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La Roja, pas besoin de Morata ?

Par Florian Cadu
4 minutes
La Roja, pas besoin de Morata ?

Avec, notamment, les présences de Diego Costa et Iago Aspas dans ses rangs, le staff de l’Espagne a décidé de partir à la Coupe du monde sans Álvaro Morata dans ses valises. Un choix pas si illogique que ça.

Álvaro Morata aurait-il participé à la Coupe du monde 2018 si le mercato hivernal n’avait pas existé ? Personne ne saura jamais. Mais la réalité est ce qu’elle est, et Olivier Giroud est bel et bien venu renforcer l’effectif de Chelsea pour la deuxième partie de saison. Une période durant laquelle ce qui aurait pu être considéré comme improbable autrefois s’est déroulé sous les ordres d’Antonio Conte, à savoir que l’attaquant de 31 ans passé par Arsenal ou Montpellier et acheté 17 millions d’euros a pris la place de celui aux 25 bougies ayant connu la Juventus ou le Real Madrid et qui en a coûté 66 (hors bonus). Conséquence directe ou simple nouvel argument en faveur de la décision, c’est selon : le Français a composté son billet pour la Russie pendant que l’Espagnol est resté à quai.

La vague emporte Álvaro

L’absence de l’avant-centre au Mondial s’explique surtout par une autre concurrence : celle de ses compatriotes. Diego Costa, excellent et vainqueur de la Ligue Europa avec l’Atlético de Madrid aux côtés d’Antoine Griezmann dès qu’il a eu le droit de refouler une pelouse, et Iago Aspas, impressionnant sous le maillot du Celta de Vigo, même s’il joue bien plus souvent sur l’aile droite (22 buts en 34 journées de Liga contre onze en 31 de Premier League pour le Londonien) et qui profite de sa polyvalence, ont ainsi été préférés par Julen Lopetegui.

Derrière, le sélectionneur de la Roja, pas franchement obsédé par les véritables numéros neuf, a opté pour Rodrigo Moreno, auteur d’un remarquable exercice à Valence (et qui compte déjà deux réalisations avec son pays en l’espace de 244 minutes étalées sur quatre rencontres). Ce qui donne un secteur offensif au profil varié. Et complètement différent de celui de l’Euro 2016, puisqu’en plus de Morata, Pedro, Nolito et Aritz Aduriz doivent également laisser leur siège (seul Lucas Vázquez conserve sa place dans la catégorie des offensifs).

Devant ces constats, ne pas amener Morata ne relève pas de l’absurde. Surtout au vu d’autres malheureux qui, à d’autres postes, auraient bien davantage mérité de faire partie de l’aventure (comme Marcos Alonso, Javi Martínez, Sergi Roberto…). En réalité, celui qui pourrait quitter l’Angleterre cet été paye tout simplement son année 2017-2018 en demi-teinte, à l’instar des Pedro, Cesc Fàbregas, Juan Mata ou Héctor Bellerín. « C’est une décision que l’entraîneur a dû prendre, il y a beaucoup d’autres très bons joueurs espagnols, a d’ailleurs commenté Aspas face à la presse, mettant en avant des critères somme toute logiques. Mario Götze a marqué le but de la victoire pour l’Allemagne lors de la dernière finale, et il ne va pas à la Coupe du monde. Si vous faites une mauvaise saison, un autre coéquipier aura l’opportunité d’être en sélection. »

La balle dans le camp Costa

« Il n’y a pas de raison négative, a justifié, de manière plus tendre, Lopetegui en conférence de presse. C’est vrai qu’il a eu une fin de saison compliquée, mais il aurait pu venir. Cependant, un autre joueur est arrivé et il nous a convaincu davantage.(…)Nous avons opté pour d’autres joueurs(…), nous avons pris la décision de partir avec trois attaquants et non quatre. » Finalement, le débat semble naturellement se porter sur la « rivalité » Costa-Morata. Les deux avants-centres de métier, qui ne peuvent pas évoluer sur les côtés, proposent des qualités différentes.

Et certains ne croient pas à la greffe entre Diego le costaud, dont le jeu tout en puissance tranche avec l’identité de sa nation, et la Roja. Ceux-là estiment donc que la technique et la mobilité d’un Álvaro, même en méforme sportive ou physique, s’intègrent mieux à la philosophie espagnole. Et augmente donc les chances de soulever le trophée tant convoité. Mais il fallait trancher, et le coach l’a fait : ce soir, c’est le Madrilène qui défiera la Suisse. Puis, si tout se passe bien, combattra le Portugal, le Maroc et l’Iran. Avec l’occasion de faire taire les sceptiques et retourner leur veste. Dans le cas contraire, c’est un homme d’1,89 mètre posé devant sa télévision pendant ses vacances qui sortira vainqueur de ces mois de juin et juillet.

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L’Espagne bat la Suisse sur le fil, le Danemark en quarts
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