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La rivalité Juventus-Fiorentina en dix dates

Par Valentin Pauluzzi
6 minutes
La rivalité Juventus-Fiorentina en dix dates

La Juventus est l'adversaire numéro un de nombreux clubs italiens, mais la rivalité la plus intense est probablement celle avec la Fiorentina. Retraçons-la en dix dates.


7 octobre 1928 – Juventus/Fiorentina : 11-0

C’est là que tout a commencé, deux ans seulement après la naissance de la Fiorentina. Le régime fasciste a ordonné aux clubs florentins de s’unifier pour former une seule et même équipe plus compétitive. Mal lui en a pris. Le nouveau-né se présente avec de nombreux joueurs amateurs pour cette dernière édition de la Division nationale avant la création de la Serie A à poule unique. La saison débute par un revers (3-0) à la maison contre l’Inter. Lors de la seconde journée, les Toscans se déplacent chez une Juventus rodée depuis déjà trois décennies. Pas de pitié de la part des Bianconeri qui s’imposent 11-0, ce qui est encore aujourd’hui la pire défaite de l’histoire de la Fiorentina.


22 février 1953 – Juventus/Fiorentina : 8-0

Cette fois, la Fiorentina n’a plus l’excuse du dilettantisme puisqu’elle fréquente la Serie A depuis plus de vingt ans et squatte très souvent le haut du tableau. Elle se déplace chez la Juventus du trio Boniperti, Hansen et Praest et n’en prend « que » huit. À la mi-temps, le score est seulement de 2-0, mais Cervato, puis Venturi sont contraints de quitter leurs coéquipiers sur blessure en seconde période. Problème, les changements ne sont pas encore autorisés à l’époque, et la Viola craque, encaissant six autres pions. Là encore, la Juve n’a pas fait dans les sentiments. C’est à ce jour la seconde pire défaite de l’histoire du club.


18 septembre 1960 – finale de Coupe d’Italie – Juventus/Fiorentina : 3-2

C’est la seule finale de Coupe d’Italie qui a opposé les deux grandes rivales. La Fiorentina du « Professore » Bernardini est cette fois favorite. Il faut dire qu’elle reste sur un titre de champion et quatre deuxièmes places consécutives, dont deux derrière la Juventus. La finale se dispute à San Siro et la Viola pense avoir fait le plus dur à l’heure de jeu : elle mène 2-1 et le fantasque Omar Sivori vient encore de prendre un carton rouge. Mais rien à faire, les Bianconeri ont les crocs, ils égalisent par Charles à la 80e, puis l’emportent dans les arrêts de jeu… sur un CSC d’Orzan. Cruel.


Saison 1981-82 : le Scudetto à la dernière journée

Protagonistes d’un mano a mano qui dure toute la saison, Fio et Vieille Dame se retrouvent à égalité avec 44 points à la veille de la dernière journée. La Juventus se déplace à Catanzaro qui n’a plus rien à jouer, tandis que la Fiorentina va à Cagliari qui doit encore se sauver. La tension est à son comble. 0-0 à la mi-temps dans les deux matchs. Tout s’enchaîne en seconde période. M. Mattei, d’abord, refuse un but de Graziani suite à une charge de Bertoni sur le gardien adverse. Un quart d’heure plus tard, la Juve obtient un penalty suite à une main/bras d’un défenseur calabrais sur sa ligne début. Brady le transforme, 1-0. 0-0 en Sardaigne et 20e Scudetto pour la Juve. S’ensuivent des polémiques arbitrales sans fin et une phrase mythique de Franco Zeffirelli, réalisateur tifoso de la Fiorentina, à l’encontre du président de la Juve : « J’ai vu Boniperti manger des cacahuètes en tribunes, on aurait dit un mafieux. » Punchline !


Saison 1989-90 – finale de la Coupe de l’UEFA – Juventus/Fiorentina (3-1 / 0-0)

Il ne manquait qu’une confrontation en Coupe d’Europe pour compléter la série, et c’est chose faite avec cette finale de Coupe de l’UEFA. À l’aller, la Juventus s’impose 3-1, mais le retour ne se joue pas à l’Artemio Franchi, encore en travaux en vue du « Mondiale » . C’est le Partenio d’Avellino qui a été désigné. Problème : cette ville est connue pour être un bastion de tifosi juventini ! 0-0 et trophée pour la Juve. Et ce n’est pas fini…


Le lendemain : transfert de Roberto Baggio à la Juventus

En effet, le pire est encore à venir pour les supporters de la Viola. Roberto Baggio est transféré à la Juventus contre son gré, le président Pontello ayant besoin de liquidités. Les tifosi sont révoltés et descendent manifester dans la rue. La police intervient, mais les dégâts sont heureusement limités. Baggio reviendra à Florence un an plus tard avec le maillot bianconero, refusant de tirer un penalty que De Agostini loupera. Il Divin Codino quitte le terrain sous les ovations en ramassant une écharpe de la Fiorentina qu’on lui a lancée. À en pleurer !


Automne 2009 : le jumelage manqué avec Liverpool

Une forte rivalité, mais souvent malsaine. Fiorentina et Liverpool se retrouvent dans le même groupe de Champions League. Une belle occasion pour nouer un jumelage entre les deux kops lors du match à Florence. Derrière l’admiration des Viola envers leurs confrères se cache un autre motif : la finale du Heysel et les 39 supporters de la Juve décédés. Alors que les Reds s’apprêtent à échanger la faveur à Anfield et officialiser cette amitié, la direction du club est avertie à temps et annule tout. Mais les références macabres continuent depuis des années, avec ce -39 régulièrement vu en tribunes ou imprimé sur des T-shirt. À vomir !


17 mars 2012 – Fiorentina-Juventus : 0-5

C’est la Juve imbattable d’Antonio Conte, lequel est accueilli par des milliers de supporters dotés de perruques, un chambrage pour une fois de bon goût. Détendu, l’entraîneur de la Juve se prête au jeu. Il y a de quoi, son équipe écrase la Fiorentina (5-0) avec des buts de Vučinić, Vidal, Pirlo, Marchsisio et même Padoin. La pire défaite de son histoire à domicile.


Été 2012 : le transfert manqué de Berbatov

La Fiorentina s’apprête à recruter un Berbatov en perte de vitesse à Manchester United. Tout est prêt pour que l’esthète bulgare signe, le club lui ayant payé ses billets pour Florence, pour y venir passer sa visite médicale. Arrivé à Munich pour faire escale, plus de traces de lui. La Juve ayant fait interférence pour le faire venir à Turin. On le retrouve finalement à Londres où il s’engage avec Fulham. La Fiorentina est furieuse et rentre dans le lard des dirigeants bianconeri par un communiqué officiel, lesquels nient en bloc toute opération illégale. Au final, ce sera Bendtner pour l’un, le retour de Toni pour l’autre.


20 octobre 2013 – Fiorentina/Juventus : 4-2

La revanche est un plat qui se mange froid, très froid même, à la limite du comestible. La Fiorentina ne bat plus la Juve chez elle depuis presque 15 ans. Et la série n’est pas près de s’arrêter, puisque Pogba et Tévez permettent aux Bianconeri de mener 2-0 à la mi-temps, chambrant les supporters adverses en imitant la mitraillette de Batistuta. Cet excès d’arrogance va se payer très cher. Rossi plante un triplé, Joaquín ponctue le tout et la Viola l’emporte 4-2. Le tout en un petit quart d’heure de folie. Fallait pas chambrer.

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