- Serie A
- 7e journée
- Inter/AS Roma (0-3)
La Roma détruit l’Inter à San Siro
Incroyable succès de la Roma de Rudi Garcia. Les Giallorossi se sont imposés 3-0 sur la pelouse de l'Inter, grâce à un doublé de Totti et un but de Florenzi. Match maîtrisé par les Romains (un poteau pour l'Inter), qui restent donc en tête de la Serie A. Sept victoires en sept matchs : impressionnant.
Inter – Roma 0-3Buts : Totti 18′ et 40′, Florenzi 44′
Septième ciel, septième symphonie, septième art. La Roma de Rudi Garcia tutoie ce soir les étoiles, avec une impressionnante victoire 3-0 sur la pelouse de l’Inter. Comme le PSG face à Benfica, la Roma a fait la différence dès la première période, avec un doublé de Francesco Totti (dont un sur pénalty) et un troisième pion de Florenzi. Sept matchs, sept victoires, 20 buts marqués, un seul encaissé. Ce que réalise cette Roma est tout simplement extraordinaire, surtout au vu des deux dernières saisons complètement loupées. Tout va dans le bon sens pour cette Roma, qui surfe sur l’euphorie des victoires. Chaque tir termine au fond, chaque contre-attaque débouche sur un but, et, à l’inverse, quand l’Inter a eu l’occasion d’égaliser, c’est le poteau qui a sauvé De Sanctis. Certains joueurs sont en feu, à l’instar de Benatia, De Rossi, Florenzi, Gervinho et, bien sûr, le magnifique Totti. Que dire de ce joueur de 37 ans, encore capable d’être le leader décisif de son équipe ? Cela ne peut qu’imposer le respect. Pour l’Inter, c’est en tout cas un sacré coup d’arrêt. L’équipe de Mazzarri était encore invaincue cette saison, elle prend ce soir une grosse gifle. Rudi Garcia peut être fier : il réalise un boulot de dingue, et peut désormais se permettre d’avoir des rêves un peu fous. La Roma attendait son premier vrai gros test en championnat : elle a répondu de la plus belle des manières, avec un succès 3-0 qui va faire du bruit, beaucoup de bruit.
Totti, six mètres au-dessus du ciel
Pas ou peu de surprises au coup d’envoi. Du classique des deux côtés : 3-5-1-1 pour l’Inter, avec Alvarez en soutien de Palacio (Campagnaro absent en défense), 4-3-3 pour la Roma, avec un trio offensif Totti-Gervinho-Florenzi. Le début de match est disputé, les deux formations entrent immédiatement dans la partie, avec, pour chacune, les certitudes propres à des équipes encore invaincues cette saison. Dans l’impact, la Roma est tout de même un cran au-dessus, avec un Strootman qui aimante tous les ballons au milieu de terrain. L’Inter répond avec ses armes, mais Palacio semble bien seul en pointe. Une bonne frappe, toutefois : elle est signée Taider, mais De Sanctis se couche et bloque sans soucis. C’est tout de même déjà un petit évènement, puisque la Roma est, en Europe, l’équipe qui a subi le moins de tirs cadrés depuis le début de la saison. Elle était aussi, il y a encore quelques jours, l’équipe qui avait pris l’habitude d’inscrire tous ses buts en seconde période. Cette statistique appartient désormais au passé. Car à la 18e minute, au terme d’un beau mouvement venu de la gauche, Gervinho décale Totti, dont la frappe, parfaitement placée à ras de terre, trompe Handanović. 1-0, la Roma ouvre le score, et Totti inscrit là le 14e but à San Siro de sa carrière. Un record pour un joueur adverse, évidemment.
L’Inter met quelques minutes à se remettre de cette ouverture du score, mais la Roma n’appuie pas sur l’accélérateur. Du moins, pas encore. Et l’équipe de Mazzarri monte en puissance, avec notamment un énorme Guarín. C’est d’ailleurs lui qui est à deux doigts d’égaliser, avec un missile qui vient s’écraser sur le poteau d’un De Sanctis complètement battu. C’est le tournant du match, car cela aurait fait 1-1, et cela n’aurait plus du tout été la même chose. L’Inter pousse, la Roma fait le dos rond, mais ne panique pas, même si M. Tagliavento distribue quelques cartons jaunes (Pjanić, Benatia, Castán). Mais la Roma de Rudi Garcia est d’un cynisme ahurissant. Après avoir subi pendant un gros quart d’heure, les Romains vont asséner deux coups de massue sur la tête des Nerazzurri. Le premier est signé Gervinho. L’Ivoirien provoque et obtient un pénalty indiscutable, que Totti se charge de transformer. Dans la foulée, le même Totti réalise le geste de la soirée, en lançant la contre-attaque romaine avec une jongle et une passe aveugle pour Strootman, qui remonte tout le terrain avant de servir Florenzi. Tir croisé, petit filet opposé, 3-0. Un récital, un régal, une Roma royale.
Pas de réaction, pas de réaction
Forcément, Mazzarri tente de changer quelque chose. Icardi remplace un désastreux Álvaro Pereira, et l’Inter passe sur une défense à quatre. Mais la première grosse occasion de la seconde période est romaine, avec Florenzi qui est tout proche d’inscrire le quatrième but et de tuer définitivement tout suspense. Perdu pour perdu, Mazzarri fait également entrer le jeune Kovačic. On attend alors une réaction de l’Inter, un assaut, quelque chose, mais rien, absolument rien, ne se passe. L’Inter de ce soir semble impuissante. Le symbole, c’est ce coup franc tiré par Guarín à la 64e minute. Le Colombien a l’occasion de mettre une minasse, mais préfère tenter une combinaison en servant un coéquipier à droite. Évidemment, sa passe est foirée, et un défenseur de la Roma intercepte le ballon, sous les sifflets de San Siro. Et quand rien ne va, rien ne va : quelques minutes plus tard, De Sanctis se déchire totalement sur une sortie, et Ranocchia pousse presque involontairement le ballon de la tête dans les filets. Mais l’arbitre annule pour une présumée poussette sur le gardien, pas franchement confirmée par les ralentis. Avertissement sans frais pour la Roma.
Mazzarri abat sa dernière carte en faisant entrer Milito (pourquoi aussi tard ?). Ironie : c’est avec un but de Milito, inscrit en mai 2011 en finale de Coupe d’Italie, que l’Inter a obtenu sa dernière victoire contre la Roma. Depuis, sept matchs sans victoire, qui font huit avec celui de ce soir. Mais cette fois-ci, pas de coup de génie du Principe. L’Inter domine la fin de rencontre, mais c’est une domination stérile, sans véritable occasion. Au contraire, c’est Gervinho, en contre, qui a encore l’opportunité d’en mettre un quatrième, mais Handanović répond présent. Seule fausse note du récital giallorosso : l’expulsion pour deuxième avertissement de Balzaretti. Le latéral, l’un des meilleurs Romains depuis le début de la saison, sera donc suspendu pour le choc face au Napoli, dans deux semaines (si le match se joue). Un peu couillon. Mais c’est un détail en cette soirée parfaite. La Roma s’impose 3-0 à San Siro, et reste solidement installée en tête de la Serie A. Oui, cette équipe-là commence vraiment à faire peur. Bravo Rudi.
Eric Maggiori