- Ligue des champions
- 1/4 de finale retour
- AS Monaco/Juventus (0-0)
La Juventus stoppe le périple rouge
Zéro. Comme le nombre de buts ce soir. La Juve a bien contenu les attaques de courageux Monégasques et composte son billet pour les demi-finales. Et du coup, zéro aussi comme le nombre de clubs français au prochain tour de la Ligue des champions.
Il suffisait d’un 0-0 à la Juventus pour aller en demi-finale de Ligue des champions. Et en bons Italiens qu’ils sont, les Turinois ne s’en sont pas privés. Les hommes de Massimo Allegri ont défendu très bas, ils ont tenu et tenté parfois leur chance en contre, mais pourquoi en faire plus finalement ? Monaco, qui devait marquer pour passer, a tout essayé, tout donné, mais s’est confronté à un mur d’expérience. Les Monégasques ont eu des occasions, mais pas suffisamment dangereuses pour ouvrir le score. La dure loi du « c’est celui qui est le plus expérimenté qui gagne » a encore eu raison de nos clubs français en Ligue des champions.
Opposition de style
D’entrée de jeu, les deux équipes affichent leurs ambitions. La Juventus est intraitable défensivement et joue en contre. Il lui faut garder ce score quitte à franchir les limites, comme sur cette main de Chiellini dès la première minute de jeu. En tombant, l’Italien récupère le ballon de la patte et empêche Moutinho d’aller plus loin. Le paroxysme de l’antijeu. Les phases offensives turinoises sont très courtes et peu dangereuses, hormis cette frappe de Tévez juste avant la mi-temps qui pousse Louis-II à retrouver son naturel… Le mutisme, le silence. Alors que Monaco de son côté essaye d’assiéger et d’asphyxier son adversaire quitte à tenter de loin comme sur ces lourdes frappes de Kondogbia à la 6e et à la 20e qui font frémir Buffon. Par deux fois seulement, ils arrivent à s’immiscer dans la surface bianconera. Une première fois à la 15e minute avec Bernardo Silva qui centre fort et pousse presque Barzagli au CSC. Une deuxième fois à la 36e avec Kondogbia qui tente de passer entre Vidal et Chiellini, mais tombe dans la surface. Pas de penalty pour l’arbitre. Catenaccio vs étranglement. Le sort ne choisit pas son camp. Pas encore en tout cas. Monaco veut aller chercher la demi-finale, la Juve l’attend.
Harder, better, faster, stronger
Et l’opposition de forces ne semble pas en mesure de changer en seconde période. Au contraire, elle s’amplifie. La Juventus défend encore plus bas, plus fort, et part plus vite en contre. Monaco multiplie les offensives plus souvent et plus dangereusement. On se croirait dans une chanson des Daft Punk. Très vite, Monaco se retrouve dans le camp turinois. Très vite, Buffon se troue sur un coup franc de Carrasco, mais Abdennour est trop court pour pousser le ballon. Très vite, un contre mené par Tévez débouche sur une frappe sans contrôle de Morata… Et ça se passe comme ça pendant un bon bout de temps. Pendant au moins 30 minutes. D’un côté comme de l’autre, plus le temps passe, plus le rythme s’intensifie, plus les occasions se succèdent, et plus le tableau d’affichage semble vouloir rester bloqué sur ce 0-0. Et puis finalement, la fatigue prend le dessus. L’expérience de la Juventus aussi. La temporisation est un art, Monaco le sait désormais. L’arbitre siffle trois fois. C’est la fin. La Juventus mérite largement sa demi-finale pour sa capacité à gérer des matchs compliqués. Monaco a eu sa chance, mais ne l’a pas saisie. Oscar Wilde leur dirait qu’ils peuvent avoir des regrets, mais pas de remords. L’épopée rouge s’arrête là.
À lire : les notes du match
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Par Ugo Bocchi