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La livre Sterling

Par Thomas Porlon
La livre Sterling

Après Steven Gerrard, Michael Owen, Jamie Carragher et bien d'autres, la formation de Liverpool a encore fait des siennes. Son nom : Raheem Sterling. À 17 ans, la dernière pépite des Reds aura pour mission de briser les côtes des défenseurs de Norwich cet après-midi sur la pelouse de Carrow Road. Mais au fait, qui est-il ?

Séquence émotion dimanche dernier à Anfield. Quelques jours après les révélations sur la tragédie d’Hillsborough, Liverpool recevait son éternel rival, son ennemi juré, Manchester United. L’hommage rendu aux victimes est solennel et placé sous le signe du rapprochement entre les deux clubs. Au milieu des ballons, des gerbes de fleurs et des chants, on oublierait presque qu’un gamin de 17 ans est là, sur la pelouse, prêt à montrer de quoi il est capable face à Rio Ferdinand et consorts. Ce gamin, c’est Raheem Sterling. Déjà titulaire face à City, Arsenal et Sunderland, le jeune homme est la révélation de ce début de saison côté scouser. Sa vitesse et son talent détonnent autant que sa maturité impressionne. Produit de la formation des Reds, l’ailier incarne le renouveau du club. Chez certains supporters, il n’y a pas de doute, il sera le futur du club.

800 000 euros pour un jeune de 15 ans

Né à Maverley, un quartier de Kingston en Jamaïque, Raheem Shaquille Sterling débarque à Londres à 5 ans avec sa grand-mère Nadine. Quelques années plus tard, le jeune garçon rejoint les Queens Park Rangers et commence à faire parler de lui. À 14 ans, The Gleaner, quotidien réputé en Jamaïque, flaire le bon coup et lui réserve déjà une place en couverture. Tous les scouts du pays se positionnent sur lui mais c’est finalement le Liverpool de Rafa Benítez qui le signe en février 2010 au nez et à la barbe des deux Manchester, d’Arsenal et de Fulham. « Liverpool était le seul club qui a réellement payé le prix que QPR demandait pour lui. Ils étaient vraiment décidés à le faire signer et ils l’ont montré » , confie Nadine, la grand-mère, au Gleaner. Le prix ? 600 000 livres, soit près de 800 000 euros, soit une somme importante pour un joueur qui vient à peine d’avoir 15 ans. D’autant que le montant du transfert pourrait monter jusqu’à 5 millions de livres (un peu plus de six millions d’euros) en fonction du nombre d’apparitions en équipe première.

Chez les jeunes, Sterling survole déjà les débats. « Je me souviens quand il jouait avec la réserve, il y a quelques années. J’avais regardé quelques matchs et j’ai tout de suite été impressionné par son aisance balle au pied » , avoue Camélia, responsable des relations publiques au sein de la French Branch, l’association officielle des supporters français des Reds. Point d’orgue de sa jeune carrière : une prestation de MVP face à Southend en février 2011 lors d’un match de Youth FA Cup, l’équivalent de notre coupe Gambardella. Dans un Anfield désert mais sous les yeux de Kenny Dalglish, alors responsable au sein de l’académie, Sterling inscrit cinq des neuf buts de son équipe. Et autant dire que le jeune a bien choisi son match. Un an plus tard, King Kenny, devenu manager de l’équipe première, lui offre sa première apparition en pro en mars 2012 face à Wigan. À 17 ans et 107 jours, Sterling devient alors le deuxième plus jeune joueur à évoluer sous la tunique des Reds.

Nouvelle philosophie, nouveau jeu, nouveau coach

Cette ascension, Sterling la doit d’abord à lui-même et à son talent, mais aussi au renouveau entamé au sein du club. « Ils ont révolutionné la façon de gérer le centre de formation. » Par « ils » , Camélia entend Rafael Benítez et Kenny Dalglish, les deux hommes à l’origine de cette réforme. Sentant qu’ils arrivent à la fin d’un cycle, les Reds prennent la lourde décision de se séparer de Steve Heighway, ancien directeur de l’Académie à qui le football doit l’éclosion de Steven Gerrard, Jamie Carragher, Robbie Fowler ou encore Michael Owen pour ne citer qu’eux. « Il fallait amener une nouvelle façon de penser » , lâche Camelia. Celle-ci viendra du Sud. Pas de Londres, non, mais d’Espagne. Les dirigeants donnent les clés de la formation à José Segura puis à Rodolfo Borrell, deux hommes plus branchés « toque » que « kick & rush » . Une révolution qui s’accompagne d’un changement d’entraîneur. Mai 2012. Exit Kenny Dalglish, welcome Brendan Rodgers. Dans ses bagages, le Nord-Irlandais amène la philosophie de jeu qu’il a développée avec Swansea, l’étonnant promu au jeu barcelonesque. Et comme avec Benítez et Dalglish, Sterling tape dans l’œil de son nouveau coach, qui l’emmène avec lui en tournée aux États-Unis.

Rodgers cherche alors à le prêter dans un club plus modeste, loin d’Anfield Road et de sa pression, mais l’ailier se montre au niveau et profite de la pénurie d’attaquants qui frappe les Reds pour s’installer dans le groupe. Rodgers le prend sous son aile et fait tout pour le protéger. « Vous avez vu ses qualités, son courage et son attitude sur le terrain. C’est fantastique. Mais pour le moment, restons calmes. Je pense qu’il faut faire très attention avec les jeunes joueurs. On leur monte la tête si rapidement. C’est une habitude dans ce pays. Ils font un bon match et on les met au rang de superstars » , lâche le coach liverpuldien. Mais un bijou est difficile à cacher. On veut l’exposer pour en mettre plein la vue à tout le monde, mais on a aussi peur de se le faire prendre. D’autant que Raheem franchit les étapes aussi vite qu’il court.

Angleterre ou Jamaïque, telle est la question

Le 10 septembre dernier, Roy Hodgson le convoque pour remplacer Theo Walcott, forfait de dernière minute, face à l’Ukraine en qualifications pour le Mondial 2014. Raheem reste sur le banc toute la rencontre mais peu importe, à 17 ans, le gamin vit un rêve. Même s’il a été appelé avec les Three Lions, Sterling n’a pas joué, ne compte donc pas de sélection et pourrait très bien porter un autre maillot. Celui de sa terre natale par exemple, la Jamaïque, comme le voudrait sa grand-mère. « Je lui dis tout le temps que j’adorerais le voir porter et représenter mes couleurs, ses couleurs » , confie Nadine. Theodore Withmore, le coach des Reggaeboyz, lui a déjà fait part de son intérêt : « Désormais, on attends que lui pour aller plus loin. C’est à lui de décider. La porte est ouverte. » Entre son pays de naissance et celui d’adoption, Sterling devra donc faire un choix. Présenté comme exemple pour les plus jeunes par sa grand-mère, Sterling n’en reste pas moins un ado de 17 ans qui aime s’éclater.

L’année dernière, des rumeurs sur Twitter lui prêtaient d’avoir mises enceintes deux adolescentes à quelques semaines d’intervalle. Fondée ou non, l’affaire déclenche un petit buzz sur Internet, preuve que le jeune homme a pris une nouvelle ampleur. D’ailleurs, Sterling s’est aussi fait un nom dans les travées d’Anfield. « Les gens adorent sa façon de penser. Il a vraiment le « fighting spirit Scous« . Il y a un vrai attachement, on a encore plus envie de le soutenir car il sait ce que représente le club. Ce n’est pas un mercenaire qui vient chercher du fric. Il a le club en lui » , confie Camélia. Sterling plaît tellement que beaucoup voient déjà en lui du John Barnes, véritable légende du club, lui aussi ailier et lui aussi natif de Kingston. « C’est pas le même jeu, pas la même époque. Le foot à l’époque de John Barnes n’est pas le même que celui de l’époque de Sterling. Mais oui effectivement, il y a des similitudes » , tempère la jeune femme. Cet après-midi, sur la pelouse de Norwich, Sterling sera probablement une nouvelle fois aligné sur un côté de l’attaque des Reds. Dix-huitième au classement, Liverpool doit absolument se reprendre. Qui sait, le salut des Reds viendra peut-être d’un gamin de 17 ans.

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