- Euro 2016
- Gr. C
- Ukraine-Pologne (0-1)
La Pologne dans la douleur
Pas de changement dans le classement du groupe C avec la victoire de l'Allemagne, mais un succès bienvenu des Polonais, deuxièmes et donc qualifiés : malgré une première mi-temps où ils ont souffert, Lewandowski et compagnie ont encore montré qu'ils savaient gagner.
Ukraine 0-1 Pologne
But : Błaszczykowski (54e) pour la Pologne
Six matchs qu’il n’a pas marqué pour son pays. Pour la majorité des joueurs, c’est tout sauf une anomalie. Pour Robert Lewandowski, c’en est une. Alors, quand on l’interroge sur son inefficacité, l’attaquant du Bayern Munich se justifie avec un seul terme : le collectif. Or, s’il ne fait plus trembler les filets, Lewandowski vise juste avec ses paroles. Qu’importe sa grosse action loupée dès la quatrième minute, Robert travaille pour les autres. Et ça marche : une nouvelle fois, le buteur a couru, proposé, sué pour son peuple avant de voir un de ses amis concrétiser. À l’image de son équipe, qui a raté sa première mi-temps, il joue pour un groupe qui sait souffrir, mais qui gagne à la fin. Un but en seconde période a suffi au bonheur de l’avant-centre et à toute sa sélection, même si l’Allemagne l’a emporté dans l’autre match du groupe et conserve donc sa place de leader. Lewandowski et sa troupe, deuxièmes, poursuivent tranquillement leur aventure. Sans égocentrisme mal placé.
Un match pour du beurre
Une fois les incidents entre supporters à proximité du stade Vélodrome passés, les hymnes chantés et les mains serrées, la partie pouvait commencer. À mille à l’heure. Est-ce l’absence d’enjeu qui libère les Ukrainiens, déjà éliminés, en même temps que les espaces ? Toujours est-il que le début de rencontre ne ressemble pas vraiment à ce qu’on a pour le moment observé lors de cet Euro. Pas de calculs, du jeu vers l’avant, des situations dangereuses toutes les cinq minutes, des portiers sollicités… Et si cet Ukraine-Pologne était moins bidon que certains l’avaient annoncé ? On a en tout cas rarement vu les Jaunes aussi portés vers l’offensive, même si leur défense est loin d’être rassurante. Reste que le dernier geste manque de précision. Par deux fois, Yarmolenko foire l’ouverture du score et imite les compères Lewandowski/Milik, eux aussi malheureux devant le but. La star de Munich, malgré une grosse présence, ne parvient pas à remplir sa mission première : marquer. Ce qui serait pourtant une bonne idée, tant ses potes galèrent en défense et échappent de peu au péno. Surtout que plus au Nord, au Parc des Princes, l’Allemagne n’a pas non plus débloqué le compteur. La première place du groupe est donc à portée de main. Du coup, les supporters donnent de la voix et les Polonais intensifient le pressing. Pas pour longtemps : Gómez ayant soudainement planté pour l’Allemagne, les Rouge et Blanc, peut-être mis au courant de la situation, se mettent à reculer. Bah ouais, en l’état actuel, même une défaite ne les éjecte pas du Top 2.
Fomenko et Tymoshchuk finissent par une défaite
Dès lors, quel peut être l’intérêt de la confrontation ? Voir l’Ukraine marquer son premier but dans un Euro depuis Shevchenko ? Regarder l’attitude de son sélectionneur Mikhaylo Fomenko pour le dernier match de sa carrière après plus de 30 ans d’activité ? Contempler la dernière sortie de Tymoshchuk ? Adam Nawałka, le patron adverse, ne l’entend pas de cette oreille et veut bouger les choses en remplaçant Zieliński par Błaszczykowski dès la mi-temps. Bonne pioche : le nouvel entrant met à peine dix minutes pour tromper Pyatov après un superbe rateau qui élimine son défenseur. La Pologne, lancée, reprend confiance. L’histoire semble se répéter : pas folichonne en apparence, la sélection de Lewandowski sait accélérer pour obtenir le résultat souhaité. Pas par un exploit personnel, non, mais par des efforts assidus et réfléchis. Ce qui explique qu’elle n’a toujours pas encaissé de but dans le tournoi. Les fans ne s’y trompent pas et remercient leurs joueurs. Lewandowski y compris. Même s’il n’a pas marqué.
Par Florian Cadu