- Italie
- Serie A
- 27e journée
La puissance de la Lazio, la patience de la Fiorentina
Le 3e et le 5e de Serie A poursuivent leur marche en avant. Ce fut long, ce fut laborieux. Mais finalement, la Fio et la Lazio sont venues, respectivement, à bout du Milan et du Torino.
La Fiorentina, lentement mais sûrement
Fiorentina – AC Milan : 2 – 1Buts : Destro (56e) pour le Milan, Rodríguez (83e) et Joaquín (89e) pour la Fiorentina
10e minute de jeu. Diego López vient de louper un battement de cœur. À peine réveillé, le portier espagnol voit la frappe enroulée d’Iličić frôler son poteau. C’est ce qu’on appelle avoir chaud au cul. Oui, parce que cela fait maintenant dix minutes que la Fiorentina et le Milan se regardent dans le blanc des yeux sans bouger. Ça peut paraître court dit comme ça, mais quand le ballon et les joueurs ne circulent pas, c’est très long. Et puis aux alentours du quart d’heure de jeu, soit peu après que le réveil d’Iličić ne sonne, les 22 acteurs finissent par se lever et par jouer. Les Milanais avant les Florentins. Honda et Ménez foirent tous les deux un duel, avant que Basanta ne touche la barre à la 30e. Et puis le match se décante petit à petit. Des deux côtés, les incursions offensives grimpent en flèche, mais l’arbitre doit y mettre un terme. Mi-temps oblige, les deux équipes retournent faire une sieste.
Les joueurs prennent facilement 20 minutes de pause avant de rejoindre la pelouse d’Artemio Franchi. Tranquilles. Pas pressés. Un moyen comme un autre de bien se reposer et de ne pas commettre les mêmes erreurs passées, puisque la partie reprend sur le même rythme qu’en fin de première période. La Fiorentina pousse, mais Diego López veille. Le Milan guette et entrevoit une brèche. Sur une vieille frappe de Bonaventura, Mattia Destro tend le pied et trompe Neto à l’heure de jeu. 1-0. Après la débâcle romaine, la semaine dernière, la Fiorentina ne veut pas s’incliner une deuxième fois. Alors elle insiste. Encore. Longtemps. Très longtemps. Et puis arrive finalement à trouver deux fois la faille dans les cages de Diego López. Une première fois à la 83e, sur un bon centre de Joaquín, bien conclu par Rodríguez. Et puis une deuxième fois, sur une autre tête, celle de Joaquín cette fois-ci, à la 89e. Artemio Franchi aura patienté. Artemio Franchi aura souffert. Mais Artemio Franchi peut finalement exulter. Les supporters de la Fiorentina ont leur victoire au bout du compte. Une victoire qui leur permet surtout de ne pas se faire larguer dans la course à la C1.
La Lazio, ce monster truck
Torino-Lazio : 0 – 2Buts : Felipe Anderson (71e, 78e) pour la Lazio
Dans l’autre match de ce début de soirée, les Romains montrent les crocs en premier. Ils ne sont pas venus à Turin pour enfiler des perles et ils le font savoir assez vite. Occasions précoces, grosse possession de balle et pressing dans la moitié de terrain adverse. C’est un match à sens presque unique. Les Turinois sont obligés de jouer en contre. Ils sont bien trop emmerdés quand il s’agit de relancer proprement et surtout de passer le milieu de terrain avec le ballon. Mais paradoxalement, ce sont eux qui se créent l’occasion la plus chaude de la première période : une double frappe de la tête que Martinez finit par envoyer sur les photographes. Felipe Anderson et compagnie rétorquent, mais se trompent dans le dernier geste. Tel un 4×4 taille américaine, la Lazio part au quart de tour, roule sur le Torino, mais manque de finesse dans le dernier geste.
Alors après l’entracte, Stefano Pioli prend une décision. Plutôt que de demander à ses joueurs d’être plus précis devant les buts, il leur recommande de prendre, encore, plus de risques. Toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus vite. Le Torino essaie tant bien que mal de résister. Il se crée une occasion en début de seconde période, mais rien à faire de plus. Le monster truck romain, avec Felipe Anderson aux commandes, est lancé à pleine vitesse. Coup sur coup, le Brésilien fonce tout droit et monte sur les carcasses turinoises. 2-0. C’en est fini. La Lazio continue sa percée au classement. Si ce lundi soir, elle n’a pas vraiment fait preuve de précision, c’est tout l’inverse qui se produit dans sa course à l’Europe.
Par Ugo Bocchi