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  • Bilan européen 2010-2019 des Clubs français

LA-MEN-TABLE !

Par Chérif Ghemmour
LA-MEN-TABLE !

Après Lyon exécuté 5-1 à Barcelone en C1 et Rennes tombé avec les honneurs face à Arsenal 3-0 en C3, il n’y a plus de clubs français en Coupes d’Europe. Un raccourci saisissant des années 2010 pour un bilan tricolore dé-sas-tro-phique. Magnéto, Nasser !

Ajax bat clubs français !

A la fin de la première semaine européenne des clubs français en coupes d’Europe 2018-19, sous le titre « Carrément négatif ! » qui dressait le bilan des six formations tricolores en C1 et en C3, voilà ce que vous pouviez lire sur votre site de football préféré le 21 septembre 2018 : « Allons à l’essentiel. Paris ne gagnera pas la Ligue des Champions 2019. Lyon non plus. Monaco non plus. Evidemment, en sport tout peut arriver. Mais la C1 nécessite un niveau d’exigence et d’accomplissement que nos trois clubs auront du mal à atteindre pour espérer triompher le 1er juin à Madrid… » Dont acte. Avec zéro club français en quarts de coupes d’Europe, il faut remonter à 2011 pour observer pareille déroute. Ce triste bilan des années 2010 renforce le paradoxe du foot hexagonal qui veut que sa sélection nationale, championne du monde 2018, brille quand les clubs ne marchent pas et inversement. Exceptions notables : les préhistoriques années 50 avec Reims et les Bleus de 58 ainsi que les années 90, avec le titre mondial des Bleus 98 et les deux seuls trophées européens de l’OM et du PSG. Mais ces trois succès-là, c’était au moment de l’Arrêt Bosman, qui a considérablement détruit par la suite notre football de clubs, ne lui assignant que le rôle de pourvoyeur de talents pour le reste de l’Europe. Merci, la France !

Ceci-dit, il ne faut pas se réfugier entièrement derrière l’Arrêt Bosman pour analyser la médiocrité du foot de clubs français de cette dernière décennie dont on va rappeler ici le bilan la-men-table. Deux demies de C1 pour l’OL 2010 et pour l’AS Monaco 2017 et en C3, une finale pour l’OM 2018 et une demie pour l’OL 2017. L’ironie cruelle aura voulu que pour l’ultime année de cette décennie l’Ajax démonte l’argumentaire minable des clubs français : oui, on peut briller en coupes d’Europe avec un petit budget et avec des jeunes joueurs, pour la plupart formés au club. Oh ! Bien sûr, Amsterdam ne peut pas non plus trop espérer gagner. Mais le soleil ajacied a réveillé l’ensemble du foot néerlandais et procure au monde entier un bonheur inouï. Parce que le foot, c’est aussi des émotions, non ? Avec l’Ajax on est tous redevenu heureux d’aimer ce sport. Le foot de clubs français, lui, continue de se montrer radin en émotions. Et pourtant… Les supporters français sont bien là, généreux et indulgents, prêts à s’enthousiasmer, s’enflammer ! Comme les fans rennais débarquant en masse à Séville et à Londres, hier soir. Merci à eux et à leurs amis marseillais (2018), lyonnais (2010 et 2017) et monégasques (2015 et 2017)…


C1 : Le rêve de Big Moustache…

Rappelez-vous ! En septembre 2009, au moment de sa réélection à la tête de la LFP, Frédéric Thiriez, qui aura quand même brillamment accru les ressources de la L1 via l’augmentation des droits TV, avait fixé « l’objectif d’une victoire en Ligue des Champions d’un club français d’ici 2012 » Tout faux, Frédo ! En ce mois de mars 2019, les Marseillais restent à jamais les premiers… et les derniers à avoir remporter la Coupe aux Grandes Oreilles ! Alors, passons en revue, et rapidos, le parcours décennal de nos cylindrées… Avec l’arrivée des Qataris en 2011, le PSG a bénéficié de moyens considérables pour gagner la C1, son objectif avoué. On a laissé tout son temps à Paris qui a mis notamment 400 millions d’Euros à l’été 2017 pour Neymar et Mbappé. Un échec aujourd’hui d’autant plus cinglant qu’après quatre quarts de finale (2013-2016), le PSG a régressé avec trois 8èmes seulement (2017-2019)… Le PSG version QSI a zappé le passé du club ? Alors on va leur rappeler le bilan de la présidence Denisot-Canal (1991-1998) : 1993 (demie de C3), 1994 (demie de C2), 1995 (demie de C1), 1996 (victoire en C2) et 1997 (finaliste de C2). Sans commentaire ! Le PSG qatari a viré un très Grand, Carlo Ancelotti, parti offrir la C1 2014 au Real. Le PSG qatari a subi deux humiliations planétaires : la Remontada barcelonaise et le Come-back mancunien. Deux désastres qui nuisent gravement à l’attractivité du club : au CFC de novembre 2018, Eden Hazard a dit non au PSG ! A tous ces désastres, le PSG oppose l’excuse du fair-play financier et de la VAR : De Jong, De Ligt et Van de Beek en rigolent encore !

Passons à l’AS Monaco : l’arrivée des Russes fortunés en décembre 2011 (ASM en L2) a boosté le club qui, avec Jardim, est brillamment parvenu en quarts 2015 et en demie 2017. Mais la politique de « La Ferme des 1000 Veaux » (achats-ventes des jeunes) a fait dérailler la bétaillère dans un double trou noir avec les éliminations en poule 2018 et 2019. Petit rappel du sketch de la saison : Jardim viré, Henry viré, Vassiliev viré… et retour de Jardim ! L’ASM ne sera pas en C1 en 2020, donc zéro continuité au plus haut niveau continental… Et Lyon ? Une demie de C1 en 2010, puis deux fois 8ème en 2011 et 2012 mais long creux en C1 jusqu’à 2019 (8ème). Là aussi, manque de continuité au plus haut niveau européen, agrémenté d’une humiliation bien made in France avec l’élimination des Gones en 2012 face aux redoutables Chypriotes de l’Happoel Nicosie en 8ème ! Pour l’OM, bilan squelettique : un 8ème en 2011, un quart en 2012 et puis plus rien. L’arrivée de l’Oncle d’Amérique Frank Mc Court en octobre 2017 a propulsé le Champions Project… Why not ! Mais avant de gagner la C1, il faudrait déjà la disputer, non ? Or, c’est mal barré pour la saison prochaine. Pour finir, Bordeaux a fait be-bop-a-lula avec un quart en 2010 contre Lyon et puis après c’est reparti au Pyla, Arcachon, pinard et saucisson. Enfin Lille et Montpellier ont givré avant les récoltes.


C3 : Maudits des glandes !

Toujours rien ! Vous pouvez l’appeler Coupe des Villes de Foires, Coupe de l’UEFA ou Ligue Europa, la C3 est une garce qui se refuse toujours à nos bidasses. Rappel comique : en 2012, aucun club frenchy n’est sorti des poules ! Juste une finale 2018 pour l’OM, trimballé 3-0 par l’Atletico Griezmann. La finale avait lieu à Lyon, en France, pourtant… Le bilan est encore plus accablant si on considère que nos clubs éliminés en poules de C1 et reversés en C3 pouvaient « faire le truc » . Que dalle ! L’OM 2010 a sombré en 8ème et l’OL a planté stupidement sa demie 2017 contre l’Ajax… Encore l’Ajax, petit club mais finaliste 2017 encore enchanteur face aux méchants crocos du MOU et de MU. En 2011, le petit Portugal avait porté le FC Porto et le Sporting Braga en finale (1-0). En 2015, les petits Ukrainiens du Dnipropétruc avaient brillé en finale face à leur vainqueur trop supérieur, le FC Séville (3-2). Preuve que nos clubs qui jouent l’Europe toute la saison pour ensuite la déjouer auraient pu faire beaucoup mieux… L’OL, par exemple, qui aurait du être le héros de la Ligue Europa. En 2014, un souffle ajaxien rafraichissant avait porté les rookies Lopes, Lacazette, Umtiti, Ferri, Tolisso ou Fekir jusqu’en quart, perdu face aux méchants crocos de la Juve. En 2017, l’OL qui avait pu/su garder la plupart d’entre eux, avec le petit dernier, Tousart, s’est donc ramassé en demies face à l’Ajax Amsterdam (1-4 et 3-1).

Sur le papier, les Gones étaient supérieurs aux Ajacieds. Mais, on le répète : le papier, les gamins d’Amsterdam se torchent avec ! Félicitons au moins Jean-Michel Aulas pour ses succès européens avec les Féminines. Sincèrement. Et pourtant… Les supporters français sont bien là, généreux et indulgents, prêts à s’enthousiasmer, s’enflammer ! Comme les fans guingampais en 2015 (16èmes), rennais, marseillais, lyonnais. Même les immenses supporters stéphanois, avides d’épopées européennes, étaient prêts à tous les gigantesques ponts aériens comme celui de 1976 à Glasgow. Que dalle ! Les Verts 2016 et 2017 ne leur ont offert que des 16èmes … On glissera sur les participations ectoplasmiques de Bordeaux, Nice et Lille pour finir par une autre humiliation bien made in France avec l’élimination de l’OM cette saison face aux redoutables Chypriotes de l’Apo-LOL Limaçon en poule (2-2 et 1-3 à dom). En août 2016, l’UEFA avait octroyé à l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne un contingent de quatre clubs en C1 (ou 3+1). Soit un immonde coup de force contre les petites nations. Lésée, la France se devait de contester cette forfaiture d’abord sur le terrain. Mais au vu de son indice Niqué, elle a continué à picoler au bistro.

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