- France – Ligue 1 – Ce qu'il faut retenir de la 13e journée
La Ligue 1 en mode « truel »
Avec la nouvelle victoire de l'OL et le choc remporté par le PSG sur l'OM, les écarts se réduisent en tête de la L1. Derrière, Bordeaux et Nantes s'accrochent pour la touche vintage, tandis que Lille se tape l'incruste à la petite teuf des candidats à la relégation. Le championnat français réserve son lot de surprises et c'est pour ça qu'on l'aime.
PSG, l’OL et la technique de l’aspi
Les cyclistes le savent : mieux vaut éviter de rester seul en tête longtemps pour ne pas faire tous les efforts et se prendre tout le vent et les mouches dans la face. À force, ça fatigue. Dans les sports autos, pareil : être devant avec la concurrence qui te colle au train, ce n’est pas bon du tout parce que tu risques de te faire doubler à tout moment avec le phénomène de l’aspiration. Il en est donc ainsi de l’OM, preux leader de la Ligue 1 qui tire la langue et voit revenir dans le rétro ses adversaires, lancés à vive allure. Après avoir cédé 3 points à Lyon le 26 octobre, la bande à Bielsa a de nouveau été contrainte de s’incliner au Parc face au PSG dans un choc de la Ligue 1 qui a tenu ses promesses. Comme l’OL avait en plus obtenu sa cinquième victoire de rang quelques heures plus tôt à Gerland face à Guingamp, les écarts se sont bien réduits en tête du championnat, avec un truel – ou duel à trois – qui se dessine : Marseille encore provisoirement en tête devant Paris et Lyon, le fameux axe « PLM » dans le désordre se tenant en seulement 2 points. Trois places, pour un titre de champion de France, des places d’honneur et la précieuse qualification en Ligue des champions. Alors que se profile une nouvelle trêve internationale et qu’il reste encore 6 journées à disputer avant d’arriver à la mi-temps de la saison, il est un peu tôt pour tirer des conclusions hâtives, mais assurément ce podium-là a de la gueule et du crédit. Car derrière, ça paraît un peu tendre pour rivaliser sur la durée, qu’il s’agisse de Bordeaux (qui a déjà montré ses limites à plusieurs reprises), Nantes (en pleine bourre, mais la petitesse de l’effectif interdit toute blessure ou coup de moins bien de ses cadres), Saint-Étienne ou encore Monaco, qui se sont affrontés hier pour une rencontre d’un niveau en dessous de ce que l’on est en droit d’attendre de représentants européens.
Vous avez raté Lyon-Guingamp et vous n’auriez pas dû
Il se zappe facilement, ce match du dimanche à 14h. Trop près du poulet rôti, trop calé au moment de la sieste digestive. Pourtant celui programmé hier méritait le coup d’œil. L’entame a confirmé la capacité de cet OL à produire un très beau football. Devant leur public, les hommes d’Hubert Fournier donnaient l’impression de pouvoir marquer quasiment sur chaque offensive, grâce à un jeu léché et à des individualités qui montent en puissance : Lacazette bien sûr, qui semble avoir vraiment franchi un cap ces dernières semaines par sa constance dans le très haut niveau, Fekir aussi forcément, le rookie de la saison, mais aussi Lopes, Biševac et Gonalons pour le secteur défensif, chacun dans son registre. Oui, clairement, cet OL-là qui inquiétait en août a balayé les inquiétudes et s’invente semaine après semaine un avenir séduisant. Et puis profitons-en aussi pour rendre une nouvelle fois hommage à l’adversaire du jour, Guingamp, qui a tenu le coup vaillamment malgré les vingt premières minutes très compliquées, conséquences de l’enchaînement des matchs. Les Bretons, qui forcent le respect en Ligue Europa, essaient aussi de se maintenir en L1 cette saison, même si l’effectif est un peu juste pour mener ces deux défis de front. Ils se battent en tout cas avec courage et abnégation, comme ils peuvent, avec les moyens du bord et sans chercher à pourrir le jeu. Avec ses individualités offensives ( « Air » Beauvue, Marveaux, Mandanne, Yatabaré, Pied) et un entraîneur du talent de Jocelyn Gourvennec, il y a matière à espérer ne pas redescendre à l’étage inférieur en fin de saison. Ce serait vraiment ballot.
L’analyse définitive du week-end : Lille joue le maintien
1 point pris lors des cinq dernières journées : le LOSC traîne sa misère depuis plusieurs semaines et glisse progressivement au classement. L’équipe nordiste pointe désormais au 14e rang, avec 4 points d’avance seulement sur la zone de relégation (et à 10 points déjà du podium). Déjà que René Girard n’est pas très engageant quand ses joueurs le satisfont, là pour le coup, mieux vaut changer de trottoir pour éviter de le croiser… Le seul à jouer encore à son niveau, c’est le gardien Vincent Enyeama. Enfin, sauf quand il s’agit de boxer un corner rémois. Des Champenois qui en ont donc profité pour prendre tranquillement 3 points précieux hier et passer devant leurs adversaires du jour. Même le secteur défensif qui constituait la force des Lillois jusqu’à récemment n’offre plus aucune garantie de solidité. Quant à l’animation offensive, c’est la misère. Et pourtant, sur le papier, l’effectif a plutôt une bonne gueule… Clairement, il va falloir se secouer un peu et vite, ou sinon les Lillois n’auront bientôt plus rien d’autre à jouer cette saison que le maintien.
La polémique de la machine à café : c’était vraiment si mauvais que ça, Makelele ?
Premier entraîneur à sauter cette saison, Makelele a bien failli être remplacé par Antonetti. Mais le Joe Pesci de la L1 a finalement refusé la proposition et il a bien fallu préparer le match de ce week-end face à Montpellier dans la précipitation avec un entraîneur intérimaire, Ghislain Printant, assisté d’Hervé Sekli. Résultat : une victoire probante qui permet de sortir de la zone rouge. Et si c’était « Mak » le problème ?
Le top 5
– Daniel Wass : le Danois n’est pas forcément hyper content de continuer à ETG, mais pour patienter, il a décidé d’aider le club à se maintenir. Quasiment tout seul, il pourrait bien être capable de réussir. – Cheick Diabaté : un but et un « hug » qui ont fait sangloter Willy Sagnol. Fin de la polémique. – Pantxi Sirieix : le Highlander toulousain a contribué à la victoire des siens samedi, et c’est beau. « J’aime le foot, j’aime ce club » , a-t-il déclaré. On t’aime aussi, Pantxi. – Nabil Fekir : quelqu’un pour expliquer son absence de la dernière liste des Bleus U21 ?- Marco Verratti : peu importe l’adversaire, peu importe l’enjeu, le chien aboie et mord les mollets du tout venant. Encore le meilleur hier sur la pelouse du Parc. Grrrr…
Ils ont dit
– « Je pense que c’est la fin de son problème au talon. C’est bien pour lui, pour nous, pour vous aussi les médias. » Laurent Blanc annonce la bonne nouvelle à Cavani : Zlatan est de retour. – « L’expulsion ? Je ne juge jamais les décisions de l’arbitre. » Chaque passage devant la presse de Bielsa le confirme : ce mec est un exemple dont feraient bien de s’inspirer pas mal de ses confrères. – « Je n’arrive pas à comprendre comment une faute grossière sur Toulalan n’a pas été signalée sur l’action qui amène l’égalisation, alors que deux petites fautes, normales dans le jeu, amènent l’exclusion de Bakayoko. » Jardim, par exemple. – « Autant vous le dire tout de suite, je renouvelle toute ma confiance à Rémy. Ce qui m’intéresse après une erreur, c’est la réaction. Soit le joueur lâche, soit il ne lâche pas. » Patrice Garande au soutien de Rémy « vers l’infini et au-delà » Vercoutre.
Le tweet
Marseille unlucky tonight. Never a sending off. Young player went to sleep at a key time. Played some good stuff 1st half.
— Joseph Barton (@Joey7Barton) November 9, 2014
Marseillais un jour, Marseillais toujours.
⇒ Résultats et classement de L1
Par Régis Delanoë