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La leçon Parker

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La leçon Parker

Quelques jours à peine après l'élection par ses pairs de la comète Gareth Bale, l'association des journalistes sportifs a désigné Scott Parker comme joueur de l'année. Un choix difficile à comprendre mais qui a l'avantage de ne pas être avare en enseignements sur le véritable niveau de cette Premier League version 2010-2011.

Les Anglais ne font jamais rien comme tout le monde. Alors que le trophée UNFP du meilleur joueur de Ligue 1 n’échappe qu’une fois sur cent à un attaquant ou un milieu offensif – alors que finir meilleur buteur d’une Coupe du Monde suffit parfois à effacer onze mois moisis et remporter le Ballon d’Or -, la Premier League a visiblement sa propre vision des récompenses individuelles. En 2009 déjà, le sacre de Ryan Giggs, élu par ses collègues, avait été perçu davantage comme un hommage récompensant la longévité et l’ensemble de l’œuvre du Gallois que sa saison en question, plutôt quelconque sur le plan statistique (28 matchs pour deux petits buts). La même année, l’union des journalistes professionnels, constatant de son côté que personne ne se détachait vraiment du lot, avait quant à elle désigné Steven Gerrard. Quatre ans auparavant, en 2005, c’est John Terry qui était élu footballeur de l’année par ses pairs au nez et à la barbe de Thierry Henry et ses 25 buts, symbolisant ainsi la domination du Chelsea de Mourinho ainsi que son ultra solidité défensive.

Cette année, les footballeurs de Premier League ont de nouveau déjoué les pronostics en snobant le spectaculaire et régulier Nani au profit de Gareth Bale, pourtant nettement plus en verve en Coupe d’Europe qu’en championnat. Mais les journalistes, eux, ont fait encore plus fort en nommant le Hammer Scott Parker sur la première marche. Oui, Scott Parker, soit le milieu relayeur de l’équipe actuellement classée avant-dernière de Premiership. Un record. En devenant le deuxième joueur de West Ham couronné, après l’immense Bobby More en 1964, Parker met ainsi un peu de piquant, à trente ans, dans une carrière qui commençait sérieusement à sentir le gâchis. Car même fort de ce titre symbolique, Parker aura dû mal à se détacher de l’étiquette d’éternel espoir du foot anglais. Censé franchir un cap lors de son arrivée à Chelsea en janvier 2004, il n’aura convaincu ni Ranieri, qui a quand même déboursé plus de dix millions de Livres pour l’arracher à Charlton, ni Mourinho qui le cantonnera à un rôle de remplaçant du remplaçant avant de le céder rapidement à Newcastle.

Alors oui, Parker réalise actuellement son exercice le plus accompli, oui, ses performances lui ont permis de retrouver le chemin de la sélection, mais il n’en reste pas moins un joueur moyen plus, qui porte à bout de bras une équipe relativement faible. Cela dit, son sacre en dit plus qu’il n’y parait sur cette cuvée 2010-2011 de Premier League. Déjà, que le départ de Cristiano Ronaldo pour le Real à l’été 2009 a changé pas mal la donne. Aucun joueur n’écrase la concurrence comme l’a fait le Portugais pendant ses trois dernières saisons en Angleterre. Ensuite, que le niveau s’est extrêmement resserré et que les petites équipes peuvent légitimement ambitionner de rosser les clubs du Big Four si ceux-ci n’évoluent pas à leur véritable niveau. Le temps des promenades assurées pour les leaders est révolu. La défaite de Manchester United chez la lanterne rouge Wolverhampton début février en témoigne. Mais ce nivellement des valeurs ne doit pas masquer l’essentiel : aucune équipe, ni aucun joueur n’est véritablement au-dessus du lot. Pas un hasard si ce que l’on présente comme le Manchester le moins sexy et le moins dominateur de ces cinq dernières années s’apprête, si la tendance se confirme, à obtenir le titre le plus facile de sa récente histoire. Ou plutôt le moins disputé, faute d’un véritable challenger : Chelsea est en fin de cycle, et Arsenal flanche dès qu’il a l’occasion de mettre la pression sur les Red Devils. En résumé, le futur champion de Premier League sera à l’image de ses deux récents lauréats individuels : un vainqueur par défaut.

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

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