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La Roja en tapas avant l’orgie de 2016 ?

Par Chérif Ghemmour
La Roja en tapas avant l’orgie de 2016 ?

L'Espagne en apéro estival avant le sacre annoncé des Bleus à l'Euro 2016… Le match de ce soir inaugure une nouvelle séquence de deux ans pour une équipe de France que l'on envisage déjà championne d'Europe chez elle ! Voici revenu le temps des illusions ?

Une troisième étoile à l’Euro 2016 !

L’histoire récente de l’équipe de France s’est déroulée sur une longue période de trois ans pendant laquelle on a su avec une certaine justesse évaluer son parcours à venir. Le tirage au sort des poules qualificatives du Mondial 2014 effectué le 30 juillet 2011 avait placé la France dans le même groupe que l’Espagne. On avait su dès lors que les Bleus s’étaient abonnés pour les barrages de novembre 2013 vu que la Roja finirait leader de la poule. Dont acte… Après la double confrontation ukrainienne (0-2, 3-0) et la qualif acquise, on spécula assez justement sur un quart de finale des Bleus au Brésil. Dont acte également : le 4 juillet dernier, la défaite honorable des Bleus face à la Nationalmannschaft (0-1) clôtura ce cycle de trois ans entamé sous Laurent Blanc et poursuivi par Didier Deschamps. Entre-temps, et comme prévu là aussi, la France parvint en quart de finale de l’Euro 2012, éliminée logiquement par une Roja en route vers son triplé historique.

De Blanc à Deschamps I, l’équipe de France a fait du Coubertin, toute contente de « participer » , eut égard à son niveau moyen, plutôt que de « gagner » . À partir de ce soir, l’ère de Deschamps II débute un cycle qu’on a décrété victorieux depuis le parcours prometteur des Bleus au Brésil. Cet étrange mot d’ordre est né précisément au soir de cette élimination contre l’Allemagne étrangement analysée comme une « élimination de justesse » , voire injuste… Depuis, la France du foot se persuade que l’Euro 2016 qu’elle organisera s’achèvera par la victoire ! Rien que ça… On exagère ? Alors voyez plutôt la manchette de L’Équipe de ce matin. Elle illustre parfaitement bien ce sentiment victorieux par avance : « C’est déjà l’Euro : les Bleus retrouvent leur public pour un match de prestige face à l’Espagne ce soir au stade de France. Avec une obsession : entretenir la dynamique qui doit les ramener au même endroit le 10 juillet 2016, pour une finale au championnat d’Europe. » Le titre est déjà dans la poche. Y a plus qu’à…

Enflammade, déjà…

Cette mystique de la victoire annoncée découle évidemment des deux titres remportés à domicile dans le passé, à l’Euro 84 et au Mondial 98. On a donc décrété que la logique des compètes organisées à la maison consacre par avance les Bleus (quasi « vainqueurs moraux » des Allemands au Maracanã) en oubliant que la France avait aussi organisé le Mondial 1938 (éliminée en quarts) et l’Euro 1960 (éliminée en demies)… Le triomphe annoncé du prochain Euro découle également de l’analyse simplette tirée du Mondial brésilien : comme les Bleus prometteurs vont continuer de progresser pendant deux ans, ils seront pile-poil au rendez-vous du 10 juillet 2016 à Saint-Denis ! Sauf que… Toutes les autres sélections vont aussi progresser. Déjà, la Russie, la Belgique, la Suisse ou l’Italie d’Antonio Conte n’attendront pas la France les bras croisés. Les Pays-Bas de Hiddink auront encore une équipe compétitive et l’Espagne toujours championne d’Europe en titre sera encore d’attaque (on verra ça ce soir). Quant à l’Allemagne, malgré le départ de Lahm, beaucoup d’observateurs outre-Rhin considèrent qu’elle possède une marge de progression tactique encore importante et que ses jeunes bombes feront très mal (Draxler, Reus, Goretzka).

Accessoirement, l’Euro 2016 élargi pour la première fois à 24 équipes (16, autrefois) et donc plus long (un mois entier, du 10 juin au 10 juillet) nécessitera plus que jamais expérience et endurance. Or, les Bleus de Deschamps ne joueront que des matchs amicaux d’ici 2016… Et on ne parle même pas de la pression de l’événement et de l’engouement populaire, susceptible à la fois de galvaniser les Bleus ou de les liquéfier, tels les Brésiliens lors de leur Mondial 2014 ou comme le XV de France tétanisé d’entrée face aux Argentins (12-17) lors de la Coupe du monde 2007 à dom… La mystique de la victoire annoncée repose enfin aussi sur la personnalité de Deschamps et sa « culture de la gagne » . Avec lui, la progression est logique, linéaire : un quart de Mondial appelle forcément une victoire à l’Euro. L’homme aux trophées convoque le succès, c’est bien connu…

Impitoyable

Un fol espoir consume les cœurs. On s’y voit déjà. La victoire annoncée de 2016 ne serait qu’un dû, amplement mérité après des années de vaches maigres qui ont vu les Bleus quitter l’élite mondiale. Erreur d’appréciation. Erreur d’autant plus dommageable que les Bleus de Deschamps ont un talent réel. Et ils peuvent, en effet, remporter cet Euro 2016. Mais en ce mois de septembre 2014, leur statut se situe entre outsiders et favoris. Pas plus. Le France-Espagne de ce soir constituera, comme tous les autres matchs, un premier test qui leur permettra de s’étalonner mois après mois. La France ne jouera que des matchs amicaux ? C’est inexact. Disons qu’elle ne jouera que des matchs sans la sanction de l’élimination. Mais les enjeux seront bien réels : à l’instar d’Aimé Jacquet entre 1996 et 1998, Didier Deschamps aura fort à faire à l’occasion des vrais matchs amicaux et des vrais-faux matchs amicaux (poule I, avec Portugal, Danemark, Serbie, Arménie, Albanie). Dans son livre, Ma vie pour une étoile, Aimé Jacquet a raconté avec précision comment il avait dû gérer entre 1996 et 1998 deux ans de matchs amicaux en en tirant la quintessence afin de bonifier une équipe de France demi-finaliste de l’Euro 96 en Angleterre. Un récit passionnant à propos de matchs amicaux qui, à l’époque, nous avaient gonflés la plupart du temps, mais qui furent riches d’enseignements pour le coach des futurs champions du monde…
Ça va être le boulot de DD à partir de ce soir. À lui de tester des joueurs, des schémas tactiques et des associations diverses à toutes les lignes. Deschamps repart avec un groupe de qualité, éminemment perfectible et dont on sait déjà qu’il sera très peu chamboulé. Sauf révélations inouïes ou retours pas impossibles (Ribéry ?) on sait que le groupe élargi à 26 joueurs (les 23 appelés de ce soir, plus Giroud, Koscielny et Grenier) ne s’ouvrira qu’à très peu d’impétrants : Aymeric Laporte, Anthony Martial, Alphonse Areola, Benjamin Stambouli… On devine que les Bleus devront aborder tous ces matchs « amicaux » comme des matchs de Ligue des champions. Normal. Ils devront aussi et surtout briller en club. C’était le sens du discours d’Aimé Jacquet avant le Mondial 98 ( « au vu du statut obligatoire de titulaire et des performances en club de chacun, je serai impitoyable quant à mes choix de sélectionneur » ). D’ici 2016, certains perdront leur place en bleu, d’autres la gagneront. La sélection impitoyable de DD commence dès ce soir.

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