- Euro 2012
- Groupe A
- R.Tchèque/Pologne (1-0)
La Pologne sort de son Euro
La Pologne quitte l'Euro 2012, le sien, sur une défaite face à la République Tchèque (1-0). Le pays hôte pourra regretter un gros manque de réalisme. Ou quand l'enthousiasme de tout un peuple ne suffit pas.
R.Tchèque – Pologne : 1-0But : Jiráček (72e) pour la Tchéquie
Le Polonais n’a pas attendu l’issue du troisième match de son équipe dans ce groupe A de l’Euro pour se la coller. Dès 16 heures, en plein centre-ville, un coma éthylique d’un teenage polak porté par ses potes était enregistré. Le jeune pourra se consoler en se disant qu’il n’a pas manqué le match que tout un pays attendait. De ce père de famille hurlant « Polska » à la mort sur le quai du tramway jusqu’à ces midinettes, 18 ans à peine, mais déjà la jupe rouge et blanche au ras du bonheur. Jamais, dans cette partie, les coéquipiers d’Obraniak n’ont été – ne serait-ce qu’une minute – virtuellement qualifiés. Avec le but de la Grèce, un nul condamnait les adversaires d’un soir. Or, soixante-dix minutes durant, Polonais et Tchèques ont joué à celui qui mettrait à côté l’occasion qu’il est plus facile de mettre dedans que dehors. Notamment le pays hôte, coupable d’avoir vendangé six véritables balles de but lors d’une entame de match tapageuse. De l’autre côté, l’expérience a parlé une fois. Et face au manque de réalisme polonais, cela a suffi.
Un tonnerre mais pas d’éclair
Quinze premières minutes de feu, donc. À peine deux minutes de jeu et déjà un retourné acrobatique de Dudka. Sur un coup franc côté droit, Obraniak la met dans la boîte. Cafouillage. Mais la bicyclette finit sa course dans le petit filet extérieur de Petr Čech. Le berger répond à la bergère dans la minute qui suit. Seul dans la surface polka, Václav Pilař cague complètement sa reprise sans contrôle. S’ensuit un récital d’actions rouges et blanches. Toutes manquées. Typiquement celles que l’édito du lendemain regrette et que les fans pourront inlassablement ressasser. Celles qui qualifient ou éliminent un pays. Obraniak (6e), Błaszczykowski (7e), Lewandowski (9e et 12e), Polanski (14e) et enfin Boenisch (20e) ont chacun à leur tour l’occasion de planter leur banderille dans les filets du gardien de Chelsea. En vain. Malgré des positions plus que favorables, c’est toujours à côté, hormis la demi-volée lointaine de Boenisch sortie en corner par le portier. Du coup, le ciel décide de s’en mêler. Le tonnerre résonne au-dessus de l’enceinte et délivre une pluie diluvienne. Des gouttes que la Reprezentace, visiblement, attendait. Baroš n’arrive pas à contrôler la superbe passe qui lui est faite par Plašil. Tyton peut tranquillement capter le cuir (36e). Le gardien du PSV Eindhoven est, en revanche, bien vigilant sur l’action suivante (38e). Servi plein axe, le Bordelais glisse au moment d’armer sa frappe. Le ballon part quand même. Contré, il n’arrive pas pour autant à tromper le portier polonais. Tout comme Pilař, encore, obligé de s’y reprendre à deux fois pour forcer Tytoń à l’arrêt (43e). Seul le tableau d’affichage pourra dire que ce premier acte l’a bassiné.
Et Jiráček surgit
Le deuxième round démarre comme a fini le premier. Comprendre : sur une prise en main de la partie par les hommes de Michal Bílek. Légère, mais domination quand même. À l’image de ce débordement de Gebre Selassie sur son couloir droit. Pilař est servi second poteau et remet en première intention pour Limberský qui tente le pointu au lieu de la passer. Irrémédiablement non cadré (54e). Et quand ça l’est enfin, c’est encore la réussite de Przemysław Tytoń qui empêche le tableau d’affichage de bouger. Coup franc de Plašil. La défense polka n’y est pas. Sivok coupe au second (64e). Mais l’arrêt doublement réflexe permet de concéder un corner. Et alors que tout portait à croire que les adversaires d’un soir allaient se tuer mutuellement en partageant les points, Jiráček a surgi. Décalé sur le côté gauche de la surface par un Baroš enfin au niveau, le milieu de Wolfsburg crochète joliment Wasilewski et, d’un plat du pied droit, crucifie enfin l’héroïque Tytoń (72e). La Pologne doit alors remonter deux buts pour ajouter une ligne à sa fiche Wikipédia. Les Aigles blancs se ruent alors sur la cage tchèque. Mais, ce soir, ça ne voulait pas. Surtout pour Lewandowski. De près et de la tête, il manque complètement la balle de l’espoir à une minute du terme. Celui-là même qui, à défaut de devenir réalité, passera bientôt pour de l’apprentissage d’une sélection en devenir.
Par Maxime Marchon, en Pologne