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La parole à l’attaque
Choc excitant cette nuit en Amérique du Sud entre l’Argentine et l’Uruguay, dans le cadre de la 9e journée des éliminatoires pour le Mondial brésilien. Deux équipes aux caractéristiques communes : un trio d’attaque exceptionnel et une défense fébrile. Rencontre animée en perspective.
Avec six équipes en trois points, la zone Amérique du Sud des éliminatoires pour la Coupe du monde est particulièrement disputée. Une zone qui, comme l’avait laissé entrevoir la Copa América l’année dernière, s’est fortement homogénéisée. Pourtant, avec l’absence du Brésil, le parcours des supposés cadors du continent que sont l’Argentine et l’Uruguay aurait pu avoir des airs de long fleuve tranquille. Mais leur niveau aléatoire, le boom colombien et la nette amélioration des petits comme l’Équateur ou le Venezuela rendent le voyage vers le Brésil pas si peinard que prévu. La preuve avec la Celeste qui, après une grosse baffe en Colombie (4-0) et un nul miraculeux au Centenario face à l’Équateur (1-1), a basculé à la quatrième place, avec le Chili et le Venezuela dans le rétroviseur.
Les malheurs de Lugano
Deux matchs qui ont mis la lumière sur le point faible uruguayen, son secteur défensif, avec comme symbole les malheurs du pauvre Diego Lugano. Jeté aux oubliettes au PSG, le capitaine de la Celeste s’est retrouvé en énorme difficulté face aux offensives de Falcao, Teo Gutiérrez, Caicedo et Valencia, obligeant Godín à tenter tant bien que mal de boucher les trous. Lent et en manque de rythme, toujours en retard, le Parisien n’a pas pu compenser par son impact physique. La défense, c’est aussi le talon d’Achille de l’Albiceleste, incapable de trouver des successeurs aux Ayala, Zanetti, voire Milito ces dernières années. Sabella a installé une charnière centrale Garay-Fernández pas impressionnante, et c’est pire dans les couloirs, notamment à gauche ou Clemente Rodríguez et Marcos Rojo n’ont clairement pas le niveau. Une preuve supplémentaire de l’absence de valeurs sûres derrière s’il en manquait : la convocation de Gino Peruzzi, titulaire à Vélez depuis quelques mois seulement, et qui a avoué se demander ce qu’il faisait là en croisant Messi dans le couloir de l’hôtel.
« Profiter des faiblesses derrière »
« On n’est pas dans une bonne période et l’Argentine s’est beaucoup améliorée depuis notre dernière rencontre. Il faudra profiter de ses faiblesses derrière. On sait que, de notre côté, on ne devra pas commettre d’erreur, car ça ne pardonnera pas. Mais devant, on a de quoi leur faire mal. » Sans langue de bois, Luis Suárez, meilleur buteur de ces éliminatoires avec Higuaín (6 buts chacun), a parfaitement présenté les clés du match. Deux trios d’attaque exceptionnels, face à deux défenses pas sereines. Ce vendredi soir à Mendoza (2h du mat’ en France), Messi-Agüero-Higuaín et Suárez-Forlán-Cavani sont annoncés comme les principaux protagonistes d’une rencontre excitante.
Un match qui aura des allures de revanche pour des Argentins éliminés par la bande à Óscar Tabárez l’année dernière dans leur Copa América. Une victoire et l’Argentine reléguerait à cinq points son adversaire, confortant au passage sa place de leader. Côté uruguayen, il faudra surtout ne pas perdre pour ne pas se faire distancer et sortir de la zone de qualification, même si l’idée de taper l’Argentine chez elle et de lui passer devant doit être particulièrement plaisante. Argentine-Uruguay, ça reste avant tout l’histoire d’une forte rivalité régionale.
Par Léo Ruiz