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La malédiction des attaquants de L1 partis à l’étranger

Par Alexandre Doskov
La malédiction des attaquants de L1 partis à l’étranger

Derrière Zlatan Ibrahimović et ses 26 buts, la saison 2013-2014 avait permis à plusieurs attaquants de Ligue 1 de s'illustrer et de trouver une place dans un club étranger. Aboubakar, Djordjevic, Rivière, Yatabaré, Gomis, Kalou, autant de buteurs performants chez nous, qui ont quitté l'Hexagone l'année dernière. Mais les résultats mitigés de leurs saisons respectives prouvent que l'herbe n'est pas toujours plus verte à côté. Bilan, avec en bonus les leçons des réussites et échecs de chacun pour définir le portrait-robot parfait de l'attaquant de Ligue 1 qui s'exporte bien.

Thème phare de la dernière campagne présidentielle, le made in France est encore un gage de qualité, même dans le football. Et si plusieurs joueurs sortis de Ligue 1 ont illuminé les plus grands clubs européens, les autres championnats aiment aussi nous chiper des petits joueurs moins rutilants, mais très utiles. Le mercato de l’été dernier a donc vu plusieurs acteurs majeurs de Ligue 1 aller tenter une aventure hors de nos frontières. Et parmi eux, une batterie d’attaquants compétitifs, régulièrement les meilleurs buteurs de leurs clubs, et qui squattaient le classement des meilleurs buteurs de L1 dans l’ombre imposante d’Ibra. Certains, comme Mustapha Yatabaré ou Filip Djordjevic, n’auront passé qu’une seule saison en Ligue 1 avant de s’envoler. D’autres, à l’instar de Bafétimbi Gomis, d’Emmanuel Rivière ou de Vincent Aboubakar, ont attendu d’avoir mûri chez nous avant de déménager. Salomon Kalou connaissait déjà l’Europe, et a sorti à nouveau la grand-voile après un passage concluant de deux saisons à Lille. Ils étaient tous des attaquants ambitieux et talentueux, mais le bilan de leur année Erasmus est plutôt terne.

La lutte des classes moyennes

Les attaquants tournant entre 10 et 20 buts par saison en Ligue 1, cette sorte de classe moyenne aisée du championnat, ont généralement un profil particulier. Assez bons pour aider des clubs étrangers un peu plus compétitifs que ceux dans lesquels ils évoluent en France, mais souvent trop limités pour pouvoir prétendre au très haut du panier. Ces fameux joueurs, difficiles à cerner, dont on dit : « Ok, il a fait une belle saison, et maintenant ? Il va aller s’enterrer à Newcastle ou en Russie. » À chaque mercato, ils font face à un cruel dilemme : soit rester en France, au risque de stagner et de ne pas profiter de la petite cote dont ils jouissent à l’étranger, soit partir. En cas de départ, là aussi, les dangers sont multiples. Par le passé, certains sont ainsi allés se perdre dans des clubs ou des championnats sans intérêt, comme Lisandro López et son départ au Qatar en 2013. D’autres ont vu plus grand, mais ont totalement manqué leur adaptation (jurisprudence Yoan Gouffran). Et pour un Aubameyang qui réussit, combien de Dario Cvitanich, de Jérémie Aliadière, de Younès Belhanda, d’Anthony Modeste ? Le cru 2014-2015 de ces buteurs corrects labellisés « From Ligue 1 » confirme cette règle, avec bien peu de satisfactions à retenir.

De maigres réussites

Ils s’étaient pourtant lancés dans des défis que l’on pensait à leur mesure, et voir Gomis s’éclater à Swansea, ou Mustapha Yatabaré devenir l’un des meilleurs buteurs du Trabszonspor n’aurait pas été une surprise colossale. Au rang des semi-joies peut prendre place Vincent Aboubakar qui, après une mise en action tranquille, a trouvé un bon rythme au FC Porto, et qui devrait profiter du départ de Jackson Martínez pour gagner du temps de jeu et des responsabilités. Filip Djordjevic a lui aussi montré de belles choses en début de saison avec la Lazio (5 buts lors des 8 premiers matchs), avant de se casser la cheville en janvier. Son double poteau pour son retour lors de la finale de la Coupe d’Italie donne des espoirs pour la suite. Nous avons en revanche du mal à nous satisfaire de voir Salomon Kalou, un ancien vainqueur de la Ligue des champions – entre autres – se contenter de quelques buts par-ci par-là au Hertha Berlin, ou encore Mustapha Yatabaré se démener en Turquie au Trabszonspor. Du côté des Anglais, si le ciel s’éclaircit pour Gomis qui avait connu un début de saison à pleurer, tout est à jeter pour Emmanuel Rivière, qui a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre en espérant s’imposer au Nouveau Château.

Le prototype

Et malgré les exemples de départs foireux, chaque année, c’est la même chanson. La saison 2014-2015 n’était pas terminée, que déjà les rumeurs autour de Beauvue, Gradel, Ntep, Fekir ou Ben Yedder avaient démarré. En analysant les succès et les bévues des exilés de l’été dernier, ils pourraient cependant savoir s’ils doivent partir ou non. En allant plus loin, il est même possible de dresser le portrait-robot de l’attaquant parfait pour l’export, et de déterminer dans quel club il devrait signer. Sortez vos calculettes pour l’équation. Pour réussir à l’étranger, il faut :

Être étranger : Force est de constater que Aboubakar, Kalou et Djordjevic ont mieux voyagé que Rivière ou Gomis. Être patient : Gomis commence à voir le bout du tunnel, mais seulement après avoir attendu le départ de Wilfried Bony. Aboubakar sera certainement un des grands bénéficiaires du départ de Jackson Martínez. Yatabaré, impatient de quitter la Ligue 1 et qui avait tenté un départ précipité au Qatar avant de signer en Turquie, ou Rivière qui s’était rapidement emballé après un début de saison réussi à Monaco, prouvent que l’empressement ne mène à rien. Porter un prénom de chaussure peut aider : Salomon Kalou peut en témoigner, lui qui avait déjà brillé à l’étranger par le passé. Avoir joué en Bretagne : Qu’elle soit réelle (Aboubakar à Lorient), fantasmée (Djordjevic à Nantes) ou Grande (Kalou à Chelsea), cela semble être un autre avantage. Apprécier les numéros étranges : Le choix du 99 n’est peut-être pas étranger à la réussite d’Aboubakar à Porto.

Résultat : Selon ce savant calcul, l’attaquant actuel de Ligue 1 parfait pour réussir à l’étranger est donc… Jordan Ayew. Un Ghanéen au blaze de paire de Nike, patient comme peu d’hommes le sont (allez vous taper sa fin de saison à Sochaux, en gardant un état d’esprit exemplaire comme il l’a fait…), jouant à Lorient, et qui a déjà porté à Marseille les numéros 8, 11, 23, puis le 3 à Sochaux, ou encore le 9, le 13 ou le 14 en sélection nationale. Un vrai loto, qui ne le fera donc pas rechigner si son futur club lui demande d’arborer le 62.

Pour le choix de son équipe, là aussi, les précédents de l’année dernière peuvent l’aider à choisir judicieusement. Pour bien choisir son club, il faut :

Ne pas aller à Newcastle : Hashtag Rivière, mais aussi Cabella. Opter pour un pays latin : L’Italie et le Portugal ont donné les meilleurs résultats. Si possible choisir un club qui a déjà un attaquant de référence : Ayew apprendra en attendant de briller une fois son moment venu. Aboubakar, Djordjevic et Gomis sont ainsi les apprentis Jedi de Martinez, Klose et Bony. Enfin, les maillots bleu et blanc à équipementier de seconde zone ont porté leurs fruits : Le FC Porto et son maillot Warrior, et la Lazio et sa tunique Macron en attestent.

Résultat : Le compte est bon, et nous sommes donc en mesure d’affirmer que Jordan Ayew, s’il veut réussir son départ, ferait bien d’aller porter le maillot Uhlsport de l’Espanyol Barcelone, où il côtoiera le sergent Sergio Garcia qui lui apprendra ses meilleurs tours. Parfois, le football est une science exacte.

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