- Premier League 2015/16
- Bilan
La lettre à Roy Hodgson
Jermain Defoe ne sera pas en France le mois prochain. On lui a notamment préféré un gamin de 18 ans qui n'a qu'une dizaine de matchs de Premier League dans les jambes. Alors oui, au regard de ses larmes et de son costume de sauveur de Sunderland cette saison, c'est un déchirement. Du coup, l'une de ses ex, Kirsty, a décidé d'écrire à Roy Hogdson. Voilà ce que cela donnerait.
« Cher M. Hodgson,
Pour la première fois de ma vie, je ne peux plus retenir mes mots. Pour vous, c’est un jour comme un autre, pour moi, ça ne l’est pas. J’étais devant ma télévision l’autre jour quand vous avez lâché votre pré-liste detwenty six playersappelés pour disputer le championnat d’Europe en France dans quelques semaines. Logiquement, ce devait être une liste comme une autre, avec ses certitudes et ses surprises. Cette fois, elle s’appelle Marcus Rashford, un gamin à peine majeur, une dizaine de matchs de Premier League et cinq petits buts seulement cette saison. Je l’ai lu ce matin dans les journaux et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à un vieil ami. Au fond de votre mémoire, vous le connaissez. Je dirais même plus que vous le connaissez bien, car il chiale à la télévision depuis maintenant plusieurs mois. La dernière fois qu’il l’a fait, c’était un soir de semaine, le 11 mai dernier, lors d’une victoire de son équipe contre Everton. Son équipe de Sunderland venait alors de se « sauver » en Premier League. C’est assez rare pour le dire, mais ce soir-là, il n’a pas marqué. Il l’avait fait, en revanche, contre Chelsea quelques jours plus tôt. Cette saison, il a marqué 15 fois. Et, en toute honnêteté, sans lui, Sunderland serait probablement enfin descendu. Alors, son entraîneur, un gars qu’on appelle Big Sam, vous a même demandé de penser à lui comme« une bonne option ».
Nous sommes le 20 mai 2016, le championnat d’Europe va maintenant commencer dans 21 jours et celui que je considère comme « mon ex » ne sera pas avec vous en France. Il a 33 ans, est le troisième meilleur buteur anglais de notre championnat, mais vous avez donc préféré prendre un gamin sans expérience à sa place. Je vais donc me faire l’avocate du « diable » : oui, monsieur Hodgson, je voulais vous écrire pour vous prouver à quel point Jermain n’est plus l’homme que vous avez connu il y a maintenant plus de deux ans. Il y a quelques jours, il a lui-même expliqué, qu’avec le temps, il était devenu « plus émotif ». Ses quatre enfants n’y sont pas pour rien et la dernière baffe que je lui ai envoyé sur la boucle non plus. Je suis comme toutes ces filles dont vous connaissez simplement le visage : je m’appelle Kirsty et je suis l’une des anciennes conquêtes de Jermain Defoe. Comme toutes, j’ai une poitrine remplie d’air, j’ai aussi vendu mon récit auSun, sauf que j’ai aussi l’audace d’avoir quelques neurones. Et un cœur, aussi, qui fait qu’aujourd’hui, face à un homme rangé et qui a montré tout le talent qu’il lui reste cette saison, je ne peux pas me taire.
J’ai revu Jermain il y a quelques semaines et voilà le mot qu’il m’a laissé sur la table quelques heures après m’avoir fait glisser le long de la barre de pole dance chromée (c’est mon boulot, il en profite, c’est normal, et je me dis que vous en auriez aussi bien besoin pour détendre votre air bovin) : »Je sais que j’ai longtemps profité de toi pour le sexe. C’était notre règle. Je te demandais d’être selon mes goûts, d’agir et d’être présente quand je le voulais, et j’ai refusé toute relation sérieuse. Tu n’étais qu’un épisode. Je ne me cachais pas de mes conquêtes. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai plus de trente ans et je suis seul. Et même mon pays ne veut plus de moi pour ce que je sais faire de mieux. » Il voulait être avec vous cet été. Je ne pense pas me tromper quand j’affirme que c’était un rêve, probablement le dernier de sa carrière. Vous avez tué la dernière chose en quoi il croyait. Et pour être franche, Jermain ne croit pas en grand-chose. Hier encore, il préférait sécher les entraînements pour croquer la vie et mes courbes avec son jouet qu’il aimait appeler Hulk. Son séjour à Toronto lui a montré qu’il avait pourtant les capacités de marquer, marquer, encore marquer, ce qu’il a fait tout au long de la saison. Cet été, vous n’aurez pas de super héros et moi non plus.
Je ne vous embrasse pas,
Kirsty.
PS : si ça peut vous convaincre… »
Par Maxime Brigand