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  • France/Espagne (0-2)

La leçon d’espagnol

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La leçon d’espagnol

L'Equipe de France n'a pas fait illusion face à l'Espagne, qui a plié l'histoire en 45 minutes (0-2). Si la Roja est bien là où on l'attendait, les Bleus, eux, sont très loin du compte à moins de 100 jours de la Coupe du monde.

Les Bleus ont fait le boulot et se sont montrés à la hauteur. Pour éviter toute confusion, il s’agissait de la couleur d’un soir de l’Espagne. « Parfois, c’est simple le football » . Le regard un peu admiratif, Yoann Gourcuff ne se planque pas et reconnaît volontiers la supériorité espagnole. Oui, le foot est un jeu simple où il s’agit de se passer le balle jusqu’au moment où l’adversaire ne vous suit plus pour lui porter l’estocade. Avec 63% de possession, la Roja a récité sa partoche habituelle sans même se forcer face à une Equipe de France dont on peine à comprendre où elle veut en venir. Au fond, ce match amical opposait une formation sûre de son projet de jeu contre une équipe à la recherche de son identité. Et aucun Eric Besson du pays ne pourra faire quoi que ce soit pour éclairer la lanterne tricolore à ce sujet. Pour faire simple et pour bien situer la différence de maîtrise collective entre les deux rivaux, il suffisait de savoir compter jusqu’à trois. Comme le nombre de touches de balle maximum des joueurs ibériques. Côté français, il fallait avoir fait maths sup pour tenir la stat. Et quand, en fin de match, par la grâce des changements et d’une légère baisse de régime de l’Espagne, sûre de son fait, la France a enfin semé un peu de désordre dans le camp adverse, elle a singulièrement « manqué de classe dans les derniers mètres » , selon les termes d’Arsène Wenger, là où il en faut le plus. Cruel mais tellement juste… et inquiétant !

Escudé prend deux fois le bouillon

Dans un Stade de France bien garni mais sans plus pour pareille affiche, les Bleus prennent pourtant le match par le bon bout. Un pressing assez haut, des lignes resserrées, bref tout ce qu’il faut pour espérer poser des soucis à la Roja. Pas suffisant pour vraiment la mettre à la faute même si on note un contrôle orienté de Gourcuff dans la surface suivi d’un centre en retrait un poil trop mou pour Henry. Oui, cette entame pouvait indiquer le début de quelque chose dans l’opération “reconquête des cœurs avant la Coupe du monde”. Mais, comme à chaque fois que l’on joue l’Espagne ou le Barça, la question se pose presqu’aussitôt que le pressing : combien de temps pouvoir maintenir cette intensité ? Ben là, l’interrogation ne dépasse pas le quart d’heure. Tranquillou, sans avoir l’air de vraiment monter en régime, les Espagnols commencent à cacher le ballon. La première alerte vient d’un échange entre Fabregas et Iniesta qui oblige Sagna à tacler comme un crevard (20e). Un simple avant-goût. On reprend Iniesta, petite passe vers David Silva qui rate le cuir mais trompe Escudé direction David Villa en un contre un avec Lloris : du gâteau quoi (21e, 0-1). Et 36e but en 55 sélections pour le flingueur : Raul entends-tu ? Prudents, les Azules d’un soir n’insistent pas, continuent de maîtriser en évitant de donner une prise à une quelconque rébellion locale. Pourtant, la France ne finit pas trop mal la première période. Bon signe ça, non ? Non ! Les champions d’Europe profitent de l’aspiration, lancent une première banderille un peu massacrée par Iniesta sur le flanc droit de la surface, avant de remettre ça, dans la continuité, dans la même zone avec Sergio Ramos qui mystifie Escudé, définitivement trop tendre, pour ajuster Lloris (45e, 0-2). Break dans les dents et des sifflets en prime pour rentrer aux vestiaires.

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Henry et Ribéry sous les sifflets

A la reprise, l’Espagne reprend les débats avec les entrées de Xavi (pour Fabregas) et Fernando Torres (à la place de Villa, job done). Façon de dire : et si on jouait vraiment maintenant ? En vérité, Del Bosque ménage sa monture (la sortie de Cesc) et réajuste tactiquement (la puissance d’El Nino pour profiter des espaces). Et d’entrée le buteur de Liverpool met Ciani dans le vent avec deux grands ponts, comme une dédicace à Wayne Bridge, avant d’obtenir une faute : bienvenue au très haut niveau, Michael (50e) ! Dix minutes plus tard, nouvel appel croisé de Torres sur un service aux petits oignons de Sergio Ramos (exter’ et il est juste défenseur), mais la frappe du blondinet est bien captée par Lloris (61e). L’heure de jeu, l’heure des changements dont celui de Thierry Henry, sous les huées, pour l’entrée de Govou. Drôle de crépuscule pour le meilleur buteur de l’histoire de l’Equipe de France. Avec le même goût du raffinement, le public commence à entonner des « olé » sur passe à dix ibérique, à l’image de ce qui s’était passé au Vélodrome un an plus tôt face à l’Argentine (0-2). Ou quand Parisiens et Marseillais partagent plus de points communs qu’ils ne le pensent…

Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Ribéry, touché au genou, de quitter le pré sous les noms d’oiseaux, pour l’entrée en piste de Malouda. Henry-Ribéry, enfin sur la même longueur d’onde, celle de la médiocrité. Car bizarrement ce dernier quart d’heure sans leurs deux leaders techniques présumés se révèle être la meilleure période des Bleus avec enfin des couloirs bien animés, du dynamisme dans les courses, de la tonicité dans les contacts et du tranchant dans les derniers mètres, à l’image de cette tête smashée de Malouda sur le poteau de Casillas sur un centre de Cissé. Au passage, on aura aussi noté le bon finish de Gourcuff, longtemps transparent mais comme libéré par la sortie de Ribéry, très souvent sur ses plates-bandes. Alors que les jeux paraissaient faits pour la quasi-totalité de la liste, cette petite leçon d’espagnol aura au moins servi à poser une question essentielle : et s’il y avait plus de places à prendre qu’on ne le croit pour l’Afrique du Sud… ?

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