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- Pologne-Autriche (1-3)
La Pologne résiste, puis s’effondre face à l’Autriche
Défaits chacun de leur côté lors de la première journée, Polonais et Autrichiens avaient la pression pour espérer continuer de croire aux huitièmes de finale. Mais après un premier acte bien équilibré, les seconds ont définitivement pris l’avantage sur les premiers (1-3), pour qui l’Euro est déjà quasiment terminé.
Pologne 1-3 Autriche
Buts : Piątek (30e) pour la Pologne // Trauner (9e), Baumgartner (66e) & Arnautović (78e, S.P.) pour l’Autriche
« L’équipe qui remportera le match aura toutes les chances de son côté pour continuer l’aventure. Un nul n’arrangerait vraiment personne », prophétisait le professeur Rangnick avant la rencontre, tandis que son homologue polonais Michał Probierz ne souhaitait pas « un match fou », mais plutôt que ses joueurs se présentent « bien organisés pour faire montre de leurs qualités footballistiques ». Raté : ce n’était pas un match d’exhibition, mais une question de survie. Et après avoir résisté vaille que vaille le temps d’une mi-temps, les Polonais sont retombés dans leur travers défensifs, avant de s’incliner logiquement (3-1) face à une Autriche venue rappeler que son statut d’outsider n’était pas usurpé.
Au coup d’envoi, le temps est aussi lourd que l’atmosphère en tribune. La dernière fois qu’on avait vu le stade olympique s’enflammer en rouge et blanc, c’était quand l’Union Berlin disputait la Ligue des champions. Six mois plus tard, les chants polonais aident à comprendre qui joue à domicile même si, sur le terrain, c’est l’Autriche qui dicte sa loi d’entrée de jeu. Avant que l’horloge de la Marathontor n’affiche dix minutes, Phillipp Mwene lève son pied très haut – pour chiper le ballon à Przemysław Frankowski, complètement aux fraises côté gauche – avant de prolonger jusqu’à la ligne de but et de centrer pour la tête de Gernot Trauner, remplaçant du malheureux Maximilian Wöber (mais si, vous savez, le buteur face aux Bleus mais pas dans le bon sens). Son crâne glabre décroise la gonfle, Wojciech Szczęsny est battu, les supporters autrichiens exultent et reprennent l’avantage dans ce duel entre sélectionsrougeetblancavecunaiglesurleblasonico (0-1, 9e).
Vendredi sain
Laissé sur le banc pour la deuxième fois de suite, Robert Lewandowski constate cependant que ses partenaires arrivent à se défendre sans lui. De fait, cette ouverture du score était l’étincelle attendue par les Aigles blancs pour se réveiller. La première frappe, signée Piotr Zieliński, intervient à la 17e minute et est repoussée de la main par Mwene dans la surface. Pas de penalty, le bras du défenseur de Mayence était le long du corps, mais pas le temps de râler, les Polonais continuent de presser, se heurtant à un bloc défensif autrichien – emmené par Philipp Lienhart, parfaitement à la hauteur de Kevin Danso qu’il remplace au coup d’envoi – particulièrement robuste. La troisième tentative consécutive offre un premier corner à la Pologne et – comme un symbole – c’est Krzysztof Piątek (dont le patronyme signifie « vendredi » en polonais) qui trompe Patrick Pentz d’une frappe du droit après avoir récupéré le ballon contré par Trauner (1-1, 30e). De quoi rappeler de bons souvenirs aux supporters du Hertha Berlin, avec qui le Pistolero avait planté un doublé dans le derby face à l’Union en décembre 2020.
Ce premier acte est assurément riche en spectacle, mais sur le plan comptable, il n’arrange personne, surtout que les deux équipes ont un gros morceau à se farcir lors de la dernière journée. À l’heure de jeu, Michał Probierz abat son seul atout en faisant entrer Robert Lewandowski sous les hourras de l’Olympiastadion. Malheureusement, sa 151e apparition sous le maillot national est gâchée au bout de six minutes par Christoph Baumgartner, qui crucifie Szczęsny aux 16 mètres après avoir été minutieusement servi par Alexander Prass (1-2, 66e). Les rangs polonais se taisent, quelques rangées se vident, la défense craque. Lancé à pleine vitesse, Pentz se défait de l’axe adverse et se présente seul face au portier de la Juventus. Dans un geste désespéré, le portier polak fait faute, et l’Autriche obtient un penalty indiscutable. Pas de double sanction pour le gardien, qui s’en tire avec un jaune et se retournera une dernière fois après que le vétéran Arnautović a rendu justice aux siens (1-3, 78e). Au coup de sifflet final, le soleil pointe enfin – littéralement – le bout de son nez pour les supporters autrichiens, qui restent en course pour les huitièmes. En face, les nuages restent menaçants. Comme le risque de faire ses valises pour la maison après un dernier baroud d’honneur contre les Bleus, le 25 juin.
Pologne (3-5-2) : Szczęsny – Bednarek, Dawidowicz, Kiwior – Piotrowski (Moder, 46e), Slisz (Grosicki, 75e), Frankowski, Zalewski, Zieliński (Urbański, 87e) – Buksa (Lewandowski, 60e), Piątek (Swiderski, 60e). Entraîneur : Michal Probierz.
Autriche (4-2-3-1) : Pentz – Posch, Lienhart, Trauner (Danso, 59e), Mwene (Prass, 63e) – Seiwald, Grillitsch (Wimmer, 46e), Laimer, Baumgartner (Schmid, 81e), Sabitzer – Arnautović (Gregoritsch, 81e). Entraîneur : Ralf Rangnick.
Par Julien Duez, au Stade olympique de Berlin