- France
- Ligue 1
- 28e journée
- Montpellier/Rennes (2-0)
La Mosson, champ de patates imprenable
Grâce à deux buts dans le dernier quart d'heure, Montpellier est venu à bout de Rennes (2-0) au terme d'un match où l'on aura vu davantage de trous dans la pelouse que d'occasions. C'est le huitième succès consécutif du champion de France en titre à domicile.
Montpellier – Rennes : 2-0Buts : Hilton (75e) et Camara (86e) pour Montpellier
Les partisans des terrains synthétiques ne pouvaient rêver meilleure publicité que ce Montpellier-Rennes. Comme depuis plusieurs mois, la pelouse de La Mosson ne ressemble à rien. Le champ de patates le plus célèbre de l’Hexagone est le théâtre d’une parodie de football. Pertes d’appuis, faux rebonds, glissades, contrôles ratés, frappes dévissées, chevilles tordues, blessures musculaires… Le burlesque est au rendez-vous. Pour le spectacle sportif, en revanche, on repassera. Au jeu du moins maladroit, c’est Montpellier qui s’en est le mieux sorti (2-0). Costil, quant à lui, se demande encore ce qu’il est allé foutre à quinze mètres de ses buts…
Une bicyclette et de l’ennui
Mildiou du foot français, Montpellier maîtrise ce terrain boutonneux sur lequel il a remporté ses sept derniers matchs. Les Montpelliérains se créent d’ailleurs les plus grosses occasions, mais Charbonnier, qui aurait bien besoin de se remplumer, fait preuve de maladresse, Utaka voit son tir repoussé par Kana-Biyik sur sa ligne et Mounier manque de peu le cadre sur une bicyclette inspirée. Si les occasions sont héraultaises, la maîtrise est en revanche bien rennaise. La tactique des hommes de Frédéric Antonetti est simple : pressing et jeu direct. La première phase leur permet de récupérer des ballons hauts, les conditions rendant difficile le jeu à une touche de balle, la deuxième leur évite de s’embourber dans les terres du milieu. Erding et Pitroipa multiplient les appels, Féret se charge de les servir. Sur deux ouvertures parfaites du meneur breton, Pitroipa est devancé de justesse par Jourdren et Erding tente une demi-volée du gauche qui passe de peu à côté.
Costil part en excursion
René Girard a probablement poussé une belle gueulante à la pause. En tout cas, ses joueurs ressortent des vestiaires avec un tout autre état d’esprit. Plus agressifs, ce qui se traduit parfois par un excès d’engagement, ils prennent le contrôle de la partie. Niveau occasion par contre, c’est le néant. Moins consistant dans le jeu qu’en première période, Rennes compte presque exclusivement sur les fulgurances de ses deux top players que sont Féret et Pitroipa, mais la reprise de volée du premier ne trouve pas le cadre et le second ne parvient pas à aller au bout de ses déroutantes chevauchées. Ce match sans saveur se débloque finalement sur un coup du sort. Un coup franc, une mauvaise sortie de Costil, très légèrement déséquilibré en l’air, un tir contré qui revient dans les pieds d’Hilton et une ouverture du score bien moche pour conclure le tout. Le but de Camara, entré moins de quinze minutes plus tôt et auteur d’une superbe frappe du droit à l’entrée de la surface, ne doit en revanche rien à personne. À défaut d’avoir une belle pelouse, Montpellier poursuit sa belle remontée. L’Europe n’est plus qu’à un point.
par Quentin Moynet