- Coupe des confédérations 2017
La malédiction des confédérations
Portugal, Russie, Allemagne, Australie, Chili, Mexique, Nouvelle-Zélande, Cameroun. A priori, aucune de ces nations ne brillera au Mondial 2018. Parce que c'est scientifiquement prouvé, depuis 1999, les équipes qui s'illustrent dans la mini-Coupe du monde se plantent lamentablement douze mois après. Démonstration.
2013 : le Brésil à un an du traumatisme
Juin 2013, le 30 pour être précis. Devant plus de 70 000 personnes entassées au Maracanã, le Brésil de Luiz Felipe Scolari étrille l’Espagne championne du monde en titre. 3-0, doublé de Fred, réalisation de Neymar. Tous les voyants sont au vert pour la Seleção à un an d’organiser sa Coupe du monde. Scolari a quasiment son équipe type et sait comment gagner, il l’a fait en 2002. Un an plus tard pourtant, son Brésil s’effiloche nerveusement – déjà en huitièmes contre le Chili- avant d’exploser en vol le 8 juillet à Belo Horizonte, où 60 000 Brésiliens en pleurs assistent à un film d’horreur. Un 7-1 et une blessure pour l’éternité, alors que le titre en Coupe des confédérations 2013 n’a rien apporté. Une édition particulièrement maudite puisque même son finaliste a foiré son Mondial, ainsi que les deux autres équipes de son dernier carré : l’Italie sortie également en poules, et l’Uruguay, marqué par les pulsions cannibales de Luis Suárez.
2009 : l’Espagne perd pour mieux gagner, le Brésil gagne pour mieux perdre
Quatre ans avant l’édition brésilienne, la Seleção s’adjuge la compétition pour la seconde fois consécutive – série en cours à trois victoires – en s’offrant les États-Unis en finale. Avec Luís Fabiano en buteur providentiel et Kaká en leader technique. Presque un an jour pour jour plus tard, Wesley Sneijder enterre le Brésil à lui tout seul en quart de finale du Mondial, alors que Robinho avait donné l’avantage aux siens. Une catastrophe pour les Sud-Américains, tandis que l’Espagne, éliminée par surprise en demi-finale de la Coupe des confédérations par les États-Unis, s’adjuge quelques jours plus tard sa première Coupe du monde face aux Oranje. Une finale, cela se gagne, sauf en Coupe des confédérations…
2005 : le Brésil inaugure son règne, ou pas
Le Brésil inaugure en Allemagne son règne sur les confédérations. Une victoire de la Dream Team de Carlos Alberto Parreira assez violente sur l’Argentine : 4-1, avec buts d’Adriano, Ronaldinho ou encore Kaká. De quoi augurer une Seleção sur le toit du monde un an plus tard. C’était compter sans Zinédine Zidane et la science infuse de Raymond Domenech. La France tape le Brésil 1-0, Zizou offre sa première passe décisive à Thierry Henry, et le futur ex-sélectionneur vit le sommet de sa carrière. Même l’Argentine, finaliste de la Coupe de confédérations, déçoit en se faisant taper en quarts de finale par l’Allemagne. Quelle idée de sortir Juan Roman Riquelme aussi…
2003 : le dernier titre des Bleus
La Coupe de confédérations 2003, c’est avant tout le décès sur la pelouse du regretté Marc-Vivien Foé. Une tragédie d’autant plus inoubliable qu’elle s’est déroulée à Lyon, dans l’un des anciens jardins du milieu camerounais. Sur le plan sportif, la France confirme sa supériorité technique de l’époque – malgré l’absence de Zinédine Zidane – et laisse à penser que 2002 n’était qu’un accident. L’année d’après au Portugal, pour la seule compétition qui compte vraiment, les Bleus se prennent pourtant les pieds dans le tapis, entre un sélectionneur qui signe à Tottenham juste avant le tournoi, un capitaine Marcel Desailly qui arrive le genou en vrac, et un os grec qui ne passe pas en quarts de finale. La Coupe des confédérations n’aura pas porté chance à l’équipe de France, mais elle aura au moins permis d’offrir un palmarès international à Philippe Mexès.
2001 : derniers mois d’invincibilité pour la France
Championne du monde, championne d’Europe. L’équipe de France marche tellement sur l’eau qu’elle décide d’aller chercher le seul titre qui lui manque au Japon. Avec quasiment une équipe B, ses principaux joueurs comme Zinédine Zidane n’ayant pas fini leur saison en club, Roger Lemerre va chercher le Graal après une finale contre le Japon. Laquelle est marquée par les nombreuses vendanges de Nicolas Anelka et la colère de Thierry Roland qui en découle. Et tout cela renforce l’image d’une équipe de France invincible, même sans son maître à jouer. La suite on la connaît, avec une élimination sans gloire dès la phase de poules au Mondial 2002, sans marquer le moindre but.
Bonus 1999
Preuve qu’avec la Coupe des confédérations, ce sont les absents qui ont raison un an plus tard, la France ne participe pas à l’édition 1999. Malgré son statut de championne du monde. Le Mexique s’adjuge le trophée et dans les douze mois, les Tricolores français montent sur le toit de l’Europe. Avec l’histoire du but en or de David Trezeguet et l’égalisation à la toute dernière seconde de Sylvain Wiltord, alors que le banc italien célébrait déjà le titre. Et vous croyez toujours au hasard ?
Le sélectionneur du Brésil critique le vote des journalistes au Ballon d’orPar Nicolas Jucha