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La métamorphose de Vinícius Júnior
Sourire d’un Real Madrid sur la route d’un nouveau titre de champion d'Espagne, Vinícius Júnior, longtemps regardé de travers pour son inefficacité face au but, fait exploser les compteurs cette saison et est dans la forme de sa vie à l’heure de débarquer à Paris pour affronter le PSG. Plongée dans les coulisses de la métamorphose de l’ailier brésilien.
Incroyable, mais vrai : Vinícius Júnior tire la tronche. C’est un soir d’été, en 2020. Le Real Madrid est à Manchester pour défier le City de Pep Guardiola et tenter d’inverser, six mois après le match aller, un huitième de finale de Ligue des champions mal engagé à la suite de l’allumage de deux bougies par Kevin De Bruyne au Bernabéu (1-2). L’attaquant brésilien est alors dans le vestiaire visiteur de l’Etihad Stadium et ne regarde personne d’autre que son meilleur pote du moment : son téléphone portable. Zinédine Zidane scrute la scène du coin de l’œil et tranche pour la deuxième fois du soir. Après avoir décidé d’envoyer Eden Hazard sur scène plutôt que Vinícius, le technicien français choisit de ne même pas faire sortir son jeune poulain du vestiaire pour l’échauffement.
Dans la foulée de l’élimination du Real, battu une deuxième fois (2-1), le Brésilien décide de filer avec ses proches en tournée dans plusieurs îles : la Sardaigne, Ibiza, Majorque. Sur place, il se repasse le film de sa deuxième saison madrilène, fait tourner dans son crâne les critiques reçues de la part d’observateurs se plaisant à oublier qu’il n’est encore qu’un produit en cours d’affinage, et repense à cette soirée de Manchester comme à celle plus heureuse qui l’a vu devenir le plus jeune buteur de l’histoire du Clásico en mars au bout d’une ouverture de chirurgien signée Toni Kroos. Il songe aussi à sa vie de moine : Vinícius vient alors d’avoir 20 ans, n’a jamais mis un pied en boîte, prend soin de son corps comme d’autres entretiennent méticuleusement leur flûte à bec, ne sort de chez lui que lorsque Sergio Ramos ou Marcelo viennent le chercher pour filer à l’entraînement… « Cette histoire à Manchester fait partie des histoires d’une saison, sourit aujourd’hui David Bettoni, l’ancien adjoint de Zidane au Real. Les joueurs de foot ont beau être riches, beaux, aimés, ils sont avant tout humains et ils ont des émotions. Parfois, que l’on ait 15 ans, 20 ans ou 30 ans, on n’arrive pas à se canaliser. Ce jour-là, Vinícius a simplement exprimé le mécontentement d’un jeune joueur qui pensait jouer et n’a finalement pas joué. Il a été pris émotionnellement, mais ça a eu aussi un impact positif. Vinícius a toujours été un garçon à l’écoute, affamé de travail, en demande… Il avait simplement besoin de temps, d’accumuler des matchs et à cette époque-là, il pouvait encore parfois être fougueux, insouciant. Il fallait le polir. On a vu ce qu’il s’est passé ensuite… »
Ensuite : moins d’un an plus tard, alors que Vinícius Júnior combat toujours avec la pile d’idées qui s’entrechoquent à la seconde dans son crâne et que le Real peine à voir apparaître en match les rêves d’un Santiago Solari qui projetait un avenir radieux au duo Benzema-Vinícius, un match sonne comme un déclic. Le 6 avril 2021, Liverpool est au stade Alfredo Di Stéfano, et Zidane décide de construire son plan autour de son ailier brésilien, avec qui l’entraîneur français bosse personnellement sur la prise de décision depuis plusieurs semaines. Un plan que Bettoni raconte : « L’objectif du soir était simple : chercher le plus vite possible la zone dans le dos d’Alexander-Arnold et appuyer en profondeur via Vinícius. C’est ce qu’on a parfaitement réussi à faire sur le premier but. Il y a des matchs qui révèlent les joueurs et il n’y a rien de mieux que la Ligue des champions pour révéler le caractère d’un jeune joueur. Ce soir-là, avec son doublé et pas mal d’autres choses, on a vu. »
Dès la douzième minute de jeu, on a vu une première fois la mise à exécution du plan de Zidane : sur une sortie de balle, Courtois cherche directement le dos d’Alexander-Arnold et donc un Vinícius lancé…
… alors que le ballon est toujours en l’air, le Brésilien a déjà pris un avantage positionnel…
… il va ensuite soigner son contrôle pour que le ballon accompagne la trajectoire de sa course…
… puis va temporiser pour ensuite trouver Modrić en retrait.
Un petit quart d’heure plus tard, nouvelle séquence avec cette fois Kroos à l’allumage : Benzema occupe l’attention du duo Phillips-Kabak, Vinícius Júnior démarre…
… nouveau contrôle dans le sens de sa trajectoire de course…
… finition clinique : 1-0.
À noter aussi ce soir-là, déjà, le triangle Kroos-Mendy-Vinícius avec un Mendy qui se projette dans le demi-espace gauche, Kroos dans la position la plus basse et Vinícius prêt à attaquer la profondeur ou à se lancer en un contre un.
Un an plus tard, alors que le Real débarque à Paris pour un énième huitième de finale de C1 de gala, Vinícius Júnior est dans toutes les bouches et son entente avec Karim Benzema a fait pétiller les sept premiers mois de la saison du club madrilène. Interrogé par France Football il y a quelques semaines, le Français n’a pas caché son plaisir : « Aujourd’hui, ce n’est plus le même joueur. Il fait ce qu’il devait faire depuis longtemps et tu ne peux rien lui dire. C’est un jeune joueur, très bon. Il faut juste lui parler. Je sais qu’il était capable de produire beaucoup plus. Donc, en deux ou trois phrases sur le terrain, en deux ou trois mouvements, je lui ai montré des choses, surtout dans les vingt derniers mètres. Il doit prendre la décision lui-même, centrer pour la passe décisive, pas pour rien, ou tirer pour marquer. Il lève la tête, il regarde avant. Il a mis ça en marche. Aujourd’hui, voilà, c’est du Vinícius Júnior. » Mais comment est née cette version 2.0 ? Explications.
Contrôle des émotions et grands espaces
Cette saison, Vinícius Júnior a d’abord su marcher sur le manque de réalisme face au but de ses premières années madrilènes et a posé de nouvelles bases. En août, Carlo Ancelotti, revenu à Madrid pour prendre la suite de Zidane, soufflait en conférence de presse avoir glissé à la pile brésilienne qu’il lui fallait réduire ses touches de balle – « Je lui ai dit que c’était difficile de marquer après quatre ou cinq touches, qu’il lui en faut désormais une ou deux maximum » – et le message a été parfaitement entendu par l’intéressé. Auteur de 15 buts en 32 matchs, Vinícius a déjà pulvérisé son record personnel et se plaît même à cumuler les mandats, lui qui a déjà également délivré douze passes décisives toutes compétitions confondues et marche main dans la main avec Karim Benzema sur les hauteurs du classement des joueurs les plus décisifs de Liga en 2021-2022. Le gosse de 21 ans n’aura mis que 55 minutes et trois buts – un sur la pelouse d’Alavés, deux autres à Levante alors que le Real était bousculé – pour convaincre Ancelotti de lui filer un siège de titulaire indiscutable. Mister zen, roi pour imposer la paix partout où il est passé et habitué à toujours mettre l’équipe en avant, l’Italien a même sorti le tapis rouge il y a quelques semaines : « Il nous apporte beaucoup : ses qualités de débordement, en un contre un, la possibilité de piquer en contre, la constance, les buts… Si je dois souligner une chose, c’est qu’avec de l’espace, il est très dangereux. On ne peut pas dire que nous sommes dépendants de lui, mais c’est un joueur qui a très bien travaillé, il nous a aidés à gagner des matchs, comme Benzema et Militão. Il a été très important. »
Si important que le Real que s’apprête à défier le PSG a aujourd’hui largement la tête qui penche à gauche et a construit une grosse partie de son identité tactique autour des qualités de Vinícius Júnior. D’abord débarqué avec l’envie d’imposer un pressing haut et tout terrain, Carlo Ancelotti a rapidement fait machine arrière, notamment après la victoire en trompe-l’œil sur la pelouse de l’Inter (1-2), et a fait reculer son bloc d’un cran pour justement permettre à son numéro 20 de pouvoir se régaler dans les grands espaces. La victoire face à l’Atlético (2-0) en décembre ou le succès plein de secousses sur le Barça en Supercoupe d’Espagne (3-2) en ont été des preuves. Mi-janvier, le huitième de finale de Coupe du Roi entre Elche et le Real (1-2) a aussi été un bel exposé du nouveau Vinícius, buteur d’une frappe croisée du gauche, puis d’un extérieur du droit. Meilleur dribbleur de Liga cette saison devant Yannick Carrasco, joueur qui touche le plus de ballons dans le dernier tiers (41,2 en moyenne par match) et dans la surface adverse (8,9 en moyenne) du championnat d’Espagne, l’international brésilien (11 sélections) est regardé avec tendresse par Márcio Torres, son ancien entraîneur chez les U17 et les U20 à Flamengo, qui reconnaît qu’un travail de fond a été nécessaire : « Je l’ai fait énormément travailler sur sa finition, avec les deux pieds. Il avait la capacité d’éliminer son adversaire direct, mais derrière, il devait s’améliorer dans le dernier geste… » Après trois saisons de post-formation à vitesse grand V et d’adaptation au football européen, Vinícius semble surtout enfin récolter les fruits de son travail. « On l’a accompagné, Solari l’a aussi fait avant nous et Ancelotti l’aide aujourd’hui sur son rapport au but, poursuit Bettoni. On l’a fait à base d’exercices, de situations qu’il peut retrouver en match avec des oppositions, un travail sur les différentes surfaces de contact, sur ses centres, sur ses passes… Il faut donner aux jeunes joueurs des situations à vivre parce qu’ils sont justement jeunes, qu’ils n’ont pas vécu autant de choses qu’un joueur qui a vécu 200 ou 300 matchs, voire 500 comme Karim. » Avec 150 matchs disputés sous le maillot du Real, Vinícius Júnior se rapproche doucement d’un cap majeur et peut désormais débarquer avec plus d’assurance au moment de se présenter devant Ter Stegen ou Bono. La preuve : s’il tente un peu moins sa chance que lors de sa première saison madrilène (2,90 tirs par match en 2021-2022 contre 4,45 lors de la saison 2018-2019), le Brésilien cadre davantage ses fléchettes (52,6% de ses tentatives contre 31% la saison dernière) et n’est dépassé dans cet exercice que par Karim Benzema en Liga.
« Il a enfin appris à finir une action », rigolait Jorge Valdano devant le doublé en douze minutes du joueur face à Levante (3-3), en août. Au cours de cette rencontre, Vinícius a été au-delà de simplement finir un mouvement, mais a surtout étalé sa capacité à gérer le rythme de ses courses, la fréquence de ses appuis, à lire les zones, à soigner sa première touche pour ne pas perdre l’avance acquise par sa vitesse et à jouer le déséquilibre face à ses victimes.
Sur le premier but, on a d’abord retrouvé le Vinícius des grands espaces, lancé au milieu de ses proies par Casemiro juste avant la ligne médiane…
… toujours cette excellence dans la première touche pour ne pas perdre l’avance acquise par le mouvement…
… et finition en déséquilibre du pied gauche après avoir usé son vis-à-vis à la course.
Sur le deuxième, on note d’abord que Karim Benzema vient se déporter côté gauche pour pouvoir combiner avec Vinícius…
… et l’utiliser dans sa situation préférentielle : lancé, avec un peu d’espace…
… la suite est brillante.
Elle l’est d’autant vu avec cet angle de caméra…
« Émotionnellement, il est plus posé dans le dernier geste, et automatiquement il a plus de réussite, juge Bettoni. Ce qui faisait la force de Cristiano, Bale et Benzema, c’est cette lucidité dans le dernier geste, cette capacité à faire le bon geste au bon moment, avec une vision sur le gardien pour choisir les endroits où il aura du mal à aller chercher le ballon. C’est quelque chose que n’avait pas Vinícius et qu’il a acquis. La précipitation, la fougue et l’envie ne vont souvent pas de pair avec la qualité. C’est pour ça que je trouve qu’il fait cette année une saison en tout point remarquable dans la qualité de son dernier geste, que ce soit une passe, un une-deux, ou même des contrôles que parfois il loupait parce qu’il voulait, avant de contrôler, faire déjà le dribble… » Toujours capable de rendre folle une défense à lui tout seul, comme il l’a par exemple fait sur la pelouse du Shakhtar, Vinícius Júnior est surtout devenu une arme multiple qui nécessite une attention permanente, ce que le Barça – Dani Alves en tête – a payé récemment en Supercoupe d’Espagne.
On l’a vu être une menace dans la profondeur, comme à Levante ou à Séville…
… forçant les portiers adverses à jouer très haut ou les blocs adverses à baisser d’un cran.
Être une cible directe pour Courtois comme lors du match contre Liverpool : ici, la défense du Celta est désarticulée grâce au déplacement de Karim Benzema…
… et Dituro doit aussi sortir assez haut pour intervenir.
C’est aussi une cible parfaite pour Benzema, qui est l’un des meilleurs lanceurs du monde dans ces situations…
… et un joueur capable de détecter les bonnes zones pour ses partenaires. On retrouve la formation d’un triangle côté gauche et le quatrième homme qui amène le décalage.
Sur cette séquence, on retrouve le passeur décisif, qui déclenche d’abord l’appel côté opposé pour combiner avec Asensio…
… avant de trouver Benzema au second poteau.
Ces courses croisées d’un ailier côté opposé sont un autre marqueur de ce Real 2021-2022 et avaient été l’une des clés de la victoire face à l’Atlético (2-0). Exemple sur le premier but avec ce nouvel appel de Vinícius…
… et un Benzema trouvé en retrait.
Sur la pelouse de Grenade, autre facette de Vinícius : son jeu sans ballon. Ici, le Real arrive en 3 contre 2 et le Brésilien, excentré au début de la situation, va démarrer un appel intérieur…
… aider Benzema à temporiser…
… passe parfaite pour Modrić…
… remise : 1-3.
Enfin, face à Elche récemment, on retrouve le triangle classique côté gauche, avec la projection de Ferland Mendy et Kroos au démarrage…
… touché, Vinícius peut soit jouer le un-contre-un, soit alerter Mendy en profondeur, parti entre le central droit et le latéral droit adverse.
Viní et les 39 petites mains
Si Vinícius Júnior a grandi au Real, il ne l’a cependant pas fait seul. Privé de JO d’été par son club l’été dernier, le Brésilien est ainsi resté à Madrid pour préparer la saison à venir en compagnie de 39 personnes qui constituent la « Team VJR » , dont douze travaillent en permanence pour lui : un chef cuisto, français évidemment, qui suit à la lettre les conseils du nutritionniste, un préparateur physique, un analyste vidéo, un physiothérapeute chargé de la rééducation d’après-match et la prévention des blessures dans une salle de sport personnelle. S’il a une armée autour de lui, le garçon garde les pieds sur terre et vient à chaque entraînement avec la dalle. Bettoni se souvient : « Il voulait travailler tous les jours et il fallait même un peu le freiner parce qu’il y a beaucoup de matchs et qu’il ne faut pas tirer trop sur la machine, même s’il était jeune. » Marcio Torres, lui, avait déjà remarqué qu’il était un « athlète différent », impressionnant son monde par son professionnalisme et sa tête froide alors qu’il n’était qu’en U17 : « Il était déjà vu comme un potentiel futur crack du football national et mondial, et a rapidement été convoqué avec les professionnels. Les conseils qu’on donne dans ces cas-là, c’est de continuer à travailler, de ne pas prendre la grosse tête, mais il est toujours resté le même, depuis qu’il est enfant jusqu’à maintenant. » Bettoni et Torres, qui ne se connaissent pas, sont unanimes : Vinícius est un cadeau pour un entraîneur. « Il a, en plus, une qualité rare : lorsqu’il loupe quelque chose, il réessaie immédiatement derrière, et c’est une qualité mentale très forte », ajoute Bettoni.
En plus de ce cocktail de bons points, il faut noter une prise de masse nettement visible entre mars et août 2021. « Tout ça est le produit de beaucoup de travail, de nombreuses heures d’entraînement à Valdebebas et de lutte, a alors raconté le principal intéressé dans les colonnes d’AS. Depuis que je suis arrivé à Madrid, j’ai toujours dit que le temps viendrait où je marquerais beaucoup de buts d’affilée. » Son sens du devoir et son mental à toute épreuve impressionnent même chez les vétérans de la Casa Blanca, à commencer par Dani Carvajal : « C’est le joueur le plus en forme de l’équipe et c’est un exemple de force mentale. Il a été beaucoup critiqué pour son manque de buts, pour son manque de précision… Ce qu’il a fait, c’est tout mettre derrière lui et aller de l’avant. Aujourd’hui, on voit où il en est. » De quoi s’assurer d’un soutien indéfectible dans le vestiaire. Capable d’enchaîner les efforts et de répéter les sprints, Vinícius Júnior, qui a également grandement progressé dans l’orientation de son corps et sur le plan défensif (il est le troisième joueur du Real au nombre de tacles tentés), va ainsi être regardé de plus près à Paris, d’autant plus si Karim Benzema ne récupère pas à 100% de sa blessure à la cuisse. Le Brésilien est surtout aujourd’hui un symbole de ce Real qui a traversé la première partie de saison en brillant dans des proportions assez uniques en Europe grâce à ses individualités et qui résiste grâce à une efficacité assez insolente dans les deux surfaces (44xG pour 48 buts marqués et 25.2xGA pour 20 buts encaissés, soit une différentiel assez énorme de +10.7). Dans l’une, le duo Vinícius-Benzema marche sur l’eau, dans l’autre, Courtois fait des miracles derrière un duo Alaba-Militão qui réussit à tenir le choc. Entre les deux, évidemment, le trio Modrić-Casemiro-Kroos est toujours roi dans la gestion du rythme et sa capacité à rendre parfois le Real impossible à presser (l’Athletic l’a vu mieux que personne en finale de la Supercoupe, où Ferland Mendy a également été brillant dans ce registre grâce à son ambidextrie et où on a vu l’utilité de décharger Casemiro des premiers échanges en le faisant grimper d’un cran), même si la grande liberté positionnelle laissée par Ancelotti laisse souvent le Real sur un fil en transition défensive.
Exemple face au Betis de l’investissement défensif que peut avoir Vinícius avec ce bon retour…
… suivi d’un effort continu pour attaquer directement le Betis en transition avec Karim Benzema…
… que Vinícius va évidemment trouver en relais…
… avant de se retrouver dans la surface adverse en dix secondes chrono.
Même chose à Valence : bon retour de Vinícius sur Soler…
… transition immédiate avec Benzema, alors qu’Hazard est venu peupler le couloir avec ses deux coéquipiers à la manière de l’Ajax…
… jeu en triangle…
… et voilà le Real aux abords de la surface adverse.
Après avoir tranché avec le style de ses prédécesseurs lors de ses passages au Bayern et à Naples, Carlo Ancelotti est revenu à Madrid, où il a réussi ses derniers grands coups de maître, sans trop bousculer certains réflexes vus sous Zidane. On peut penser notamment aux triangles évoqués sur les côtés, sur lesquels l’Italien s’appuie pour mieux sortir le ballon sous pression et ainsi offrir plus d’espaces à attaquer pour Vinícius, mais aussi au positionnement du cerveau Toni Kroos ou aux nombreux changements d’aile. Plus important : ce Real dégage une forme de sérénité qui a naturellement affecté le rendement d’un Vinícius blindé de confiance, libre dans sa tête et dans ses pieds, et dont la version actuelle peut parfois être effrayante pour ses adversaires potentiels. Le PSG, en net progression sur le plan défensif depuis le mois de janvier, sait qu’une partie de l’équation résidera dans le fait de fermer la majorité des espaces à des Madrilènes qui peuvent perdre pied face à un bloc regroupé. Il sait aussi que le Real ouvrira des portes et que Kylian Mbappé pourrait se goinfrer sur quelques séquences. Entre deux équipes qui n’ont aucun intérêt à voir le rythme de la rencontre s’envoler, on peut alors s’attendre à un match de contrôle, qui pourrait se décider aux individualités. Vinícius Júnior, grimpé sur sa mobylette, est prêt.
Par Maxime Brigand et Anna Carreau, avec Paul Piquard
Propos de David Bettoni et Márcio Torres recueillis par MB, AC et PP.