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La régate Lorient – Marseille
Avec la signature de Morgan Amalfitano et Jérémy Morel, l'OM affiche son nouveau hobby : prendre tout d'abord des joueurs pas chers, mais aussi des manieurs de ballon, issus d'une école du beau jeu. Pas une innovation...
Depuis l’émergence de Lorient dans le football français en 1998, l’axe Morbihan – Provence a pas mal fonctionné. Logique pouvait-on penser. Très vite, Lorient a pris la place de Nantes sur la carte de la Ligue 1 : avec Gourcuff dans le rôle de Suaudeau, les Merlus ont vite chopé l’étiquette de l’équipe qui s’en sort par le jeu, encore plus que via la formation, comme Auxerre par exemple. Avec ses moyens limités, le vainqueur de la Coupe de France 2002 prend ses habitudes dans l’élite : une bonne partie de saison, on assure son maintien, et hop, derrière, on prépare l’avenir, parce qu’on sait pertinemment que les meilleures ouailles vont partir pour les grosses écuries. Dans ce rôle-là, on trouve toujours Marseille, vite échaudé par ses achats nantais (Pedros, Makélélé, Gourvennec) après avoir été gâté (Desailly, Deschamps).
Curieusement, l’axe n’a pourtant pas vraiment marché dans le sens Merlus-Phocéens jusqu’à présent. C’est plutôt le club olympien qui s’est permis de refourguer ses déchets non loin de la catastrophe de l’Erika. Pour une vraie réussite, Seydou Keita, les spectateurs du stade du Moustoir ont dû se taper Cantareil, Yannick Fischer, M’Bodji, Richard Martini, Guel, Racon, Dahou sans oublier le duo Marlet-Fiorèse et un André Ayew qui n’était encore qu’un attaquant maladroit. Peut-être par peur de représailles, l’OM n’a jamais vraiment pris des joueurs directement à Christian Gourcuff, préférant les voir transiter par un autre club : ce fut le cas pour l’anecdotique Sébastien Hamel, pour Karim Ziani, Vincent Granic, Baky Koné, et, on l’oublie un peu trop souvent, André-Pierre Gignac. Il y a quelques semaines, en marge d’un entretien tactique accordé à sofoot.com, Christian Gourcuff s’était exprimé sur l’attaquant qui divise : « Il demande à jouer à gauche, mais tactiquement, il a de vraies lacunes pour ce poste. Mais là où il compte tirer son épingle du jeu, c’est qu’il peut vite se mettre sur son pied droit et placer sa lourde frappe » . Et oui, “le père de” a toujours son avis sur ses anciens joueurs. Il s’était également ému du positionnement du seul joueur finalement qui a fait un trajet direct entre les deux villes : Fabrice Abriel. « Moi je l’aurais fait jouer avec Lucho, légèrement plus bas. Ici, au milieu, dans l’axe, il a pris une autre dimension avec ses grosses qualités dans la récupération du ballon » . Mais voilà, à Marseille, si l’on se fie aux impressions de Didier Deschamps, le joueur n’a pas eu un comportement irréprochable. Le fameux passage d’un petit club à un grand, qui plus est dans une ville ensoleillée où les loisirs nocturnes sont légion.
Qu’en sera-t-il pour Amalfitano et Morel ? La crainte de voir la marche finalement trop haute existe : les supporters attendent que Morel fasse aussi bien qu’un Bonnart, et qu’Amalfitano ait un autre impact qu’Abriel. Mais les deux recrues ont une énorme opportunité de redorer le blason du jeu de l’OM, et pour le daron Gourcuff, ils ont le profil adéquat. « Jérémy Morel, c’est un attaquant de formation. Il s’est retrouvé sur le côté derrière, et il s’est rendu compte que c’était le poste où l’on participe énormément au jeu. Amalfitano, il a fallu le convaincre de jouer sur un côté car il avait peur de ne pas assez toucher de ballons » . Des joueurs à ranger plutôt dans la catégorie de tripoteurs donc, loin du fameux jeu à la nantaise. De toute façon, ce n’est pas le Vélodrome qui va s’en plaindre.
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