- Ligue 1
- J5
- Metz-PSG (1-5)
La MCN roule sur Metz
Malmenés en première période, presque coulés en début de seconde, les Parisiens sont venus coller une raclée au FC Metz après un fait de jeu discutable : l'expulsion sévère de Benoît Assou-Ekotto. Ah, et oui, Mbappé a marqué son premier but de la saison...
FC Metz 1-5 Paris Saint-Germain
Buts : Cavani (31e et 75e), Mbappé (59e), Neymar (68e) et Lucas (87e) pour le PSG // Rivière (37e) pour Metz
Être élu homme du match tient finalement à peu de choses : il suffit de suivre une bonne recette de cuisine. Et visiblement ce soir, Kylian Mbappé avait pris soin d’apporter le bouquin de mère-grand, le sachet de farine et la toque blanche de celui qui touche en pâtisserie. Non pas que le bonhomme ait survolé la rencontre pour sa première, non. Il s’agit ici de regarder sa feuille de statistiques : un carton rouge provoqué, un but, une passe décisive. Le premier est sévère, le second mérité, et le troisième du bras, certes, mais on peut lui attribuer le tournant du match de cette raclée parisienne face à Metz : l’expulsion de Benoît Assou-Ekotto. Philippe Hinschberger a de quoi bougonner en conférence de presse, il tenait presque jusqu’alors les rênes du match.
Fin du suspense : Chris Philipps est titulaire
Au coup d’envoi, quelques surprises : on attendait d’Unai Emery qu’il envoie ses troupes sud-américaines au repos, que nenni. Neymar est bien titulaire, tout comme Cavani, qui sort à peine d’un Paraguay-Uruguay disputé mercredi dernier à 2h du matin. Surtout, et c’était attendu, les deux stars des effectifs sont titulaires : Mbappé affrontera bien Chris Philipps pour une revanche du nul de dimanche dernier entre la France et le Luxembourg (0-0). Pour être honnête, dans le duel, c’est tout d’abord le premier qui prend le dessus. Paris garde le ballon – 74% de possession après vingt minutes de jeu – et quand il lui arrive de le perdre, le récupère ridiculement haut. Ça presse, ça tombe de tous les côtés, Metz est sous les flots, et voit en plus des gouttes latérales lui claquer sur la figure. Car en conséquence de la prise de pouvoir du milieu à deux parisien, Berchiche et Meunier, poussés par les vents, s’infiltrent dans les interstices. C’est d’ailleurs sur un centre du premier que survient la première occasion du match, une frappe de Draxler bien arrêtée par Kawashima, et sur une passe en profondeur du second que Cavani touche le poteau d’un piqué du droit.
Il y a quand même un quelque chose qui cloche. Sur son banc de touche, Monsieur Culbuto se gratte le menton : et l’équilibre, alors ? Draxler, Mbappé, Cavani et même Meunier se retrouvent parfois sur la même ligne d’attaque, tandis que Neymar ne tient pas la forme de sa vie. Comme le garçon sait quand même se débrouiller avec ses pieds, c’est en position de 10 qu’il lance Cavani pour l’ouverture du score (0-1, 31e), avant une seconde énorme occasion sur un amour de centre de l’extérieur du Kyky pour l’Uruguayen, qui bute encore sur Kawashima. En face, tranquille, on la joue comique de geste à la Laurel et Hardy : quasiment sur chaque prise de balle d’un joueur du PSG, le malheureux termine à terre, malmené par un jeu messin décidément très agressif. Et qui va payer. Dossevi arrache le ballon à l’envie sur son aile droite et centre pour Emmanuel Rivière – celui-là même -, qui porte bien son nom : Metz est remis à flot avant la mi-temps (1-1, 35e).
Hubba Bubba
Dans une vie, il se passe parfois des choses inexplicables, oui. Des épisodes inattendus, comme dans Desperate Housewives. Pourquoi Martin Shkreli revend-il son CD du Wu-Tang sur eBay ? Et d’abord, c’est quoi le Wu-Tang ? Pourquoi Areola adore-t-il jouer les ballons de la tête ? D’une remise surréaliste pour son défenseur, voilà le gardien français qui offre d’entrée de seconde période une occasion immanquable pour Manu Rivière. Immanquable, et pourtant manquée (46e). Metz vient de laisser passer son train, et s’apprête à s’en prendre un autre à contre-sens. Une poignée de secondes plus tard, Benoît Assou-Ekotto est exclu pour un tacle à semi par derrière sur Mbappé. La chute est impressionnante, mais le rouge très sévère. « Je n’ai pas l’impression qu’il ait la jambe cassée » , peste Hinschberger depuis les tribunes. Il convient de préciser : le coach s’est aussi fait expulser après le premier but de Mbappé sous ses nouvelles couleurs (59e).
Comme un gamin avec son rouleau de Hubba Bubba, le PSG déroule sans compter : la cuisse de Niakhaté empêche miraculeusement le doublé de Mbappé (62e), Cavani touche la barre (65e), et logiquement, Neymar marque son pion hebdomadaire d’une belle frappe enroulée (1-3, 69e). La suite, il vaut mieux la taire, le match s’étant de toute façon terminé quelques minutes plus tôt. Metz plie, Cavani marque sur une passe décisive du bras du Ky (1-4, 74e), puis Lucas alimente ses stats en forçant le passage (1-5, 86e). La bande à Hinschberger tenait son match, et l’a envoyé en l’air. Enfin, se l’est fait envoyer en l’air. Une consolation, toutefois : Metz a doublé ce soir son nombre de buts marqués depuis le début de la saison. On se console comme on peut.
Metz (4-2-3-1) : Kawashima – Balliu, Biševac, Philipps, Assou-Ekotto – Cafu, Niakhaté – Dossevi, Cohade, Roux (Fernandez, 76e) – Rivière (Nguette, 55e). Entraîneur : Philippe Hinschberger
PSG (4-2-3-1) : Areola – Meunier, Marquinhos, Kimpembe, Berchiche – Thiago Motta (Lo Celso, 78e), Rabiot (Nkunku, 83e) – Draxler, Mbappé, Neymar – Cavani (Lucas, 78e). Entraîneur : Unai Emery
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Théo Denmat