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La Liga en ordre de bataille

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La Liga en ordre de bataille

Lassés de l'outrageuse domination du Real et du Barça, les clubs espagnols se sont donnés rendez-vous aujourd'hui à Séville pour exiger une modification de l'accord de répartition des revenus télé. Une révolte ? Non, Sire, c'est une révolution.

« Je fais une soirée demain, ça te dirait de… pas venir ? » . Pas sûr que José Maria Del Nido soit un fan de Brice de Nice, mais l’actuel président du FC Séville a remis au goût du jour la vanne du surfeur du 06. En organisant une réunion à laquelle tous les clubs de l’élite sont conviés, mais en prenant soin de blacklister le Real Madrid et le FC Barcelone. Et pour cause : l’objet du rassemblement censé se tenir ce jeudi midi au stade Sanchez Pizjuan va à l’encontre des intérêts des deux géants d’Espagne. Doux euphémisme, puisque à en croire Del Nido, il ne s’agit ni plus ni moins que de bouleverser l’ordre établi, et par la force s’il le faut: « C’est comme la Révolution Française. Il s’agit d’un soulèvement par la base, et il est incontrôlable. Il reste encore beaucoup de chemin à faire mais nous gagnerons cette guerre, car nous nous devons de sauver notre football » . Et il y a des volontaires chez les coupeurs de tête. 10 clubs dont Valence, Villarreal et l’Atlético ont déjà confirmé leur présence. Et qu’on se le dise, il ne s’agit pas de prétexter un pseudo débat pour s’enfiler des petits fours et du champagne, mais bel et bien de s’organiser pour mener une lutte des classes, dont l’aboutissement se résumerait à l’effondrement du système actuel de répartition des droits télés, qui ne profite, selon Del Nido « qu’à deux clubs dans un championnat qui en compte vingt » . « Ou bien on change de système, ou bien on tue le foot espagnol » , a quand a lui lâché Fernando Roig, président du sous marin jaune. Enrique Pina, boss du FC Grenade, lui a emboîté le pas : « nous n’avons qu’à faire grève pour éviter une telle répartition » .

Il faut savoir qu’à la différence du système en vigueur en France, où les droits télés sont mutualisés, et donc répartis équitablement, chaque club espagnol est propriétaire de son image et négocie lui-même ses droits de retransmission avec les chaînes. Loi de l’offre et de la demande oblige, le Real et le « Més que un club » se gavent, pendant que les autres peinent à joindre les deux bouts. En termes de chiffres, ça donne ça : 140 millions d’euros dans la poche des deux cadors, et des miettes pour les autres. Parmi les 18 autres clubs, l’Atlético et Valence sont ceux qui s’en sortent le mieux, avec 42 millions d’euros chacun quand plus d’un tiers des équipes de l’élite n’empochent que 12 millions d’euros. A titre comparatif, en Angleterre – pourtant pas le pays le moins cruel quand il s’agit de faire le jeu du capital et des puissants – les revenus de Manchester United tirés des droits TV plafonnent à seulement à 58 millions d’euros, soit moins de deux fois le montant touché par Wolverhampton (34 millions), club le plus mal loti. C’est justement le modèle anglais que les présidents insurgés souhaiteraient copier. Pour le moment, la LFP ne veut pas en entendre parler, mais à moins d’organiser un championnat à deux, la voilà dans de beaux draps, coincée par une bande d’insurgés une semaine après avoir dû affronter une grève de ses cols bleus.

Il aura donc fallu attendre une énième manita du Barça pour que le foot espagnol se rende compte de la supercherie. Non, la Liga n’est pas le championnat le plus compétitif ni le plus palpitant du monde, et oui, elle ressemble dangereusement à la Scottish Premier League. Le FC Barcelone est peut-être la meilleure équipe du moment, infliger cinq pions au quatrième de l’exercice passé dès la première journée, quand les collectifs sont censés ne pas être encore huilés, ôte pas mal de crédibilité quand on se gargarise d’évoluer dans le championnat le plus relevé de la planète. On rappellera aussi au passage qu’en fin de saison dernière, un Real désintéressé était venu en coller six au troisième, Valence, sur la pelouse du Mestalla et avec une équipe bis. Bilan ? Le gouffre qui sépare les deux locomotives des autres présumées bonnes équipe du championnat enfle à vue d’œil : il y avait 34 points entre le champion et le quatrième au soir de la 38ème journée, quand même. Il y a encore moins de dix ans, un Valence, un Deportivo La Corogne ou même une Real Sociedad pouvait venir se mêler à la lutte pour le titre, sur un malentendu. C’est devenu inenvisageable. Moralité ? A force de mettre des fessées à tout le monde, les deux cadors pourraient bien se prendre un bon coup de pied au cul.

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Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »
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