- Euro 2016
- Gr. A
- Albanie-Suisse (0-1)
La Nati neutralise les Aigles albanais
Face à une équipe d'Albanie courageuse mais limitée, la Suisse a réussi son entrée dans l'Euro 2016 : une victoire sans briller face à une équipe rapidement réduite à dix, mais trois points dans la musette. De quoi espérer assurer la qualification face à la Roumanie au prochain match.
Albanie 0-1 Suisse
But : Schär (5e) pour les Suisses
Quand on ne connaît pas grand monde à une soirée, on attache beaucoup d’importance aux visages connus. Et tant pis si le temps d’une après-midi, il faut accepter les mauvaises fréquentations. Quelques jours avant ses retrouvailles avec le stade Vélodrome et la France, Lorik Cana, capitaine de la sélection albanaise, avait à cœur de bien faire. La suite était déjà écrite et elle appartient désormais à la postérité. Un petit quart d’heure après avoir écopé d’un carton jaune, l’ancien Marseillais chute lors d’un duel avec Seferović à l’entrée de la surface et stoppe le ballon de la main d’un geste complètement fou. On dispute la 36e minute de ce Suisse – Albanie parti sur les chapeaux de roues avec un but de Schär en début de match, et les Albanais sont déjà bien dans la panade. Mais fiers comme des coqs et combatifs comme des lions, les partenaires de Berisha, coupable d’être parti à la pêche sur le premier but, ont donné du fil à retordre à des Suisses bien heureux de repartir avec les trois points. Merci Yann Sommer.
Berisha se troue, Cana voit rouge
À l’attaque de la rencontre, les Suisses ont un avantage : ils ont vu une France timorée caler au démarrage face à la Roumanie. De fait, les hommes de Petković attaquent la rencontre le pied au plancher, bien aidés par un Rodríguez ultra-offensif et un pressing albanais aussi bordélique qu’une chambre d’ado. Après deux premiers corners sans danger, le troisième est le bon pour la Nati. Le corps de carreleur de Shaqiri au départ du ballon, la tête de Schär à la réception et Berisha aux fraises. Le combo gagnant pour le favori de la rencontre qui se donne un bol d’air qui se trouve être une véritable bonne idée au fil des minutes, tant l’Albanie parvient à mettre son bloc en place. Les coéquipiers de l’hyperactif Hysaj parviennent à jouer au ballon, et ce n’est qu’à cause du manque de lucidité de Roshi, parfaitement lancé par son latéral droit, que les hommes de De Biasi ne parviennent pas à égaliser. Solides malgré l’expulsion de leur capitaine, les Albanais concèdent tout de même un poteau sur un coup franc de Shaqiri avant que Džemaili ne se paye le luxe de louper une deuxième cartouche après avoir été parfaitement décalé par Lichtsteiner.
Sadiku et Gashi manquent l’égalisation albanaise
Sans obligation d’aller de l’avant, la Nati prend son temps au retour des vestiaires. Quitte à trop jouer à la baballe entre Xhaka et Shaqiri. Du côté des supporters albanais en tout cas, on y croit et on recommence à faire du bruit. Sur une nouvelle ouverture vicieuse d’Hysaj, Djourou a dû mal à intervenir, mais Sadiku est lui aussi trop court pour devancer Sommer (50e). Les Albanais ont les bonnes intentions, mais pas la justesse face à une équipe suisse expérimentée, froide et sereine. Il faut un Berisha au top pour maintenir les Aigles en vie sur deux frappes de Seferović, une première fois lancé par un amour de passe de Xhaka (53e), puis une seconde par l’entrant Breel Embolo en contre (66e). Vient le moment des vendanges : Embolo rate le cadre sur une belle remise de Seferović (75e), puis Sadiku trouve le petit filet, alors qu’Hysaj, le meilleur Albanais aujourd’hui, l’avait atteint dans la surface (76e). De quoi avoir des regrets pour Giovanni De Biasi, qui se voit ensuite refuser un penalty à Lenjani, tombé dans la surface après un contact avec Schär (79e). On se dit que la Nati va peut-être regretter le nouveau duel perdu par Seferović face à Berisha. Mais l’entrant Shkëlzen Gashi bute à son tour sur Sommer, alors qu’il était seul face au gardien suisse (87e). Sans avoir démérité, qui plus est à dix contre onze pendant une heure, les hommes de Giovanni Di Biasi ont donc expérimenté l’amertume d’une première expérience en compétition internationale. Et Lorik, lui, est privé de ses retrouvailles.
Par Nicolas Jucha, à Lens