- Italie
- Serie A
- 23e journée
- Lazio Rome/AS Roma (0-0)
La Roma bute sur une Lazio résistante
La plus belle Roma des dernières années n'aura pas suffi face à une Lazio concentrée et transcendée par le retour d'Eduardo Reja. Un match nul (0-0) aux airs de demi-victoire pour les Laziale et un goût amer de frustration pour Garcia et ses hommes.
On joue la vingt-cinquième minute et la Lazio croit se voir mourir dans son stade. Sur une énième percée d’un très bon Maicon, Berisha dévie le ballon sur Gervinho qui pense ouvrir le score. But refusé pour une affaire de centimètres. C’est le point culminant du deuxième derby de la saison, qui aura vu s’opposer une Roma délicate aux idées ambitieuses face à une Lazio modeste, concrète, mais tout aussi déterminée par la passion citadine. Une passion qui aura finalement pris le dessus sur le football. « L’église est à nouveau au centre du village ? Le classement veut tout dire » , déclarait fièrement Rudi Garcia en conférence de presse. Au centre du terrain, son milieu veut effectivement tout dire : Pjanić-De Rossi-Strootman surclasse la Lazio en classe et en technique. Mais Reja en est conscient depuis des semaines, et ses hommes ont préparé le match en conséquence.
L’élaboration de Garcia contre la concentration de Reja
D’emblée, la qualité de relance de la Roma s’infiltre facilement dans le cœur du camp de la Lazio pour ensuite exploser sur les côtés. On joue à peine deux minutes quand le premier ballon dangereux de Maicon vient filer dans les six mètres de Berisha. La Roma conserve le ballon, on pense alors que le match sera long pour le milieu laziale qui souffre la comparaison avec Hernanes. Une talonnade de Totti, une chevauchée de Maicon, deux accélérations de Gervinho. La Roma est sûre de sa force et sereine dans son plan de jeu. Mais la Lazio sait casser le rythme et reprend en main le scénario par moment. Les débordements vifs et concrets de Keita à gauche et de Candreva à droite font souffrir la défense de Garcia. Sur un long ballon de Ledesma, Klose doit ouvrir le score s’il réussit son contrôle. Les centres vers l’Allemand s’enchaînent. Sur une superbe reprise de volée, Totti n’est pas loin de marquer son dixième but en derby. Niveau tension, seul un tacle viril de De Rossi et une faute gentille de Lulić sur Maicon marquent la première période. On assiste à une bataille équilibrée au milieu, peu importe si les armes sont plus jolies d’un côté.
Le retour de Mauri et la « victoire » de Reja
À la mi-temps, Reja réagit : sortie de Keita, trop jeune pour être déterminant, et entrée de Mauri, trop déterminant pour ne pas être acteur de ce derby. La seconde période commence dans la fumée de l’amour des tifosi romains. Les Romanistes reprennent d’emblée le contrôle : Totti est de plus en plus tranchant dans ses déviations, Gervinho tire la Lazio de plus en plus à gauche et Maicon continue sa marche en avant. À nouveau, on assiste à un match entre l’élaboration et la concentration. Lulić intercepte un bon ballon et sert Mauri : trop mou. Quelques minutes plus tard, le « capitaine en prison » vient chercher le ballon dans les pieds de Maicon et fait rugir l’Olimpico. Le rythme du match ralentit, Konko contient Gervinho comme il peut et Bastos remplace Florenzi. À un quart d’heure de la fin, Garcia accélère. Ljajić pour remplacer Pjanić et Destro pour le héros déçu Totti, plus de concret. Reja répond avec la fraîcheur d’Onazi pour Gonzalez. Mais malgré les enchaînements de Ljajić et Bastos, qui gèle la partie Nord de l’Olimpico sur un superbe débordement côté gauche, la Lazio tient bon. Les dernières minutes sont une attaque-défense : neutralisation complète. La Roma aura été toujours plus belle, mais jamais assez forte. Reja quitte le terrain avec la mine de l’homme fier et satisfait, tandis que Totti, Pjanić et Strootman laissent échapper leur frustration. Une occasion perdue de se rapprocher de la Juve, ralentie par l’Hellas Vérone à la dernière seconde.
Par Markus Kaufmann