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La Roja a-t-elle besoin de Diego Costa ?

Par Pablo Garcia-Fons, à Madrid
4 minutes
La Roja a-t-elle besoin de Diego Costa ?

Avec sa gueule de taulard, son mental de vicelard etson corps de mastard, Diego Costa est la nouvelle hype du championnat espagnol. Boudé par la Seleção, le co-meilleur buteur de Liga a déclaré vouloir joueur avec la Roja grâce à une double nationalité acquise sur le tard. Alors que Del Bosque va annoncer sa liste pour les deux derniers matchs qualificatifs contre la Biélorussie et la Géorgie, le sujet fait débat…

Mais à quoi joue Luiz Felipe Scolari avec Diego Costa ? La semaine dernière, au lieu de clore le débat sur sa possible sélection avec la Roja en le convoquant pour les deux prochains matchs de la Seleção (contre la Corée du Sud et la Zambie), Felipão a préféré le laisser de côté tout en critiquant sa possible incorporation avec l’Espagne. Une attitude étrange qui avait déjà surpris lorsque l’ancien sélectionneur du Portugal (où il avait naturalisé Pepe et Deco) avait convoqué le chien fou de l’Atlético Madrid pour deux amicaux en mars dernier avant de « l’oublier » pour la Coupe des confédérations. À force de tirer sur la corde, Scolari risque de dégoûter un joueur qui, à la base, rêve forcément de disputer le mondial chez lui avec son Brésil.

Pendant que l’ancien manager de Chelsea hésite, le menton de Del Bosque est à l’affût. Le papa de la Roja a en effet demandé à la Fédération espagnole d’initier une procédure auprès de la FIFA pour demander l’éligibilité du joueur. Si cette procédure aboutit — ce qui est vraisemblable vu le communiqué de la RFEF ce matin déclarant que « le joueur a déclaré oralement à Vicente del Bosque son intention de jouer avec la sélection espagnole à l’avenir » — Diego Costa devra la valider en demandant par écrit sa mutation et la Fédération brésilienne aussi. Si, pour le natif de Lagarto, disputer une Coupe du monde suffit à comprendre sa motivation, l’affaire est moins évidente pour la Roja. Car au fond, l’Espagne a t-elle réellement besoin de lui ?

Le 9 que la Roja cherche désespérément ?
Depuis la blessure de David Villa en décembre 2011 au Mondial des clubs avec le Barça, l’Espagne est sans cesse au bord de la crise de nerf à l’heure de choisir son attaquant. Pieds carrés de Torres, débat sur le « faux 9 » Fàbregas, piges plus au moins convaincantes de Soldado et de Negredo, retour de Llorente, etc. La Roja ne manque pas d’attaquants, elle manque d’un attaquant indiscutable. Un joueur capable de porter le jeu offensif sur ses épaules. Avec ses 8 buts inscrits en 7 matchs de Liga, sa grinta, sa maîtrise devant le but et son âge (seulement 24 ans), Diego Costa est à la fois l’attaquant le plus en forme et le buteur le plus prometteur dont dispose potentiellement Del Bosque. Les puristes du football toque à l’espagnole se demandent néanmoins si le mauvais garçon pourra réussir à s’intégrer au jeu de la sélection espagnole d’ici le début de la Coupe du monde. Avec l’Atléti, le truand est généralement lancé dans la profondeur, il peut ainsi faire parler son physique et sa vitesse. À son pedigree, l’ancien du Celta Vigo peut aussi ajouter un bon jeu de tête et une carrure qui lui permettent d’être utile en pivot. Des qualités indéniables, mais qui ne s’accordent pas du tout avec le jeu de la Roja. On imagine en effet assez mal Diego Costa redoublant les passes dans les petits espaces avec Xaviniesta et compagnie. Tactiquement, son arrivée serait donc à double tranchant. Mais pourrait enfin permettre à la Roja de pratiquer un football plus vertical et apporterait son « fighting spirit » dans les surfaces adverses. Malheureusement, il pourrait aussi rapidement devenir le vilain petit canard de la bande, sevré de ballon tout seul devant. Au choix.

Le vilain petit canard ?

Del Bosque n’est pas un salaud. Il sait pertinemment que s’il choisit de sélectionner Diego Costa pour les deux derniers matchs qualificatifs du groupe I, il s’engage — sauf blessure — à emmener le joueur au Mondial. On ne demande pas à un footballeur de renoncer à son pays pour lui faire jouer deux petits matchs sans enjeu. Ce pacte tacite doit probablement inciter le moustachu à réfléchir. Outre l’aspect tactique, Del Bosque sait que d’autres doutes subsistent. Tout d’abord, le caractère du joueur fait débat. S’il est devenu l’idole de Vicente-Calderón, le bad boy s’est aussi déjà fritté avec la moitié des joueurs de la sélection espagnole et compte pléthore de détracteurs. Certains se délectent de ses « trash talks » , ses provocations incessantes et son comportement de voyou sur le pré. D’autres considèrent sa conduite sur le terrain comme antisportive et refusent d’associer une pareille catin aux esthètes Xavi, Iniesta, Silva, Pedro, etc.

Interrogé sur la question, Del Bosque esquive : « Je ne pense pas que son caractère soit un problème. Au fond, c’est un bon garçon. » Si le football espagnol est depuis plusieurs années devenu un modèle, il a aussi tendance à créer des joueurs un peu stéréotypés. Une grande compétition ne se gagne pas qu’avec des petits lutins techniques. Parfois, il faut qu’un mec avec un profil un peu différent fasse le sale boulot. En 2008, les succès de la Roja championne d’Europe de Luis Aragonés reposaient sur les passes de Xavi, mais surtout sur le travail dans l’ombre de Marcos Senna. Marcos Senna, un Brésilien naturalisé espagnol.

Des saluts fascistes sur la célébration du but de Mussolini, vraiment ?

Par Pablo Garcia-Fons, à Madrid

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