- France
- Ligue 1
- 32e journée
La Ligue 1 contre le travail dominical
Ce dimanche spécial Ligue 1 ressemblait bien à un manifeste contre le travail dominical. Cinq matchs, cinq purges, quatre buts, bref, les footeux n'ont pas fait leur travail. Rennes s'offre le « derby breton » (1-0), tandis que Lille va gagner à Annecy (0-1). Toulouse s'offre un peu d'air face à Montpellier (1-0). Pour Reims et Lens, en revanche, ça s'annonce compliqué.
Reims 0-1 Nice
But : Benrahma (4′) pour Nice
À Reims, on se demandait comment faire sans Jean-Luc Vasseur. Du coup, son adjoint, Olivier Guéguan, qui a pris la tête de l’équipe, a décidé de ne rien changer. Normal, on ne change pas une équipe qui gagne de temps en temps. Aïssa Mandi, titularisé à gauche, s’oublie et regarde Benrahma ouvrir le score de la tête (4e). Secoués, les Rémois tentent de se donner un coup de fouet. Moukandjo et Diego sont beaucoup sollicités sur les côtés, tandis que de l’autre côté, les Aiglons préfèrent construire calmement leurs actions. Plus le temps passe, et plus on se demande si les Rémois ne veulent pas descendre en Ligue 2 de leur plein gré, tant ils sont apathiques sur le terrain. Décidément l’homme de la première période, Mandi récolte un jaune très foncé après un geste débile. Non, vraiment, les joueurs de Guéguan n’en veulent pas. Heureusement, au retour des vestiaires, ils se réveillent enfin. Fofana place une tête sur le poteau de Pouplin (46e). Les Rémois confisquent le ballon, bien décidés à égaliser. Mieux vaut tard que jamais, non ? Tacalfred, qui est resté aux vestiaires pour refaire ses tresses, se fait promener par Eysseric qui bute sur un bon Agassa (65e). Les joueurs de Puel remettent un coup d’accélérateur et se permettent même de pourrir un contre qui aurait dû finir au fond (66e). Nice peut enfoncer le clou, mais Agassa et sa bande de défenseurs se la jouent héros de guerre, et sauvent plusieurs fois la baraque sur leurs lignes. Les Rémois se sont réveillés 10 minutes avant de se rendormir. Vasseur doit regarder ce match avec un peu d’amertume…
Lens 0-0 Lorient
25 points après 31 journées et seulement six matchs gagnés, c’est peu dire que le bilan de Lens en Ligue 1 est catastrophique. Qu’importe, le maintien n’en sera que plus spectaculaire. Ou pas. Cet après-midi à Amiens, on s’ennuie. Petit à petit, les Merlus prennent le contrôle du ballon sans vraiment se projeter vers l’avant. Ayew bouge énormément, réclame beaucoup de ballons, mais est trop rarement contenté. On comprend qu’on joue le maintien dans ce match quand on constate la pauvreté technique des deux côtés. Kantari, qui dispute son centième match en Ligue 1, incarne parfaitement le médiocre niveau de cette rencontre en manquant beaucoup de ses passes et dégagements. Sur le premier corner de la rencontre, Lecomte sort une jolie parade pour détourner un puissant coup de casque de Baal. À part ça, rien. Le niveau de jeu lorientais est autant alarmant qu’il est surprenant, les Merlus pratiquant d’habitude un football agréable à regarder, porté sur l’attaque. On ne peut pas vraiment reprocher aux Lensois, en revanche, de ne pas en vouloir. Seulement, en plus d’un niveau de technique déplorable, les Sang et Or tombent sur blessure comme des mouches. Les minutes passent doucement, tout doucement. Vraiment, que ce doit être compliqué d’être supporter du RCL cette saison. Aller à Amiens aussi souvent pour un tel spectacle…
Rennes 1-0 Guingamp
But : Toivonen (80e) pour Rennes
Kenavo ! Pour cette rencontre 100% bretonne, les Rennais ont sorti le grand jeu, et la grande bâche. Côté Guingamp, elle paraît bien loin, la faste période du début d’année. Envolés les rêves européens, il faut aujourd’hui se forcer à assurer un beau ventre mou. Les Rennais prennent la mesure de la rencontre, tandis que les Guingampais se contentent de quelques contres assez mal goupillés. Du coup… on s’ennuie. On s’endort, même, par moment. Il faut attendre la 35e minute pour enfin voir une occasion. Costil dévie une jolie frappe de Mathis, servi plein axe à l’entrée de la surface. À défaut d’avoir du football, on a des fautes. Beaucoup de fautes. Clairement, ce match pique les yeux. Même les passes les plus simples sont ratées. Moins de dix minutes après son entrée, Mustapha Yatabaré déglingue la cheville de Cheikh M’Bengue et récolte un carton rouge logique. Ah, on va enfin voir du football ! Et, oui ! Grosicki s’arrache côté droit, centre pour Toivonen qui place une jolie reprise après avoir manqué une belle occasion quelques minutes plus tôt. Et coup de sifflet final. Une minute de foot, 89 minutes de judo, c’était sympa, le « derby breton » .
Évian Thonon Gaillard 0-1 Lille
But : Boufal (81e) pour Lille
Comme on pouvait s’y attendre, les Haut-Savoyards laissent le ballon dans les pieds de leurs adversaires. Pas forcément la meilleure idée quand on connaît la forme actuelle du jeune Sofiane Boufal. Pourtant, le 4-5-1 mis en place par Dupraz semble petit à petit porter ses fruits à mesure que ses hommes montent d’un cran. Seulement, monter, c’est une chose, mais encore faut-il pouvoir redescendre ensuite. Car si Origi avait un pied fonctionnel, il aurait dû ouvrir le score (23e). Seul devant le but vide, il catapulte le cuir au-dessus de la barre. Dans la foulée, Sougou s’offre lui aussi un immanquable incroyable en frappant sur Enyeama. Dans un match ouvert, les attaquants ne font vraiment pas honneur à leur poste, en vendangeant beaucoup trop. Clairement, à la mi-temps, il est difficile de croire que le tableau d’affichage est encore vierge. La deuxième période repart sur les mêmes bases à une différence près : ce sont les Lillois qui tiennent désormais le ballon. Et qui sont récompensés, à dix minutes de la fin, par un penalty. Penalty que Boufal se fait une joie de transformer pour son premier but en Ligue 1. Enyeama sauve une dernière fois les siens dans les arrêts de jeu. Voilà, rideau, Lille a gagné moche, mais Lille a gagné.
Toulouse 1-0 Montpellier
But : Trejo (45e+1) pour Toulouse
Quand Dominique Arribagé déplorait le manque d’agressivité de ses joueurs à Metz, il ne s’attendait peut-être pas à être autant pris au pied de la lettre. Les Toulousains entrent dans le match avec leurs gros sabots et bougent littéralement leurs adversaires. Du coup, les Montpelliérains profitent de nombreux coups de pied arrêtés pour mettre la pression sur la cage toulousaine. En vain. Sous la chaleur toulousaine, Pešić gratifie les spectateurs d’un superbe moulinet des doigts : il sort sur blessure à la demi-heure de jeu, remplacé par Martin Braithwaite. Le moulin de Mounier tourne lui aussi beaucoup. Mais Anthony ne dort pas, loin de là. À gauche, à droite, au milieu, dedans, dehors, partout, Mounier court. Mais comme d’habitude cette saison, Ben Yedder délivre son équipe. Il intercepte une passe au milieu de terrain, passe en revue quelques adversaires sur son côté droit et adresse un centre parfait dans les pieds d’Óscar Trejo, qui se retourne et ouvre le score (45e+1). Tout comme Pešić, un peu plus tôt, Sanson se blesse tout seul et cède sa place à Souleymane Camara (50e). Les hommes de Courbis sont plus incisifs en deuxième période et il faut un excellent Ahamada pour sauver Toulouse de l’égalisation (56e). Clairement, les Toulousains subissent énormément, mais parviennent à tenir. C’est peut-être ce petit élan de courage qui permettra aux hommes de la ville rose de se maintenir.
⇒ Résultats et classement de L1
Par Gabriel Cnudde