- Serie A
- J37
- Roma-Juventus (0-0)
La Juventus sur le toit de la Botte
Malgré un match nul sans saveur (0-0), la Juventus a fait le nécessaire pour s'adjuger un septième Scudetto d'affilée. La marque d'un grand club, sans contestation possible.
AS Roma 0-0 Juventus
Tel le sparadrap qui enquiquine le capitaine Haddock dans L’Affaire Tournesol, cette saison, le Napoli a longuement ennuyé la Juve. Mais, finalement, la Vieille Dame a gardé le cap et tient encore la barre du football italien. Sans faire un grand match, ce dimanche à Rome, la Juventus s’est octroyé un septième Scudetto d’affilée, quatre jours après avoir décroché une nouvelle Coupe d’Italie face au Milan dans ce même stadio Olimpico. Le bilan positif d’une saison qui n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là, mais qui a illustré parfaitement l’ADN de ce club à part : la Juventus n’abandonne jamais. Et ce soir, à défaut de lutter encore, elle va célébrer son succès avec la manière.
Petit dîner entre amis
Qui dit rencontre de gala dit tenue qui va avec, et c’est en costume avec nœud papillon que les Giallorossi accueillent leurs hôtes. Un choix vestimentaire qui s’est imposé presque au dernier moment, après avoir appris sur le tard que ni l’Inter et ni la Lazio ne pourraient l’empêcher de figurer parmi le gratin européen l’an prochain. C’est donc avec la banane que les protégés de Di Francesco commencent cette soirée, sans montrer toutefois l’envie de bousculer leurs visiteurs. Du côté des farceurs, Pellegrini chipe la vedette à Matuidi, mais sa mauvaise blague, totalement involontaire au passage, empêche son ami Džeko de pousser le cuir au fond des filets (8e). Par manque totale de classe, c’est au tour du Belge Nainggolan de voler le ballon aux petits Juventini, pour ne rien en faire d’intéressant et l’envoyer dans le jardin du voisin. « Mal élevé » , peste dans son coin Allegri, venu à Rome pour faire la fête et non pour faire de la garderie. D’autant plus que le reste de la soirée se passe pour le mieux. Ces sympathiques Turinois ne sont pas ici en ennemis, mais accordent beaucoup de respect à leurs homologues romains. En buvant deux-trois Spritz, les 22 convives se rappellent combien de fois ils ont lutté ensemble pour rafler le gros lot, boivent un cul-sec à la superbe histoire européenne romaine, puis un deuxième pour cette année écoulée qui satisfait tout le monde. En manque d’attention, Pellegrini crache un noyau d’olive qui passe juste à côté du visage de Szczęsny, humour qui ne fait pas trop rire le Polonais (41e). Pas suffisant pour casser l’ambiance, et c’est tant mieux.
La couronne est prête
Après une pause bien méritée, tout ce beau monde retourne vaquer à ses petites activités. Paulo Dybala pense avoir la bonne idée en prenant le contrôle des platines, mais il est repris de justesse par le gérant des lieux, soucieux de ne pas déranger le voisinage (48e). Le mot d’ordre, c’est l’amusement, et il n’y aura pas de place pour un quelconque écart. Nainggolan va d’ailleurs dépasser les bornes à deux reprises (63e, 68e) et donc quitter les lieux plus vite que prévu sur demande de l’homme au gilet fluo. Derrière ce moment de flottement, la soirée arrive presque à son terme, et le moment tant attendu est arrivé : Gigi Buffon, jamais très loin de ses amis, donne de la voix pour rameuter tout le monde. Il sait forcément que pour la septième année d’affilée, sa bande de potes va être sacrée meilleure équipe italienne du moment. Il sait aussi que cette année fut un peu plus difficile que les autres, que la lutte a fait rage, mais qu’au bout, la joie n’en est que plus belle.
AS Roma (4-3-3) : Alisson – Kolarov, Juan Jésus, Fazio, Florenzi – Pellegrini, De Rossi, Nainggolan – Cengiz Ünder, Džeko, El Shaarawy. Entraîneur : Eusebio Di Francesco.
Juventus (4-2-3-1) : Szczęsny – De Sciglio, Barzagli, Rugani, Alex Sandro – Khedira, Pjanić – Bernardeschi, Dybala, Mandžukić – Higuaín. Entraîneur : Massimiliano Allegri.
Résultats et classement de Serie APar Andrea Chazy