- France
- OL
La lettre de motivation de Laurent Blanc pour entraîner l’OL
Quelques minutes à peine après le licenciement de Sylvinho ce lundi soir, les supporters lyonnais n’avaient qu’une seule question en tête : mais qui sera le prochain coach de l’OL ? Baticle, Mourinho, Kombouaré, Marcelino, Ranieri... Les noms sont légion, mais un se détache déjà des autres : celui de Laurent Blanc.
« Mon cher Jean-Michel,
Je vais résumer ma candidature pour le poste d’entraîneur de l’Olympique lyonnais en trois mots : je suis prêt. Prêt à tout, et avant tout à retrouver du boulot. Trois ans après, c’est le moment où jamais. Comme tout bon Président qui se respecte, j’ai pris une pause après mon dernier mandat. C’est mon pote Nicolas S., un ancien chef d’État, qui m’a filé le tuyau. Il m’a dit qu’après ces quelques mois en retrait, je serais demandé par tous les plus grands ! Quel cador ce Nico, je l’adore.
Pour en revenir à ma candidature, tout est parti de votre déclaration en avril dernier. Si, souvenez-vous, lorsque vous avez assuré devant la presse que j’étais compatible avec vous « et l’Olympique lyonnais » . Pour tout vous dire, l’idée m’avait déjà traversé l’esprit un jour de mars 2018. Il faisait un soleil de plomb, je venais de claquer un eagle de l’espace sous les yeux d’Antoine Kombouaré qui m’avait dit : « Je te verrais bien à Lyon, toi. » Ça m’avait travaillé deux-trois jours, mais j’avais encore 15 millions sous le coude de mon départ du PSG. Comprenez que travailler n’était pas encore redevenu une priorité. Et puis, quand on gagne onze trophées nationaux en trois ans, la routine s’installe. On a moins faim, on s’habitue. Je ne voyais tout simplement pas comment faire mieux dans l’immédiat. J’en profite pour saluer le boulot de Bruno Genesio. Certes il n’a ramené aucun trophée, mais il a quand même fait de Manchester City son paillasson. C’est pas rien, vous pouvez me croire : on me parle encore du 3-5-2 que j’ai sorti là-bas avec Paris ! Bruno est un ami, et c’était tout naturel d’attendre qu’il se ramasse complètement avant de me manifester. C’est désormais chose faite. J’ai disséqué tous vos matchs, un à un, sans comprendre comment on pouvait aussi bien attaquer et aussi mal défendre en même temps. Je n’ai toujours pas compris d’ailleurs. Mais passons.
Je dois avouer avoir été surpris que vous ne m’ayez pas contacté cet été. Je l’ai attendu, cet appel, croyez-moi. Je brûlais d’envie de vous faire part d’une constante en ce qui me concerne : au golf comme au foot, tous les clubs que j’ai pris en main se souviennent encore de moi. À Paris, mes 126 victoires en 173 matchs ont presque fait oublier que je me suis fait insulter de fiotte par mon latéral droit chichaïnomane. Attention, je n’ai rien contre le tabac sous toutes ses formes, mais aujourd’hui, c’est la touillette. À Bordeaux, j’ai mis seulement deux ans pour reconquérir un titre que les Girondins n’avaient plus vu depuis dix ans. Si mes calculs sont bons, vous, ça fait déjà douze années qu’il vous échappe. Sans compter le retard pris depuis le début de saison avec l’entraîneur brésilien dont j’ai déjà oublié le nom. Quelle mouche vous a piqué d’avoir pris le seul Brésilien qui n’a rien gagné avec sa sélection au début des années 2000 ? Bravo à lui quand même pour l’Emirates Cup, c’est mérité. Maintenant, vous avez l’occasion de vous rattraper.
Me choisir, c’est se mettre dans la poche l’UNECATEF et son président, Raymond Domenech. C’est accueillir, après Deschamps et Zizou, le coach français le plus titré de sa génération. C’est permettre à l’Olympique lyonnais de se remettre debout, de pratiquer un jeu de possession avec un 4-3-3 qui fera trembler toutes les défenses du Vieux Continent. C’est enfin donner une nouvelle chance à un homme qui n’ose plus revenir sur le devant de la scène. Je parle là bien évidemment de mon fidèle adjoint Jean-Louis Gasset, qui est bien plus que cela, mais ça vous le savez déjà. Il est d’accord, je lui ai demandé, les plots sont dans le coffre de son utilitaire. Allez, comme on dit chez vous : « AHOU » !
Sincèrement, Laurent Blanc »
Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite.
Par Andrea Chazy