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La Real Sociedad, un cadeau potentiellement empoisonné
Adversaire a priori facile pour le Paris Saint-Germain en huitièmes de finale de la Ligue des champions, la Real Sociedad aura pourtant à cœur d’embêter le club de la capitale.
Un ouf de soulagement a assurément traversé le corps des supporters parisiens ce lundi 18 décembre. À l’heure du déjeuner, les estomacs des amoureux du PSG étaient en effet noués, la faute au tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Le Real Madrid, Manchester City, le Bayern Munich ou l’Atlético en adversaires potentiels, les Parisiens s’en sortent finalement avec la Real Sociedad. Certainement l’adversaire le plus « abordable » parmi les têtes de série européennes. Cette solution de facilité pourrait pourtant s’avérer plus ardue que prévu.
Le mur basque
Principal atout de la Real Sociedad : son assise défensive. Meilleure défense de la phase de groupes, avec seulement deux buts encaissés en six matchs (contre l’Inter et Benfica), l’équipe basque dispose des éléments nécessaires pour enrayer la machine offensive parisienne. Des Parisiens en berne devant, plombés par le mutisme d’Ousmane Dembélé ou Randal Kolo Muani, mais également par les prestations en deçà de Kylian Mbappé, apparu blasé sur cette première moitié de saison. En point d’orgue, le duel contre le Borussia Dortmund a d’ailleurs cristallisé ces doutes, voyant Paris manquer un nombre criant d’occasions, avant de finalement craquer en encaissant le premier but.
Les hommes d’Imanol Alguacil savent donc à quoi s’en tenir. Car au-delà des pions, il sera déjà difficile de s’approcher des cages d’Álex Remiro. Derrière Manchester City, la formation txuri-urdin est en effet celle qui subit le moins de frappes cadrées (11, ex aequo avec le PSV, 9 pour City). Une donnée non négligeable, démontrant les automatismes idéalement réglés entre Martín Zubimendi à la récupération et Robin Le Normand en défense centrale. Autant de crans de sécurité, nécessaires afin d’annihiler le talent adverse et auxquelles s’ajoute un aspect mental tout aussi vital. De manière très triviale : la Real Sociedad n’a pas grand-chose à perdre dans cette opposition. Tout le contraire du PSG.
Inexpérience ou insouciance
Dès lors, les deux classes d’écart séparant les clubs s’effaceront assez vite si Paris se contente du minimum affiché durant l’automne. Pas vraiment brillante dans le jeu (9 matchs sur 24, achevés avec deux buts marqués), la Real Sociedad comptera effectivement sur l’insouciance juvénile de ses protégés pour faire la différence. En chiffres, on notera par exemple le pourcentage de réussite du pressing parisien et basque : 94% de récupération du ballon pour le PSG, 99% pour la Real Sociedad. Rien que ça. Les ingrédients de cet étouffement s’appellent Martín Zubimendi, Mikel Merino, Takefusa Kubo et Arsen Zakharyan. En face, Manuel Ugarte paraît bien isolé. Les 14 février et 5 mars prochains, il ne faudra donc pas s’attendre à une orgie footballistique, mais plutôt à une leçon de pragmatisme. Du sérieux plus que de la rigolade, dicté par un effectif de 23 joueurs – et une moyenne d’âge de 24 ans – au sein duquel seuls Álvaro Odriozola et André Silva ont connu les joies d’un huitième de C1. Pour le reste, l’envie de prouver face à une armada beaucoup trop puissante prendra naturellement le dessus.
Par Adel Bentaha