- Mondial féminin
- Suède/France (2-1)
La médaille en chocolat pour les Bleues
Au terme d'un match rythmé et riche en émotions, les Françaises terminent leur Mondial à la 4ème place après leur défaite face à la Suède 2 buts à 1. Avec quelques promesses quand même.
France – Suède : 1-2
Buts : Thomis (57eme) pour la France – Schelin (29eme) et Hammarstro (82eme) pour la Suède
En jeu dans cette petite finale de la France contre la Suède: la suprématie européenne. Car si les rêves de finale sont désormais derrière, la France peut tout de même terminer sur un podium pour la première fois de son histoire. Ce qui serait déjà pas mal. Les petites finales sont souvent des matchs ouverts, entre l’amertume récente d’une défaite en demie, la lassitude physique et mentale d’une fin de tournoi mais l’envie de profiter d’un match honorifique qui vaut quand même le coup d’être joué et gagné pour la postérité. Bruni Bini, une fois n’est pas coutume, change sa défense. File rouge de ce mondial, la charnière centrale tricolore est la seule instabilité de l’équipe. Sa seule faiblesse aussi. C’est donc Wendy Renard qui épaulera Laura Georges dans une défense 100% Olympique Lyonnais. Louisa Necib et Sonia Bompastor en course pour l’élection de la meilleure joueuse de la Coupe du Monde sont forcément là. Lotta Shelin l’attaquante suédoise star de… l’Olympique Lyonnais aussi. Bruno Bini suggère d’ailleurs de la museler: « Avec un lasso…comme les cowboys » . Va pour la métaphore douteuse.
Des deux côtés le début de match est imprécis. Des tentatives volontaires mais quelques maladresses. L’envie de jouer est bien là. Les Suédoises ont regardé France-Etats Unis et se compliquent pas trop la vie. Elles multiplient les centres devant le but français, conscientes de la relation hésitante entre Bérangère Sapowicz et sa défense centrale. Elle avait notamment coûtée le but du 2-1 et quelques frayeurs contre Abby Wambach et ses soccer girls. Quand les Françaises arrivent à enclencher leurs séquences offensives inspirées, toutes en remises rapides, elles peuvent se montrer très dangereuses. Moment fort tricolore donc, mais à la 28ème minute, les Suédoises qui ne se compliquent toujours pas la tâche ouvrent la marque (1-0). Longue ouverture de Larsson, alignement nauséabond de la défense centrale française, Shelin lancé en profondeur (copyright Elmander époque TFC) trompe Sapowicz qui se tord même la cheville sur le coup et doit sortir. Un but nordique en somme. Un grand ballon balancé, une attaquante réaliste et boum. Tiens Louisa Necib qui s’était fait mal juste avant sort également. Foutue 30ème minute. Gaëtane Thiney ne se laisse pas abattre et frôle l’égalisation une minute plus tard. Juste après, c’est Bussaglia qui ouvre son pied devant la surface, superbe frappe instantanée, poteau. Gare au scénario poissard. Les Françaises sont toujours aussi sincères dans l’effort et la construction, mais toujours aussi naïves derrière. La définition de l’inexpérience peut-être.
La seconde période repart sur le même rythme. D’un côté une volonté de bien jouer, de l’autre une grosse présence dans les duels et un match maitrisé. Mais à la 57ème minute, Elodie Thomis lancée à la limite du hors-jeu aligne la gardienne suédoise à l’entrée de la surface. Gomis qui évolue à …l’Olympique Lyonnais (1-1). Sacrée Bleues, toujours à s’accrocher quand la rupture approche. Du coup, on a l’impression que les Françaises reprennent le dessus dans une rencontre que les Suédoises semblaient maîtriser. 63ème minute, ça s’emballe. Poteau suédois, encore sur un alignement tricolore catastrophe, puis grosse occas’ pour Thomis. Le match ouvert mentionné plus tôt prend enfin tout son sens. Et devient même violent. Au sol, Oqvist met un coup de chaussure dans le torse de Bompastor ambiance Tekken et prend son rouge sans se plaindre. Le même scénario que la première mi-temps, mais à l’avantage des Bleues cette fois. En quelques minutes, les Suédoises ont flingué leur avantage. L’infériorité numérique ne se fait pas trop sentir dans le jeu et les Suédoises insistent pour tuer le match, Shelin est toujours aussi active dans le dos d’une paire Georges-Renard toujours pas rassurante. Avant que. Avant que Hammaström tue le match avec un but hors-catégorie. Coup du sombrero, frappe enchainée, pleine lucarne (2-1). Très fort. Cruel aussi, l’action part d’un corner qui n’avait pas lieu d’être. Quelques tentatives en fin de match, une main suédoise dans la surface non-sifflée ne changeront rien, la France termine donc ce mondial à la 4ème place. C’était déjà ça… comme le chantait mélancoliquement Alain Souchon.
Par Antoine Mestres
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