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- 31e journée
- AS Roma/Lazio
La Roma n’a plus le choix
Distancée dans la course à la Ligue des champions, la Roma n'a plus vraiment le choix si elle veut encore conserver un mince espoir de qualification. Pour ce, il faut battre sa grande rivale, la Lazio, lors du tant attendu derby romain.
N’importe quel supporter de l’un ou l’autre camp vous le dira : rien ne ressemble à l’attente d’un derby romain. Un match que l’on attend toute l’année, quel que soit son importance au classement. Or, ce soir, le derby romain compte, au-delà de la rivalité entre les deux formations. En effet, la Roma et la Lazio sont actuellement à la lutte pour une qualification en Coupe d’Europe. L’une d’elle risque même de rester sur le carreau à la fin de la saison, puisque les places européennes sont limitées. Nul doute que le résultat du derby de ce soir donnera des indications sur celle qui risque de terminer bredouille à la fin de la saison, même si les deux formations sont encore en lice en Coupe d’Italie, et ont donc une solution bis pour décrocher un billet pour l’Europe. Mais il n’est pas encore question de finale de Coupe d’Italie. Ce soir, c’est le championnat, et c’est un derby que personne n’a envie de perdre. La situation est simple : la Lazio compte 50 points, la Roma 47. En cas de succès, les Giallorossi reviendraient à hauteur de leurs rivaux, et passeraient même devant grâce à une différence particulière favorable. Ce qui serait énorme, puisque jamais, cette saison, la Roma n’a été devant la Lazio au classement. En revanche, une victoire de la Lazio permettrait aux Biancocelesti de prendre six points d’avance sur leurs cousins. L’expression « match à six points » prend alors tout son sens.
« Tous les Laziali me sont antipathiques »
Le derby est aussi une question de cycles. Lors des saisons 2009/10 et 2010/11, la Roma a été intouchable lors de la stracittadina, enchaînant quatre victoires consécutives (+ une en Coupe d’Italie). Mais depuis la saison dernière, la roue a changé de sens. La Lazio a remporté les trois derniers derbys, dont celui du match aller, sur le score de 3-2. Les Biancocelesti ont donc à cœur d’égaler la performance de leurs rivaux, en remportant eux aussi un quatrième derby consécutif. Les Romanisti, pour leur part, veulent interrompre la série noire et goûter à nouveau au succès. Pour y parvenir, la Louve compte sur deux atouts de poids : Francesco Totti et Aurelio Andreazzoli. Le Capitano est dans une forme éblouissante et vient de fêter ses 20 ans en Serie A. Vingt années au cours desquelles il a disputé 35 derbys, record pour un joueur lors de ce match si spécial. Totti détient également deux autres records lors du derby : il est le joueur à avoir remporté le plus de derbys dans l’histoire (12), mais aussi celui à en avoir perdu le plus (14). Toutefois, la dernière victoire de la Roma lors d’un derby porte sa patte : le 13 mars 2011, il claque un doublé (un coup franc et un péno) qui permet à son équipe de s’imposer 2-0.
Totti est peut-être le joueur le plus affecté par le derby, car tifoso de la Roma avant tout (il y a quelques jours, il a déclaré dans une interview à la Gazzetta dello Sport que « tous les Laziali, sportivement parlant, lui étaient antipathiques » ), mais il demeure évidemment celui qui peut faire la différence lors d’une telle confrontation. L’autre atout, donc, c’est Andreazzoli. Le nouvel entraîneur a apporté de la fraîcheur depuis son arrivée, et a redonné de l’enthousiasme à un groupe qui semblait à la dérive avec Zeman. Depuis qu’il s’est assis sur le banc, le coach a empoché 13 points sur 21 possibles, pour un bilan de quatre victoires, deux défaites et un nul. Leur belle remontée a néanmoins été légèrement freinée par leur défaite, la semaine dernière, à Palerme. Pas de quoi s’alarmer : le derby est une occasion idéale pour repartir de plus belle. Avec la possibilité, d’une pierre deux coups, de rejoindre l’Inter et la Lazio au classement.
Klose la bête noire
La Roma va toutefois faire attention. Car elle va trouver en face d’elle une Lazio très remontée. Jeudi soir, l’équipe romaine s’est inclinée 2-0 en quart de finale aller d’Europa League face à Fenerbahçe. Une rencontre orientée par les décisions arbitrales de l’Écossais Collum, qui ont rendu dingues les joueurs de la Lazio. Le directeur sportif du club, Igli Tare, a fait part de son mécontentement auprès d’un agent UEFA, lui assurant que l’arbitre n‘avait pas été impartial dans ses décisions, ce à quoi l’agent a répondu : « Je sais, je sais. » C’est dans ce climat, et avec forcément l’esprit tourné vers le match retour, qui aura lieu jeudi soir, que la Lazio aborde ce derby. Elle l’aborde aussi avec un certain soulagement. Son amulette, Miroslav Klose, est de retour. C’est simple : depuis que l’Allemand est arrivé à Rome, la Lazio a remporté tous les derbys qu’elle a disputés, et Klose a toujours été décisif. En octobre 2011, c’est lui qui rompt la malédiction derby, en inscrivant le but de la victoire à la 93e minute. Au match retour, en mars 2012, il provoque dès la 8e minute l’expulsion de la Roma, Stekelenburg. Derrière, la Lazio s’impose 2-1. Enfin, au match aller, en novembre dernier, il donne l’avantage à son équipe juste avant la pause, pour une victoire finale 3-2. Absent depuis début février, Klose avait promis d’être prêt pour le derby. Il a maintenu sa promesse.
Un quart d’heure disputé face à Catane la semaine dernière, pratiquement autant jeudi soir en Turquie, et voilà l’Allemand fin prêt à faire son retour dans le onze titulaire, ce soir. Une véritable libération pour Petković, qui commençait à compter les jours, notamment depuis la blessure du remplaçant de Klose, Floccari. La Roma n’a pas prévu de dispositif anti-Klose, mais sera évidemment très attentive aux mouvements de l’ancien du Bayern Munich. Une mise en garde partagée par Giuseppe Giannini, ancien capitaine de la Louve : « L’homme-derby ? Cela serait banal de dire Totti, mais il est clairement le plus de cette équipe. Je dirais lui et Lamela. Du côté de la Lazio, attention évidemment à Klose, mais aussi à Ederson » , a-t-il affirmé lors d’une interview à Il Tempo. Toutes ces suppositions prendront fin ce soir, à 20h45, lorsque l’arbitre sifflera le coup d’envoi. Car on le sait : le derby est un match à part, qui ne respecte souvent aucun pronostic. Messieurs, c’est à vous.
Par Eric Maggiori