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La marche de City, la fumée de Klopp
City qui met des gifles, Pogba qui revient à la maison, Hull qui continue d'écrire sans se tacher et Arsène Wenger qui se fâche. La deuxième journée de Premier League a commencé à dessiner quelques premiers enseignements entre un Conte qui sait conclure, un Stuani qui sait allumer et un Liverpool déréglé. Du Stade olympique à Turf Moor.
L’équipe de la journée : Hull City
Et si le bordel était définitivement devenu synonyme de fête ? Tout le monde connaît maintenant le fil de cette histoire : il y a un an, Leicester commençait à marcher sur la Premier League avec deux victoires lors des deux premières journées de championnat, le tout après un été marqué par l’éviction de Nigel Pearson fin juin après plusieurs polémiques. Hull City a, lui aussi, connu son été agité, à l’exception qu’il n’est pas terminé et que le club n’a toujours pas de coach. Le flou est total, alors que la situation dans les bureaux du KC Stadium est explosive. Reste qu’il faut jouer car les Tigers sont remontés en Premier League et il faut maintenant assumer. Et voilà le travail : après deux journées, Hull City est en tête du championnat après une victoire contre Leicester la semaine dernière (2-1) et un succès à Swansea samedi (2-0) grâce notamment à l’entrée d’un Shaun Maloney décisif (un but et une passe décisive). L’intérimaire Mike Phelan, lui, est toujours en place et rêve maintenant d’y rester. Pour que tout ça ne soit pas qu’un prologue inachevé.
Hull are only the 2nd promoted side in PL history to win their opening two matchs – can you name the other? #MOTD pic.twitter.com/AUgEabMH1z
— Match of the Day (@BBCMOTD) 20 août 2016
Le joueur de la journée : Sergio Agüero
Cette fois encore, tout n’a pas été parfait et pourtant. Pourtant, malgré le vent et l’hostilité du Bet365 Stadium de Stoke, le Manchester City de Guardiola n’a pas tremblé, a enchaîné et se retrouve déjà en tête de la Premier League avec deux victoires en deux matchs, six buts marqués et onze inscrits toutes compétitions confondues. Ce n’est pour l’instant qu’un embryon, mais le projet se met doucement en place, notamment défensivement, avec une puissance offensive certaine, symbolisée par le retour en forme de Raheem Sterling, passeur décisif pour Nolito (auteur d’un doublé), à l’origine du penalty qui a lancé la démonstration et devenu premier défenseur de son équipe. Reste que celui qui sort pour le moment le plus sa tête est encore et toujours Sergio Agüero, double buteur à Stoke (4-1) et qui en est déjà à six buts toutes compétitions confondues au bout de sa première semaine de la saison. Plus que ça, l’Argentin provoque, ouvre des espaces pour ses soutiens et pèse énormément sur ses adversaires au cœur d’un City étouffant. L’histoire est bien lancée, alors que le premier vrai test de la saison est prévu pour la semaine prochaine contre West Ham.
Le but de la journée : Christian Stuani
L’histoire retiendra que le premier quart d’heure de Christian Stuani en Premier League se sera terminé par une merveille. Resté sur le banc lors de la réception de Stoke (1-1) lors de la première journée, l’attaquant uruguayen a été titularisé par Aitor Karanka lors du déplacement de Middlesbrough à Sunderland. Et voilà la réponse : une praline dans la lucarne de Mannone au bout de treize minutes et la conclusion d’une action collective parfaite juste avant la mi-temps pour accompagner la première victoire à l’extérieur de Boro cette saison (2-1). Au Stadium of Light, Stuani a simplement été parfait, dans le sillage d’une nouvelle grosse performance d’Álvaro Negredo. Voilà maintenant Middlesbrough sixième de Premier League avec quatre points en deux matchs. Plutôt costaud et séduisant.
Stuani, what a goal pic.twitter.com/U3lZx4NivX
— Jack (@lmaolfc) 21 août 2016
La déclaration
« Pourquoi dites-vous que je suis frileux ? Je ne comprends pas. Si nous trouvons des joueurs qui peuvent renforcer notre effectif, je serai d’accord pour dépenser de l’argent. Je dépenserai 300 millions de livres si je trouve le bon joueur, et j’ai 300 millions de livres.(…)Malheureusement, personne ne parle de la performance de Rob Holding. Vous devriez être content – il est anglais, il a vingt ans. Mais je suis désolé, il n’a pas coûté 55M£, donc il ne peut pas être bon.(…)Là, on parle de tout sauf de football. » Arsène Wenger, en colère, après le nul d’Arsenal à Leicester (0-0) samedi.
Plus que jamais, l’Alsacien est dans le viseur des supporters des Gunners. De partout, la question est la même : cette vingtième saison est-elle celle de trop et pourquoi Arsenal n’est plus aussi attractif qu’il y a encore quelques années ? En déplacement au King Power Stadium de Leicester samedi, Arsène Wenger a été accueilli par des chants hostiles de la part de son propre camp au rythme de « Spend some money » , alors que Jamie Vardy, un homme qu’il a échoué à ramener à Londres, cavalait de partout sous le maillot des Foxes. Pour les deux équipes, ce choc était celui de la peur, alors ce 0-0 contente presque tout le monde, car c’est assez pour sauver la face, assez pour éviter la crise et assez pour ne pas trop perdre de vue les cadors qui sont déjà lancés. Pour Wenger, il reste maintenant moins de dix jours pour éteindre l’incendie. À lui de voir comment.
L’analyse définitive : Sean Dyche n’est plus un ringard
Sean Dyche est un homme comme ça : il a ses idées et n’en changera pas. Longtemps, l’entraîneur de Burnley a dérangé pour le jeu qu’il proposait. On le disait alors dépassé, largué par son époque et était souvent décrit comme une espèce de dinosaure de la profession avec ses 4-4-2 et ses discours imbibés d’humanité. Il y a deux ans, lorsque Dyche était à la tête des Clarets pour sa première saison en Premier League, il s’était planté et avait dérangé, n’allant chercher sa première victoire qu’au soir de la onzième journée de championnat. Puis, il s’est relevé, a définitivement construit le club selon ses idéaux – des économies, des joueurs anglais et la volonté de voir ses joueurs « poser leurs couilles » sur un terrain – et est remonté en mai dernier avec un titre de champion en Championship. Sauf qu’entre-temps, l’Europe du foot a connu la victoire du 4-4-2 de Ranieri en Premier League et Diego Simeone qui a emmené le sien en finale de la Ligue des champions avec l’Atlético de Madrid. Oui, son Burnley n’est pas toujours spectaculaire, souvent froid et cynique, mais il réussit. Au point de faire tomber Liverpool samedi (2-0) au Turf Moor avec deux frappes cadrées (contre cinq sur 26 tirs pour les Reds), 19,4% de possession de balle, deux lignes de quatre compactes mais ultra bien organisées – où Defour a fait ses débuts – et une doublette offensive (Vokes-Gray) réaliste. Verdict ? « La possession ne permet pas de gagner une rencontre. Leicester l’a prouvé l’an dernier. La plupart du temps, Liverpool avait cinq ou six joueurs au milieu. Si j’avais fait ça, on aurait eu plus souvent le ballon, je pense ! Mais je voulais pénétrer et créer rapidement les occasions. On est en Premier League pour une raison et on a les armes pour y rester. »
🎥 Watch our commentary team react to the goals against @LFC: https://t.co/Cvj9H8RBOa #bfc
— Burnley FC (@BurnleyOfficial) 20 août 2016
La polémique autour de la théière : Alors, ça donne quoi le Friday night football ?
C’est une petite révolution, mais pas une totale nouveauté. Pour la première fois de la saison (il y en aura dix), un match de Premier League avait lieu vendredi soir. Un Manchester United-Southampton qui s’est terminé par une victoire plutôt tranquille des Red Devils (2-0) grâce notamment à un doublé de Zlatan Ibrahimović et alors que Paul Pogba effectuait son retour à Old Trafford. C’est à peu près tout ce que l’on retiendra d’une rencontre marquée par la première belle copie rendue par le Français et le 600e match professionnel de Wayne Ronney, alors que Claude Puel cherche toujours son premier succès en Angleterre malgré de nombreux espaces à Manchester vendredi soir. Mais sur le fond, pourquoi la programmation de cette rencontre pose problème ? Pour son prix déjà, car ce pack de rencontres fait partie du contrat énorme signé par BT Sport et Sky avec la Premier League pour les trois prochaines saisons. Pour son emplacement, ensuite, car il est difficile pour les supporters visiteurs de se déplacer un vendredi soir, ce qui est contraire aux fondements même du football anglais. Les temps changent.
Great pleasure to have you here man, next time in your court ⚽️🏀 @JHarden13 pic.twitter.com/PiLTmCsmtw
— Paul Pogba (@paulpogba) 19 août 2016
Vous avez raté Watford-Chelsea et vous n’auriez pas dû
Les deux hommes se connaissent par cœur. D’un côté, Walter Mazzarri, son 3-5-2 et son sourire inexistant. De l’autre, Antonio Conte, sa folie et un monstre entre ses mains à relever. Sur le papier, ce Watford-Chelsea avait de la gueule, et sur le terrain, cela s’est confirmé. Pourquoi ? Car il y a eu, déjà, un scénario avec des Hornets qui ouvrent le score après la pause grâce au deuxième but en deux journées d’Étienne Capoue et des Blues qui retournent la rencontre à dix minutes de la fin grâce au premier but en Angleterre de Batshuayi et un contre parfait emmené par Diego Costa (2-1). Mais surtout, parce que ce match a livré des enseignements importants pour la suite de la saison. Défensivement, déjà, Chelsea a davantage souffert que contre West Ham, la paire Cahill-Terry se retrouvant à Vicarage Road face à deux attaquants (Ighalo-Deeney) et non un seul comme contre les Hammers. Conte doit donc maintenant bosser sur ce point et cela passe par le rôle de N’Golo Kanté, qu’on a souvent vu placé entre Terry et Cahill en phases offensives, et sa relation avec Matić. Offensivement, Conte peut être satisfait des entrées de Fàbregas et Batshuayi, alors qu’Oscar, titulaire, a souvent buté sur la défense de Watford, bien organisée et dans la continuité de son excellente prestation à Southampton (1-1). Reste le sentiment final : il faudra compter sur Watford cette saison et encore plus sur ce Chelsea, même s’il manque pour le moment de joints entre les lignes.
La stat inutile
55 – Lors de la victoire de West Ham contre Bournemouth (1-0), le stade Olympique est devenu le cinquante-cinquième stade à accueillir une rencontre de Premier League. C’est chouette, ça.
What else ?
Accroché à Liverpool contre Everton (1-1) lors de la première journée, Tottenham a remporté sa première victoire de la saison contre Crystal Palace (1-0) grâce au premier but chez les Spurs de Victor Wanyama. Super Victor.
Dans la foulée de la victoire d’Everton à West Bromwich (2-1) samedi, Ronald Koeman a confirmé que Romelu Lukaku allait rester au club. Et ça donne ça.
Manchester United n’a plus perdu après avoir mené à la mi-temps lors d’une rencontre à domicile depuis mai 1984. Old Trafford.
Sergi Agüero est entré samedi dans un cercle privé : celui des joueurs à inscrire deux penaltys lors des deux premières journées de championnat aux côtés de Duncan Ferguson, Frank Lampard et Roberto Soldado.
Ryan Shawcross est devenu le premier joueur depuis Theo Walcott en août 2011 à concéder et obtenir dans le même match un penalty. Costaud.
Burnley n’avait jamais réussi à inscrire un but contre Liverpool en Premier League. Sam Vokes et Andre Gray non plus d’ailleurs.
Entré en jeu à West Bromwich samedi, Yannick Bolasie a joué deux fois contre WBA en une semaine. Ces soirées-là.
Hull City est seulement le second promu à remporter ses deux premiers matchs de championnat après Bolton en 2001-02. C’est combien la cote ?
Contre Bournemouth, West Ham a tiré onze fois au but en première période pour une seule frappe cadrée. La vie sans Payet, c’est quand même pas drôle.
Vito Mannone a encaissé son centième but en Premier League dimanche contre Bournemouth. Le sang. Son défenseur Patrick van Aanholt, buteur lors de la rencontre, est actuellement le défenseur le plus prolifique de l’année 2016 en Premier League.
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Par Maxime Brigand