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La Ligue 1 chausse ses grosses pointures
Marcelo Bielsa, Unai Emery, Leonardo Jardim, Lucien Favre, Rudi Garcia : autant de coachs qui ont fait leurs preuves dans un grand championnat et qui se croiseront cette saison sur les pelouses de l’Hexagone. Chouette !
Lille – Nantes. S’il fallait trouver en début de saison dernière une affiche du championnat de France qui sentait la déprime et l’ennui, les Dogues et les Canaris composaient le couple idéal. À l’automne, les deux équipes se neutralisaient dans la fraîcheur de La Beaujoire. D’un côté, Frédéric Antonetti venait de se faire virer. De l’autre, le licenciement de René Girard allait suivre quelques jours plus tard. Seulement 18 000 spectateurs assistaient à la purge (0-0) par un multiplex de la 14e journée à vous donner l’envie de zapper sur un téléfilm bas de gamme de la TNT. Aujourd’hui, la morosité a laissé place à l’enthousiasme : Lille qui reçoit Nantes, c’est l’occasion de voir Claudio Ranieri et Marcelo Bielsa à l’œuvre. Le sourire de l’Italien, l’Argentin qui fait les cent pas devant son banc, mais surtout deux coachs reconnus à l’échelle mondiale. Un casting de Ligue des champions impensable il y a encore quelques mois. Et tant pis si vous étiez habitué à la sieste après le déjeuner dominical.
« C’est une équipe qui ne va pas jouer comme les autres »
Fraîchement nommé chargé de missions relatives à la communication et à l’image du LOSC, Charles Biétry balançait en début de semaine son CV dans les colonnes de La Voix du Nord : « Je suis dans le foot de haut niveau depuis 50 ans. Je connais tout le monde… » . Et confiait quelques lignes plus loin ses premières impressions sur le nouvel entraîneur nordiste : « J’ai passé trois jours à suivre l’entraînement. Honnêtement, je n’ai jamais vu ça. C’est très, très étonnant. Et pourtant, j’en ai vu des entraîneurs. Je croyais que sa réputation était un peu exagérée. Eh bien, non. Ses entraînements sont absolument passionnants. L’implication des joueurs est extraordinaire. Ils sont subjugués par Bielsa. C’est une équipe qui ne va pas jouer comme les autres, c’est sûr » . Des mots qui rejoignent les éloges unanimes de la part des grands coachs – Pep Guardiola, Jorge Sampaoli, Diego Simeone – ou des cadors – Javier Zanetti, Gabriel Batistuta, Juan Sebastián Verón… – à l’égard du génie obsessionnel qu’est El Loco.
Sept mois seulement après l’arrivée de Qatar Investment Authority dans le capital du PSG, les dirigeants parisiens persuadaient Carlo Ancelotti de signer à Paris en décembre 2011. L’année suivante, c’est Claudio Ranieri qui débarquait à Monaco en Ligue 2, avec la perspective de recruter des gros calibres. La différence, c’est qu’aujourd’hui les deux clubs les plus puissants du championnat ne sont plus les seuls à attirer des entraîneurs reconnus à l’échelle européenne ou internationale. Claudio Ranieri est revenu en France au FC Nantes tout en sachant qu’il ne jouerait pas la Coupe d’Europe et n’aurait a priori pas les moyens de viser la Ligue des champions. Un an après le départ de Claude Puel vers Southampton, l’OGC Nice a cette fois réussi à conserver Lucien Favre en dépit de l’intérêt prononcé du Borussia Dortmund.
La vieille cuisine à retaper ?
Même un coach comme Óscar García, formé à l’école Cruyff, double champion d’Autriche avec le Red Bull Salzbourg et qui commençait à se faire un nom en Europe, a choisi de rejoindre la Ligue 1… Sans forcément savoir où il mettait les pieds à Saint-Étienne si l’on se fie à la timidité des Verts sur le marché des transferts ( « Pour le moment, on n’a pas réussi à faire venir les joueurs qu’on voulait. C’est compliqué. Le club a besoin d’argent. On espère que des joueurs nous seront prêtés » , soupirait récemment l’entraîneur en conférence de presse) ou aux conditions de travail baroques pointées par L’Équipe à l’arrivée de l’Espagnol (des problèmes de climatisation dans son hôtel, le téléphone d’un ancien salarié et donc des coups de fil qui ne lui étaient pas destinés, pas de voiture à disposition pour aller à l’entraînement), mais démenties en bloc par le club.
En fin de compte, la ligne de départ 2016-17 a de l’allure : des entraîneurs respectés pour leurs résultats et reconnus pour leur style (Marcelo Bielsa, Unai Emery, Claudio Ranieri, Leonardo Jardim, Lucien Favre, Rudi Garcia), un coach étranger prometteur (Óscar García), un point d’interrogation à la tête d’un prétendant à la C1 (Bruno Genesio), des coachs qui ont fait leurs preuves en Ligue 1 (Christian Gourcuff, Antoine Kombouaré, Jocelyn Gourvennec, Pascal Dupraz), ceux qui ont fait progressé leur club dans l’élite (Stéphane Moulin, Olivier Dall’Oglio, Philippe Hinschberger) et des belles surprises potentielles (Christophe Pélissier, Thierry Laurey, Jean-Louis Garcia). Bref, la Conforama première du nom a du matériel de qualité pour nous régaler.
Par Florian Lefèvre