrado en feu, en attendant le retour de Mario Gómez. Côté Inter, la cure Mazzarri fonctionne. Ce n’est pas flamboyant, mais ça gagne, et c’est de cela dont le club nerazzurro avait besoin, après deux saisons compliquées. Et maintenant que Javier Zanetti est revenu, tout va aller encore mieux.

Les bonnes surprises

La bonne surprise de ce début de saison, c’est le Hellas Vérone. L’équipe de Mandorlini truste la sixième position, et réalise surtout un départ canon à domicile : six victoires en six matchs. Promu cette saison, le Hellas a bien préparé son coup et, avec des joueurs d’expérience comme Luca Toni, est en train de surprendre tout le monde. L’homme fort de ce début de saison, c’est le Brésilien Jorginho, maître es pénaltys. Il sera difficile de tenir ce rythme toute la saison, mais les Veronesi ont toutes les cartes en mains pour rester toute l’année dans la première moitié de tableau. Autres bonnes surprises : le Genoa et l’Atalanta. Les Génois ont vécu des premières semaines difficiles, ce qui a débouché sur le licenciement de Liverani. Mais depuis l’arrivée de Gasperini, l’homme des miracles à Gênes, tout va bien. Le Genoa vient d’enchaîner trois victoires consécutives, et est remonté à la septième place du classement. Pas encore de quoi s’enthousiasmer, mais lorsque l’on repense aux galères connues par le club génois lors des deux dernières saisons, on ne peut qu’être satisfait du rendement sous Gasperini. Et puis, tant que Gilardino est là, tout va bien. L’Atalanta, de son côté, est neuvième, devant le Milan AC. Les Bergamaschi, pour une fois, sont partis sans pénalité, et, forcément, cela aide au classement. Les joueurs de Colantuono comptent toujours sur les mêmes armes : un Denis affuté (4 buts lors des 4 derniers matchs) et des jeunes motivés. Mais en vrai, toute cette réussite n’est due qu’à une chose : le recrutement de Mario Yepes cet été.

Les mauvaises surprises

On attendait évidemment un tout autre début de saison de la part de la Lazio et du Milan AC. La Lazio a remporté la Coupe d’Italie en mai dernier, mais n’a pas réussi à donner de la continuité à ce succès (comme bien souvent lorsqu’elle remporte un trophée, d’ailleurs). Les prestations sont plus que poussives, les résultats sont très moyens, et les Romains sont aujourd’hui huitièmes du classement, avec la moitié des points de sa rivale, la Roma. La situation est encore pire du côté du Milan AC. Après l’excellente deuxième partie de saison l’an dernier, on s’attendait à une toute autre entame de la part des Rossoneri. Résultat : une équipe incohérente, des joueurs en difficulté (Balo, où es-tu ?) et le pire début de saison depuis 1981. Massimiliano Allegri est fragilisé, mais toujours pas viré. Après la trêve, il n’aura plus le droit à l’erreur, sous peine de se faire couper la tête par Barbara Berlusconi, qui est bien décidée à faire le ménage à Milanello. Début de saison également très décevant pour l’Udinese, qui a toutefois l’habitude de partir au ralenti pour finir en flèche. Mais cette saison, même Di Natale semble s’essouffler, tandis que Muriel tarde à exploser véritablement. Enfin, au début de la saison, bien malin eut été celui qui aurait pu trouver le tiercé de bas de tableau au bout de treize journées. Déjà, une info : aucun promu n’est actuellement relégable. Les trois relégables se sont Chievo, Catane et la Sampdoria. De vraies (mauvaises) surprises. Surtout pour Catane, qui avait réalisé des choses extraordinaires la saison dernière avec Maran, et qui galère sacrément cette année. En même temps, était-ce vraiment malin de se priver de Lodi et du Papu Gómez, quasiment ses deux meilleurs éléments ?

C’est déjà fini pour eux

Douze journées, et déjà quatre entraîneurs qui ont dû faire leur bagage. Le premier n’a tenu que six journées. Il s’agit de Fabio Liverani, viré du Genoa et remplacé par Giampiero Gasperini. Depuis, tout va mieux, puisque le Genoa a quitté la zone de relégation pour remonter à la septième position. Quelques semaines plus tard, c’est Rolando Maran, l’entraîneur de Catane, qui a été remercié. La première saison en Sicile, excellente, n’a pas été confirmée sur cette première partie de deuxième cycle. Du coup, il a été remplacé par De Canio. Mais l’effet escompté tarde à se faire sentir, puisque Catane est toujours relégable. Au terme de la dernière journée avant la trêve, deux techniciens ont été virés : Giuseppe Sannino du Chievo et Delio Rossi de la Samp. Les deux entraîneurs payent eux aussi une place de relégable au classement et des prestations très décevantes. Dès la prochaine journée, ils seront respectivement remplacés par Eugenio Corini, ancien joueur du Chievo, et Siniša Mihajlović. D’ailleurs, c’est drôle. Delio Rossi avait remplacé Mihajlović à la Fiorentina parce que le coach serbe obtenait des résultats catastrophiques avec la formation viola. Aujourd’hui, c’est Mihajlović qui remplace Delio Rossi parce que le coach italien obtient des résultats catastrophiques avec la Samp. Ne serait-ce pas là la preuve que tous ces changements d’entraîneurs sont parfois dépourvus de tout sens logique ?

Les jeunes à suivre

Domenico Berardi (Sassuolo), Keita Baldé (Lazio), Juan Iturbe (Hellas Vérone), Ryder Matos (Fiorentina), Daniele Baselli (Atalanta), Duncan (Livorno), Riccardo Saponara (Milan AC), Gianluca Caprari (Roma)…

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