ACTU MERCATO
La quête du neuf, par Monaco
Pour remplacer Radamel Falcao, encore une fois sur le départ, Monaco cherche un attaquant de qualité et met tout en oeuvre pour ne pas se tromper. Une mission que le club de la Principauté se rend logiquement longue et difficile, tant il souhaite un avant-centre fiable sur la durée.
Un petit jeu, pour commencer. Quels sont les visages qui apparaissent sur la ligne principale, lorsque la recherche de la mention « Avant-centre Monaco » est lancée sur Google ? Non, aucune trace de Radamel Falcao. Le Colombien est effacé aux profits d’anciennes gloires (Thierry Henry, Shabani Nonda, Ludovic Giuly, David Trezeguet, Emmanuel Adebayor, Fernando Morientes, Georges Weah, Marco Simone, Youri Djorkaeff, Jürgen Klinsmann, Dado Pršo, Souleymane Camara voire Kylian Mbappé ou Thomas Lemar…), d’autres joueurs récemment passés par la Principauté (Valère Germain, Keita Baldé, Guido Carillo, Samuel Grandsir, Lacina Traoré, Ibrahima Touré, Emmanuel Rivière, James Rodríguez, Lucas Ocampos, Stephan El Shaarawy, Dimitar Berbatov…) et de noms peu ancrés dans l’histoire du club (Jérémy Ménez, Allan Saint-Maximin, Serge Gakpé, Alexandre Licata, Corentin Jean, Frédéric Piquionne, Christian Vieri, Olivier Kapo, Djamel Bakar, Rachid Ghezzal, Jan Koller).
Heureusement, la norme et le blase du capitaine sont de retour (comme ceux de Gelson Martins, Pietro Pellegri et Stevan Jovetić) quand l’inscription « Attaquants Monaco » passe dans la barre du moteur de recherche. Lequel est sûrement perturbé par le mot « centre » dans la première tentative qui peut renvoyer à « Centre de formation » , et à « Avant » désignant le passé. Mais qu’importe, finalement. Car s’il fait toujours partie de l’effectif, le Sud-Américain dont le contrat court jusqu’en juin 2020 se trouve sur le départ. La piste la plus chaude de son atterrissage s’appelle Galatasaray, tandis que Porto et la Chine ne sont pas loin. Et même si une prolongation de l’aventure commune jusqu’en janvier prochain n’est pas à exclure, les dirigeants cherchent logiquement un remplaçant à celui qui est là depuis 2013. Une mission loin, très loin d’être évidente.
De Silva à Mariano, en passant par Benteke et Balotelli
Parce que Monaco, comme tous les autres, ne veut pas se tromper. Sauf que la Principauté souhaite du lourd, et s’est déjà faite avoir il y a peu. Beaucoup ont par exemple applaudi la venue de Jovetić en 2017, oubliant trop rapidement que l’organisme du Monténégrin n’était pas à la hauteur de son talent. Apprenant de ses erreurs, le club qui a joué le maintien la saison dernière s’est donc fixé un profil exigeant : jeune, prometteur, buteur, capable de s’inscrire dans la durée et de représenter une éventuelle plus-value dans les prochaines années, et surtout fiable physiquement parlant. Voilà pourquoi André Silva, pourtant poulain de l’écurie Jorge Mendes – comme Falcao, d’ailleurs -, s’est fait recaler à la visite médicale pour une simple tendinite.
Alors oui, le mercato offensif de l’ASM ne semble pas avancer malgré l’arrivée imminente d’Henry Onyekuru pour quinze millions d’euros. En apparence, le champion de France 2017 ferait même du surplace. Surtout quand des rumeurs mi-intéressantes, mi-loufoques (Giovanni Simeone, Grégoire Defrel, Ivan Perišić, Christian Benteke, Patrik Schick, Baghdad Bounedjah, Mario Balotelli…) renforcent cet impression de flottement. Sauf qu’en réalité, le président Dmitri Rybolovlev et ses potes se laissent seulement le temps d’étudier sérieusement les dossiers sélectionnés. Le dernier ouvert porte d’ailleurs un nom connu, en France : Mariano Díaz Mejía.
Un ancien buteur de Ligue 1, quoi de mieux ?
En concurrence avec la Roma et l’Inter, Monaco aurait d’ores et déjà envoyé une offre d’une vingtaine de millions d’euros au Real qui n’a pas fait joué l’ancien Lyonnais la saison dernière (trois titularisations seulement en Liga, quatre toutes compétitions confondues) et qui l’a plus ou moins coincé au placard durant la préparation. Zinédine Zidane n’en voulant pas, Mariano réclamant du temps de jeu alors que Luka Jović vient d’arriver dans la capitale : l’affaire paraît possible, même si l’Espagnol a rappelé qu’il voulait réussir chez les Merengues et que son entourage appelle au calme en attendant certainement un salaire équivalent à celui qu’il touche en Espagne (430 000 euros bruts mensuels, environ).
Âgé de 25 ans, le bonhomme a l’avantage d’être financièrement dans les cordes de la Principauté et d’avoir déjà emmerdé les défenses de Ligue 1. Peu présent dans le jeu, il peut en revanche filer un bon coup de main au projet rouge et blanc dans le rôle du strikeur. Surtout que la bande de Jardim en a énormément manqué, l’an passé : derrière les quinze pions de Falcao en championnat arrivait Youri Tielemans, cinq petites réalisations. Un argument supplémentaire pour prendre le temps d’anticiper l’après-Tigre… et faire le bon choix.
Par Florian Cadu