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La Roma déjà au travail
Les vacances sont déjà loin derrière pour les joueurs de la Roma. Avec l'arrivée sur le banc de Zdeněk Zeman, les Giallorossi ont été réquisitionnés dès le début du mois de juillet. Au programme : exercices physiques et courses en tous genres. Oui, sergent !
Non, le mois de juillet n’est pas de tout repos pour les joueurs de la Roma. Loin, très loin de là. Car sur le banc, il y a désormais un sacré personnage, avec qui il ne faut pas rigoler. Zdeněk Zeman. Le coach tchèque a été appelé après le pseudo-échec du projet Luis Enrique, lui qui a réalisé une saison exceptionnelle à Pescara, terminée à la première place de Serie B. Zeman aurait pu rester là-bas et faire rêver Pescara en Serie A. Bah non. Il a préféré répondre aux sirènes romaines, 13 ans après sa dernière expérience dans la capitale italienne. En 13 ans, tel un bon vin, Zeman est devenu plus mature, même si ses idéaux de jeu n’ont pas changé. Son credo : l’attaque est la meilleure défense. La saison passée, Pescara a inscrit 90 buts en championnat, soit 27 de plus que la deuxième meilleure attaque, la Reggina. Par contre, niveau défensif, c’est toujours autant à l’arrache. 55 buts encaissés, onzième défense du championnat. Mais Zeman s’en fout. Sa méthode a fonctionné. Une méthode qui a séduit les nouveaux dirigeants de la Roma, admirateurs de cette idée de jeu vertical, qui contraste avec le jeu horizontal prôné par Luis Enrique. En quelques jours, Zeman a été conquis. Il n’a pas fallu insister beaucoup, tant il est resté attaché aux couleurs giallorosse (alors qu’il a également entraîné la Lazio). Les défenses adverses sont prévenues : il va y avoir des buts.
L’entraînement de Tortue Géniale
Pour les joueurs de la Roma, c’est un sacré changement. Premiers jours de juillet. Le soleil cogne du côté de Rome, mais Zeman n’en a cure. Son aventure à la Roma commence par des exercices physiques, façon Sangoku et Krilin quand ils suivent l’entraînement de Tortue Géniale dans les premiers épisodes de Dragonball. Des sacs d’eau sur le dos, et on court. Oui, ça en fatigue plus d’un, et en particulier Francesco Totti qui, à bientôt 36 ans, pensait avoir passé l’âge de se soumettre à ce type d’exercice. « Oui, j’ai eu un peu de mal, mais je savais à quoi m’attendre. J’ai travaillé avec Zeman il y a 13 ans, c’est un travail très dur, différent de celui effectué avec les derniers entraîneurs. Mais c’est un travail qui nous aidera en championnat. D’un point de vue physique, nous serons au top » , affirme le Capitano lors de sa première grande conférence de presse de la saison.
Or, la saison dernière, la Roma a justement eu du mal, physiquement. Conséquences : l’équipe était capable d’enchaîner une superbe victoire et une lourde défaite, car les jambes ne suivaient pas. Avec Zeman, pas question que ce genre de situations ne se reproduise. L’entraîneur tchèque a déjà les idées claires. Sa Roma va utiliser les mêmes recettes que celles affichées par Pescara la saison passée : des jeunes joueurs, des courses sur les ailes, des attaquants qui plantent. L’objectif ? « Donner de l’émotion aux gens et ramener le public au stade, même s’il y aura toujours des mécontents, explique le technicien. À Pescara, dans mon équipe, j’avais cinq « grands » et six jeunes. C’est normal qu’un entraîneur préfère avoir des joueurs qui ont envie d’apprendre. » Le message caché est clair : tous vont devoir bosser et apprendre. N’en déplaise aux De Rossi, Burdisso ou Totti.
Dodo, Destro, Scudetto
Pour le moment, la Roma a effectué un mercato discret. Les dirigeants giallorossi ont fait venir les Brésiliens Dodo (Corinthians) et Leandro Castán (Grêmio), le Grec Tachtsidis et ont racheté à Crotone le jeune Alessandro Florenzi, 21 ans, formé au club. Des gros noms ? Pas de gros noms. On attend la signature imminente de l’Américain Bradley, du Chievo, tandis que le vrai rêve des dirigeants se nomme Mattia Destro, buteur en devenir de Sienne. Et c’est tout ? Pour le moment, oui. C’est du moins ce qu’affirme Walter Sabatini, le directeur sportif du club. Pourtant, la Roma a dépensé l’été dernier quelque 73,8 millions d’euros, et avait promis d’investir à nouveau l’été suivant. Visiblement, la politique est désormais au low cost, ce qui fait réagir l’éternel capitaine Totti. « Actuellement, nous ne sommes pas au niveau de la Juve, du Milan AC et de l’Inter. Il nous manque quelque chose. J’espère que des joueurs importants vont arriver avant la fin du mercato pour combler ce gouffre » , avance-t-il. C’est ce qui s’appelle « mettre la pression » .
Cette pression, elle est également sur les épaules de Zeman. Après avoir lutté pendant plusieurs années pour le Scudetto (elle en compterait quelques-uns de plus dans sa vitrine si la grande Inter n’avait pas été là), la Roma vient de réaliser deux saisons en-dessous des attentes, finissant sixième puis septième. Pour la première fois depuis 14 ans, la Louve ne s’est pas qualifiée pour la Coupe d’Europe. Autant dire qu’il va falloir se rattraper. « Connaissant l’ambiance ici, je ne pense pas que les gens aient envie qu’il s’agisse encore d’une année de transition. Cela vaut aussi pour moi. Je n’ai pas envie de terminer ma carrière sans rien gagner. Sabatini dit qu’il ne va pas y avoir de grosses recrues, mais l’espoir est le dernier à mourir » , renchérit Totti, philosophe. L’espoir d’une saison folle, où la Roma enflammerait à nouveau le stadio Olimpico, en battant le Milan AC 5-0 ou le Napoli 6-2, comme à l’époque de la première aventure de Zeman. Après tout, c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe, hein.
Eric Maggiori