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- 1/4 de finale
- Barcelone/Atlético (1-1)
- Les notes
La mine de Diego, la passe érotique d’Iniesta
Recroquevillé en défense quasiment tout le match, l'Atlético a ouvert le score sur une frappe magique du revenant Diego avant de craquer sur une action de grande classe initiée par Iniesta et conclue par Neymar. Les deux grands bonhommes du Barça ce soir.
FC Barcelone
Pinto (4) : Pinto sur la pelouse du Camp Nou, c’est comme un pecnot dans une soirée pour milliardaires. Il se ramène en Fiat Punto, tache son costard Tati, marche sur les pieds de sa cavalière et demande un peu de Picon dans sa coupe de Ruinart. Et ce jeu au pied bon sang !
Jordi Alba (5,5) : L’homme à tête de furet a passé une soirée tranquille derrière. Offensivement, il est beaucoup tombé et a beaucoup râlé. Du classique.
Piqué (non noté) : Il était chargé de mener le combat physique face à Diego Costa et n’a même pas tenu un round avant de tomber KO, le coccyx au niveau des épaules. Rien à voir avec le nouvel album de Shakira.
Mascherano (6) : Ce soir, le premier flic de Catalogne, ce n’était pas Manuel Valls mais Javier Mascherano.
Dani Alves (5) : Tout heureux d’avoir son pote musicos Pinto sur la pelouse, Dani avait la tête à son futur featuring avec Wahin et à son solo technique à la guitare.
Busquets (6) : Toujours aussi énorme dans la récupération et les basses besognes, la grande gigue a même fait chauffer les gants de Courtois d’une reprise de volée parfaitement équilibrée.
Xavi (6) : En amateur de beau football, Xavi n’a pas eu le cœur de mettre le pied pour empêcher le but sublime de Diego. Personne ne le lui reprochera.
Iniesta (8) : Érotique à chaque touche de balle, le football d’Andrès est classé X. Grande partouse prévue au Brésil cet été.
Fàbregas (5) : Sobre et discret comme toujours, à force d’évoluer dans l’ombre de ses illustres coéquipiers, Cesc va finir par oublier qu’il est aussi un grand joueur. Dommage.
Neymar (8) : Il aura fallu attendre de longs mois pour que la future star du Mondial accorde son football avec celui de son équipe. Bordel, quand l’alchimie fonctionne, Neymar détonne : des appels incessants, des dribbles incisifs, des frappes lointaines et même une finition parfaite pour crucifier Courtois.
Messi (4,5) : On a longtemps reproché à Neymar de jouer à contretemps, de choisir systématiquement la mauvaise option mais ce soir, c’était Léo qui avait la tête ailleurs. On attend le triplé au match retour pour rattraper ça.
Bartra (6) : Il serait entré en jeu à la même époque l’année dernière, on aurait craint le pire mais Marco a grandi et n’est plus le maillon faible.
Atlético Madrid
Courtois (7,5) : Les réflexes de Spiderman, la détente de Superman et le compte en banque de Bruce Wayne, Thibault aurait mérité la « clean sheet » . Pour se consoler, il peut se dire qu’il est déjà le meilleur gardien du monde. À 21 ans, oui.
Juanfran (6) : C’est parce qu’il a une tête à tenir un troquet au fin fond d’un bled d’Estrémadure que Juan Francisco Torres a tenu son couloir comme un patron de bistrot, tout en sobriété, 60 minutes durant, avant de se faire surprendre par l’extérieur d’Iniesta et bouffer par la vitesse de Neymar.
Godín (7) : Comme John McClane dans Die Hard, Godín a sauvé le monde trois ou quatre fois en 90 minutes, comme sur cet incroyable sauvetage devant Iniesta en première période. Espérons qu’il ne suive pas la trajectoire de son illustre ainé Diego Lugano.
Miranda (6) : Le Brésilien a fait l’étalage de toute sa palette technique : le dégagement du pied et le dégagement de la tête.
Filipe Luís (6) : Petit bandeau sur cheveux gras, le sosie (en moins moche) de Luka Modrić est un joueur à l’ancienne qui a fait un match malin de vieux briscard.
Gabi (6) : Un match plein dans le registre qu’il préfère : chef d’une meute de chiens fous.
Tiago (5,5) : Chargé de ressortir le ballon le moins salement possible en direction de Villa et de Diego Costa, l’ancien Lyonnais s’est finalement contenté d’un rôle moins ambitieux, celui de septième défenseur.
Arda Turan (6) : Porter le numéro 10 et passer son match à défendre, c’est comme passer sa soirée en boîte à aider un pote en galère avec les meufs. Arda est un bon pote et un coéquipier modèle.
Koke (5,5) : À l’image de ses compères au milieu, celui que l’on présente comme la relève de Xavi s’est surtout employé à annihiler les offensives adverses en alternant gestes défensifs de grande classe et taquets.
Villa (4) : Comme à chaque fois qu’il revoit son ex, David voulait lui montrer qu’il était encore beau en espérant lui arracher un petit sourire. La belle ne lui a pas adressé un regard et le Guaje est rentré chez lui bredouille.
Diego Costa (non noté) : Il était incertain avant le match et n’a finalement tenu qu’une poignée de minutes avant que sa cuisse le lâche.
Diego (7) : Un coup de fusil en déséquilibre dans la lucarne de Pinto — un « Golazo » de l’aveu même de Xavi — pour prouver qu’avec un peu moins de blessures et de nonchalance, il aurait pu être l’un des tout meilleurs.
Sosa (5) : Entré à la place de Villa pour bétonner encore un peu plus l’arrière-garde des Colchoneros, n’a même pas tenté une passe, c’est dire.
Cristian Rodríguez (non noté) : Difficile d’entrer comme attaquant quand toute son équipe joue dans sa propre surface, Cebolla Rodriguez — L’Oignon en VF — n’a pas pu faire pleurer la défense adverse.
Par Pablo Garcia-Fons, en Espagne