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«La passion autour de Benfica, c’est plus fort que PSG et OM réunis »
Il paraît que Paris est la deuxième ville du Portugal. Alors quand on est parisien et d'origine portugaise, PSG-Benfica ne peut pas être tout à fait un match comme un autre. Un match où il faut choisir son camp et mettre la Super Bock au frais.
André Figueira (journaliste, membre de la Casa Benfica Paris et ancien rédacteur en chef de But Benfica)
« Jusqu’en 2008, j’étais à fond derrière le PSG. La passion pour Benfica est venue plus tard par mon cousin. Je suis pourtant du Nord et mon père soutient Porto. J’ai commencé à m’intéresser à l’histoire de ce club, j’ai appris ce qu’était le « benficisme ». Par rapport à Porto, la façon de vivre les matchs est très différente. Porto, c’est d’abord la culture du résultat et une haine viscérale vis-à-vis de nous. À Benfica, les supporters sont plus exigeants. Ils attendent des résultats, mais ils sont capables de siffler leur équipe si elle a gagné en jouant mal. On peut gagner le championnat avec des 1-0 comme avec Trapattoni. Mais une saison, pas deux… En Île-de-France, Benfica est largement le club qui a le plus de supporters. Le « benficisme » est au-dessus des clivages Nord-Sud propre au Portugal. En s’intéressant à ce club, tu te rends compte qu’il a un truc en plus. Il y a un amour exceptionnel dont on se rend mal compte en France. La passion autour de Benfica, c’est plus fort que PSG et OM réunis… Quand j’ai lancé But Benfica, j’ai essayé de leur présenter le projet, mais l’accueil a été assez froid. Leur communication est très fermée. Les joueurs n’ont pas le droit de parler, c’est impossible de décrocher une interview même pour un journal aussi influent qu’A Bola. »
Antonio (comique luso descendant chez Ro&Cut)
« J’attends évidemment ce match avec impatience. Et comme à chaque fois qu’une équipe portugaise se déplace en France, il y aura un peu de pression sur les épaules des Lusophones, comme quoi. Je me souviens être allé au Parc voir un Paris-Porto alors que je suis pour Benfica. Quand un club portugais bat une équipe française, c’est un bon moyen pour chambrer ses potes gentiment. Je pense que c’est un phénomène qu’on observe plus en France qu’au Portugal. Si je dis à des gens au Portugal que je suis allé voir un Paris-Porto et que j’étais pour Porto, ils seraient choqués. Après, c’est un peu normal, parce qu’on a peut-être tendance à s’accrocher un peu plus à tout ce qui appartient à notre pays quand on est hors de son territoire… En dehors du match de ce soir, et du haut de mes 29 ans, je suis un peu plus fan de l’ancien PSG. J’avoue avoir un peu de mal avec ce phénomène de méga-stars à Paris. Mais à l’époque d’Artur Jorge, Raï et compagnie, j’allais souvent au Camp des Loges. Bref, c’est vieux et je suis un peu moins fan maintenant, même si j’aime toujours cette équipe. Après, j’ai toujours été pour Benfica quand les deux équipes s’affrontaient. Au final, c’est un peu comme un France-Portugal. Et dans ces cas-là, je suis plus pour le Portugal. »
Carlos da Silva (suppléant de Manuel Valls, député de la première circonscription de l’Essonne)
« Je suis toujours très partagé dans ce genre de situations bien que je sois plutôt supporter du FC Porto parce que j’ai la double nationalité. Et même si je suis pour le FC Porto, j’espère que Benfica sortira un gros match ce soir et créera la surprise face au PSG. Et j’annonce par ailleurs que les Parisiens ne joueront pas à domicile, car comme à chaque fois qu’une équipe portugaise, et plus particulièrement Benfica, se déplace à Paris, les Portugais d’Île-de-France vont venir en nombre. Au Portugal, le foot est presque une religion, et en tout cas un fait de société tellement grand qu’on choisit son camp à la naissance. Le plus souvent c’est Benfica, un peu moins fréquemment Porto, et encore plus rarement le Sporting (rire).Cela fait partie du folklore de ce magnifique pays, même si à titre personnel, je ne fais pas partie des gens qui sont obsédés par le football au point d’en parler du soir jusqu’au matin… On parle parfois foot avec Manuel Valls, qui est un grand supporter du FC Barcelone. Notamment quand Porto et le Barça se sont affrontés il y a quelques années. Bon, il faut bien l’avouer, Barcelone était largement supérieur. »
Propos recueillis par William Pereira et Alexandre Pedro