La Ligue 1 relancée, et si c’était vrai ?
Bordeaux corrigé à Toulouse, Marseille muet contre Valenciennes, Paris qui gagne et Lyon qui perd, voilà qui redessine sensiblement la première moitié de tableau. La ville rose pointe son nez et Bordeaux ne répond plus. Lyon n'a plus qu'un point d'avance sur Paris, seul dauphin.
Lille/Lyon 2-0
Spectacle avant le match et à la mi-temps, Stade de France plein comme un œuf, un vrai match du Stade Français en coupe d’Europe? Non, un match de Ligue 1 organisé comme une finale, avec confettis et spectacle, au moins en tribunes. Sauf que Lyon et Lille se bagarrent comme des chiens, avec les meilleures occases pour Lyon en première période et une barre lilloise par Cabaye au retour des vestiaires…RAS jusqu’à l’heure de jeu où Vittek, rentré à la mi-temps, écœure Bodmer et Grosso de la tête, après un super service de Bastos, et valide le coaching de Rudi Garcia. Benzema regarde tout ça impuissant depuis le banc, après sa sortie sur blessure. Un grand Malicki dans les cages lilloises et un brin de baraka font l’affaire des Dogues qui doublent la mise en contre par Bastos, ce génie, à la dernière minute.
Toulouse/Bordeaux 3-0
Autant le dire tout de suite, le derby âpre et disputé que l’on attendait n’a pas eu lieu. Les Bordelais, surclassés par leurs voisins aussi bien dans la conquête du ballon que dans la construction, n’ont jamais été en mesure de contrarier les hommes d’Alain Casanova. Quand Bordeaux faisait de la merde avec Gourcuff sur le banc, on se disait que c’était normal. Mais la le meneur de jeu breton a joué tout le match et n’a rien pu faire face aux vagues roses. Siriex plante un pion d’école après un travail de Gignac coté gauche. Le même Gignac plante son but hebdomadaire après un coup franc vicelard avant la mi-temps et reprend seul la tête du classement des buteurs. Les Girondins aux abois terminent sur les rotules. Sissoko conclut le festival à la 94ème sur une passe de l’inévitable Gignac.
Lorient/Paris 0-1
Lorient déploie d’entrée un jeu séduisant dans ce match mais l’inefficacité chronique se paye. La fluidité de jeu bretonne est vite douchée par le réalisme parisien. A la 22ème minute Hoarau dévie de la tête pour Giuly coté droit qui reprend de volée des vingt mètres. Audard, par ailleurs irréprochable, ne peut que constater les dégâts. Dans les rangs parisiens, on commence à sérieusement piocher à l’heure de jeu et la rentrée de l’inutile Pancrate ne règle pas les problèmes de précision dans le dernier geste. La prolongation jouée à Rodez se fait sentir et les jambes de Luyindula (62ème, 70ème, 71ème) Rothen (69ème), ou encore Giuly (40ème, 72ème). Un penalty sévère est accordé aux Merlus pour une main collée au corps de Traoré à la 80ème mais Saifi fraichement rentré envoie le cuir sur un Landreau des grands soirs. Paris s’accroche à sa deuxième place et Lorient n’a toujours pas gagné depuis trois mois. Mais le geste du match c’est Rafik Saifi qui l’effectue après le match, en allant s’expliquer directement en tribune avec un supporter mécontent de sa prestation.
Marseille/Valenciennes 0-0
On a connu des OM/VA plus sulfureux. Les hommes de Kombouaré ont fait ce qu’ils font depuis quelques semaines : jouer sans se poser de questions. Marseille fait comme d’habitude à la maison : un festival de mouvements prévisibles et inoffensifs et une frilosité générale qui en fait la plus mauvaise équipe à domicile parmi les prétendants à la C1. Seule une frappe de Taïwo fracasse la barre en première période et réveille le Vélodrome. Pas grand-chose en seconde période à part Brandao qui rend hommage à son maitre Mido, et surtout un énorme coup franc de Lacourt sur la barre de Mandanda après l’heure de jeu. Un énième match nul à domicile. Logique.
Nice/Monaco 0-0
Parmi les derbys pourris du championnat, Nice-Monaco fait bonne figure. En général, c’est le match où l’ambition monégasque, éteinte une année sur cinq, se réveille pendant 90 minutes. En général, c’est un match que Nice gagne. Et en général c’est un match de merde. La version 08/09 a vu une équipe de Monaco largement dominée mais qui s’est accrochée notamment grâce à Ruffier, qui pourrait bien détrôner un jour Lloris dans le cœur de Domenech. Deux mois que Nice ne gagne pas au stade du Ray.
Nancy/Le Mans 2-2
Le meilleur match de la soirée s’appelle Nancy/Le Mans. Qui pouvait prévoir que le spectacle jaillirait d’une opposition entre deux équipes qui ne servent à rien ?
Hadji met au fond un amour de mouvement collectif à la 2ème minute. Mais Coutadeur remet tout le monde à égalité à la 26ème contre le cours du jeu. Nancy ne lâche pas l’affaire et Andre Luiz reprend du pied droit un bon centre de N’Diaye à la 54ème. On se dit que Nancy va plier l’affaire tant l’équipe de Correa domine les débats. Mais Nancy ne galère pas sans raison dans ce championnat. Nancy galère parce que Nancy fait match nul alors qu’il devrait creuser l’écart et gagner. Pour une fois, les lorrains ont donné du spectacle… Mais Helstad remet Le Mans dans la partie à l’heure de jeu. Dur pour Nancy, mais au fond on s’en tape un peu.
Grenoble/Caen 2-1
Grosse opération pour Grenoble ! Eh oui, y’a pas que le haut du tableau dans la France du foot. Dans ce match des mal classés, les caennais ont craqué en fin de match, bien après que Frank Dumas se soit fait expulser pour avoir dit sa façon de penser à l’arbitre à la mi-temps. Il faut dire que ses joueurs se sont très vite retrouvés à dix après l’expulsion logique de Leca qui a retenu Boya par le bras à la dixième minute alors que l’attaquant isérois filait au but…
Facile, après ça, pour Paillot de pousser la balle au fond, bien servi par Courtois coté droit (30ème). Deroin égalise pourtant à la 84ème minute alors qu’on pensait l’affaire entendue. Et comme à Nantes la semaine dernière, Grenoble arrache la décision à la 95ème sur un corner de Battles déposé sur la tête de Touré.
Barry Lyndon
Par
