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La Juve va-t-elle « fausser » la fin du championnat ?
Avec 14 points d'avance sur son dauphin et une demi-finale de Champions League contre le Real Madrid à venir, la Vieille Dame risque de se désintéresser très fortement de la Serie A. Une attitude qui pourrait influer sur les luttes pour l'Europe et le maintien.
Le match du titre. Voilà comment ce Juventus-Fiorentina aurait dû être présenté si tout s’était passé comme prévu. Entre-temps, il y a eu un derby de Turin perdu et un nul de la Lazio contre le Chievo qui ramènent les Biancocelesti à 14 longueurs. Le calendrier de cette 33e journée proposant également un Lazio-Parma, on peut légitimement douter que l’écart augmentera, permettant ainsi un sacre anticipé de la Juventus. Au contraire, au vu des derniers matchs, misez plutôt sur un nul, voire une victoire de la Viola. C’est qu’avec une telle avance et d’importantes échéances à venir sur la scène européenne, les Bianconeri tendent à lâcher du lest d’un match à l’autre. Sont-ils en train d’altérer le sprint final de la Serie A ?
La Lazio, dindon de la farce ?
La Lazio justement, la seule à être tombée contre la Juve lors des trois dernières journées de championnat. C’était le samedi 18 pour un pseudo match Scudetto. Quoi qu’il en soit, cette rencontre opposait le leader et son dauphin, difficile donc de la prendre à la légère. Et effectivement, la Juve s’est imposée 2-0. Seulement voilà, l’approche a été différente contre Parma et le Torino. Si le revers contre le premier (enfin, le dernier de Serie A) n’aura aucune influence sur le déroulement du championnat, celui lors du derby est plus problématique. Allegri avait décidé de se passer de trois de ses titulaires, à savoir Chiellini, Barzagli et Tévez. Un mini turn-over qui annonçait la couleur sur la façon dont le match a été appréhendé, même s’il s’agissait d’une affiche particulière. Problème, le Torino est en pleine course pour l’Europe et le calendrier en championnat jusqu’à la fin de la saison n’arrange rien.
Le calendrier qu’il ne fallait pas
Hormis le dernier match contre le Hellas Verona, la Juve va affronter des équipes qui seront très certainement en course pour un objectif. Cette semaine, elle enchaîne la réception de la Fiorentina et le déplacement chez la Sampdoria, deux concurrents directs séparés par un petit point et qui luttent pour une place en Ligue Europa. Le déplacement à Gênes précédera de seulement quatre jours la demi-finale aller de Champions League. Revenue à quatre unités des places européennes, l’Inter est au programme lors de l’antépénultième journée. S’ensuivra la réception du Napoli qui est loin d’avoir dit son dernier mot pour les places qualificatives en C1. Au milieu de tout ça, la venue de Cagliari qui a encore de minces espoirs de maintien. Très logiquement, Allegri pensera à autre chose qu’au championnat jusqu’au retour au Bernabéu. On peut donc estimer à minimum trois le nombre de matchs de championnat où la Juventus s’en battra les reins, hormis, peut-être, le jour où il y aura vraiment l’occasion d’officialiser le titre (samedi à Gênes ?).
Retenir la leçon de l’an passé
Le technicien bianconero veut surtout éviter de commettre la même erreur que son prédécesseur. En effet, Antonio Conte avait tout misé sur le championnat la saison dernière, ne résistant pas à la tentation d’exploser record sur record et notamment passer la barre mythique des 100 points. Ce sera finalement 102 et le titre honorifique du plus grand cannibale des ligues européennes majeures. Une belle démonstration de force, qui a surtout créé des dommages collatéraux. C’est le parcours en Ligue Europa qui avait trinqué, alors que la finale se disputait justement au Juventus Stadium. 14 victoires lors des 15 derniers matchs de championnat, zéro victoire en demies de la Ligue Europa contre le Benfica. Pas de turn-over, une équipe à bout de forces et une élimination qui a vraiment fait tache. Un trophée européen plus ou moins bazardé. Plus que les joueurs alignés (titulaires ou réservistes), c’est en fait l’état d’esprit qui fera la différence lors des rencontres restantes en Serie A. Allegri a beau vouloir maintenir ses hommes sur le qui-vive avec de grands discours, personne n’y croit. La Vieille Dame a déjà la tête à Madrid.
Par Valentin Pauluzzi