- Ligue des champions
- Groupe E
- J2
- City/Roma (1-1)
La Louve avait les crocs
Un but rapide d'Agüero, une égalisation pleine de souvenirs de Totti, mais surtout une nouvelle preuve que 2014-2015 risque bien de ressembler à une nouvelle saison de purge pour City sur la scène européenne. Incapables de produire du jeu, les hommes de Pellegrini peuvent donc déjà s'estimer très heureux avec le nul (1-1).
Manchester City – AS Roma : 1-1-Buts : Agüero (4e), Totti (23e)
Manchester City n’avait plus le droit à l’erreur. En même temps, cela fait quatre ans que City n’a plus le droit à l’erreur. Cela n’a jamais empêché les Citizens de se complaire dans la médiocrité dès qu’il s’agit de devoir élever son niveau de jeu sur la scène européenne. Sauf que cela fait un petit temps maintenant que City n’a plus l’excuse du néophyte malhabile. Les hommes de Pellegrini n’auront donc aucune explication à donner à leurs fidèles supporters pour justifier l’apathie coupable qui a semblé gagner petit à petit l’ensemble d’un groupe pétrifié à l’idée de devoir faire le jeu. Mais ça, c’était pendant soixante minutes. Celles pendant lesquelles City semblait prendre plaisir à souffrir, sans même penser à sortir la tête de l’eau. Les trente dernières n’étaient pas forcément glorieuses. Elles ont juste montré les limites du groupe créatif, mais peut-être un peu court de Rudi Garcia.
Totti rouvre les portes du passé
Pas de Mangala, pas de Sagna, pas de Nasri non plus, mais bien Gaël Clichy côté mancunien et Mapou Yanga-Mbiwa pour l’AS Rome. Une belle affiche sur la scène européenne, c’est aussi parfois l’occasion de se rendre compte qu’une fois sorti de l’Hexagone, le Bleu ne fait pas toujours rêver. Une vérité que les supporters des Skyblues ne connaissent que beaucoup trop depuis plusieurs saisons. Tout avait pourtant bien commencé grâce à Maicon et une vilaine faute indigne de ses quinze années passées à écumer la scène internationale. On pensait alors City lancé vers, si pas un festival, au moins un match référence. Le penalty transformé par Agüero après trois petites minutes de jeu était en fait le pire des cadeaux empoisonnés. Parce que quand City mène, City recule. Et quand City recule en Europe, généralement City prend cher. La bande à Pellegrini était prévenue et les premières alertes signées Maicon, Gervinho, puis Nainggolan n’allaient manifestement servir à rien. Du coup et sans surprise, c’est bien Il Capitano qui s’en allait remettre les deux équipes à égalité d’une énième pichenette. Oui, Francesco Totti. Oui, en 2014.
City en manque d’inspi
Dire que le probable savon passé par Pellegrini dans l’intimité de son vestiaire a eu l’effet escompté serait mentir. Pas plus avant qu’après la pause, City n’a été capable de dompter le cuir correctement. Et parce qu’une seule action résume souvent à elle seule le désarroi d’un collectif, le coup franc joué en deux temps par Milner et Yaya Touré en entame de seconde période allait être criant de vérité sur le manque de spontanéité offensive des Citizens. Tout l’inverse d’une Roma morte de faim. Pjanić, Totti, encore, et l’inusable Radja Nainggolan n’allaient eux pas se faire prier pour enfoncer le bloc mancunien plus bas que terre. Sauf qu’à force de gaspiller, la Roma s’est aussi épuisée. Mentalement, sans doute, mais surtout physiquement. Du coup, et sans le vouloir vraiment, City va se retrouver face à ses responsabilités. De celles qui obligent à mettre un peu le feu quand on joue à la maison contre une équipe décimée. Le couac, c’est qu’après avoir bourriné pendant plus d’une heure, il est parfois compliqué de réussir à emballer une fin de partie. Celle-ci leur était pourtant promise. Comme la C1 depuis cinq ans. Mais là, c’est sûr, City peut encore voir venir.
Par Martin Grimberghs