- C1
- 8es
La Ligue des champions ou la ligue des matchs chiants
Les huitièmes de finale allers de cette Ligue des champions 2023-2024 ont accouché de purges pathétiques. Comme le symbole d’un football européen en sommeil.
La fin février devait sonner le retour de l’élite. Du beau football, des meilleurs joueurs et des plus grandes équipes. L’univers en a cependant décidé autrement, puisque le spectacle offert aux millions de supporters par la fameuse « Ligue des champions » a tout simplement été atroce. En effet, les huit affiches de ces huitièmes de finale allers 2023-2024 ont été soporifiques à souhait, symbolisant la longue léthargie dans laquelle semble être plongée la plus belle compétition de clubs depuis près de deux ans maintenant. Serait-ce le début de la fin ?
Somnifère continental
Avant de répondre à cette question purement subjective, il est évident que les plus terre à terre avanceront un premier argument : « Ce ne sont que les huitièmes de finale allers. » Merci pour l’information. Car oui, il reste encore une phase retour avec plus d’enjeu, des quarts, des demies, et même une finale avec un vainqueur au bout. Mais une fois passé ces banalités, avouons que le niveau affiché lors de ces deux dernières semaines par celles qui sont censées êtres les 16 meilleures équipes du monde inquiète. Entre les duels sans réelles attentes (PSG-Real Sociedad et Copenhague-Manchester City) et ceux, trop équilibrés justement (Inter-Atlético de Madrid, Naples-FC Barcelone, ou PSV Eindhoven-Borussia Dortmund), le tensiomètre sera resté bloqué à zéro, 720 minutes durant. Dont une mention spéciale pour l’innommable Porto-Arsenal (deux tirs cadrés sur l’ensemble de la partie, tous portugais). Il est donc impératif de saluer la Lazio, seule satisfaction du mois après son succès contre le Bayern Munich (1-0).
Les analystes frigides parleront bien de « combat tactique » pour donner un semblant d’âme à ces bouillies servies en milieu de semaine, mais les gens normaux, eux, diront qu’ils se sont ennuyés à mourir devant une Ligue des champions devenue terriblement fade. En effet, cette baisse de rendement pointait déjà le bout de son nez la saison dernière, et – le large succès de Manchester City devant le Real Madrid (4-0) mis à part – se remémorer un match marquant durant le parcours qui a vu les Citizens soulever leur première C1 relève du défi mental. La faute à quoi ? À une qualité de jeu médiocre, au même titre qu’à l’ambition de certains clubs.
Direction la Superligue ?
Barcelone, Naples ou le BvB n’ont effectivement plus de ronflant que le nom, l’Atlético semble stagner depuis son titre de champion d’Espagne en 2020, tandis que le PSG et le Bayern Munich entrent dans leur phase de reconstruction. Ne reste alors que le trio Inter-Real Madrid-City (encore et toujours), à même de rehausser un peu les exigences.
Cet amoncellement d’éléments défavorables semble dès lors conforter l’UEFA et ses clubs majeurs dans leurs futurs projets. Celui de réformer la Ligue des champions en créant un mini-championnat privilégiant les grosses affiches d’abord, puis celui de la Superligue, avec les initiatives que l’on connaît. En observant la tournure des événements, accélérée par ce football sans saveur, difficile de trouver les arguments contraires. Du moins, d’un point de vue de consommateur. Pour les autres, il est encore temps de se rassurer en espérant que les quarts, les demies et la finale soient d’un autre acabit.
Par Adel Bentaha