- Italie
- Serie A
- 8e journée
- Fiorentina/Juventus (4-2)
La Juve s’écroule à Florence
Au terme d’un match de fou fou fou, la Fiorentina a effectué une remontée incroyable pour s’offrir le scalp de la Juve. Les Turinois, qui avaient pourtant le match en main, menant 2-0 à la mi-temps, peuvent se mordre les doigts et en vouloir un peu à l’arbitrage de M. Risoli. Ils sont désormais à 5 points de la Roma.
Fiorentina-Juventus 4-2
Buts : Rossi (66e, 76e et 80e) et Joaquín (78e) pour la Fio. Tévez (37e) et Pogba (40e) pour la Juve
La Juve se souviendra longtemps de cette maudite 65e minute. Alors qu’elle mène tranquillement 2-0 face à la Viola, la Fiorentina obtient un penalty discutable. Matías Fernández tombe après une poussette de Kwadio Asamoah. Le Chilien peut remercier M. Risoli, auteur d’un arbitrage indigeste. Giuseppe Rossi convertit et Artemio Franchi se remet de son extinction de voix. Les potes de David Pizarro partent alors à l’assaut des bois adverses, devant la Curva Fiesole. S’ensuivent 15 minutes de folie. C’est d’abord Pepito Rossi, invisible en première mi-temps, qui résiste superbement à Pogba avant de placer une frappe sèche qui trompe un Buffon aux fraises. C’est ensuite Joaquín très bien servi par Borja Valero qui bat tranquillement Gigi. 3-2 pour la Fio ! Du délire, Florence bouillonne et, pour une fois, la Vieille Dame fait son âge. D’ailleurs, alors que la Juve tente désespérément d’égaliser, elle prend un nouveau contre éclair. Cuadrado tape un 100 mètres de sprinteur jamaïcain et sert Rossi. 4-2. Terminé, bonsoir. La Fio reste au contact, la Juve, elle, est désormais à 5 points de la Roma. Mais elle a surtout encaissé une défaite qui risque de faire des dégâts. Le regard vide de Gigi Buffon semble en tout cas en témoigner.
Périph’ et carambolages
Pourtant, le début de match ne laissait en rien présager ce scénario de folie. L’entame est hachée, les deux équipes jouent en 3-5-2 et le milieu de terrain a quelque chose du périph’ en heure de pointe. Les duels sont âpres et les carambolages sont nombreux. Aquilani place un tacle assassin sur Bonucci qui lui vaut un carton orange. Seul Cuadrado et son jeu tout en percussion parviennent à donner des sueurs froides à la défense bianconera, mais ses accélérations sont une denrée bien maigre face aux imprécisions techniques des 22 acteurs. Juste avant la mi-temps, Carlitos Tévez reçoit un ballon dans la surface, se retourne et se fait très légèrement crocheter par Gonzalo. L’Apache transforme une action anodine en coup de pied de réparation. Il se fait justice lui-même. Cette Juve est impitoyable. La Fio est groggy et, moins de deux minutes plus tard, elle encaisse déjà le coup de grâce. Sur une contre-attaque, Pogba lance Tévez, Cuadrado tente de s’interposer, son tacle de desperado se transforme en passe décisive pour Pogba la pioche, qui n’en demandait pas tant. Joli une-deux et 2-0. Face à cette Fiorentina stérile qui aligne tant de joueurs délicieux au milieu, le froid réalisme de la Juve fait la différence. Aux citrons, on se dit que le match est fini.
La revanche Roberto Baggio
D’ailleurs, la Fio n’y croit pas trop, elle sait que sans Mario Gómez, elle ne pourra pas rivaliser. La Juve impose son impact physique. Plus puissants, les coéquipiers de Pirlo attaquent tambour battant. Il faut une belle sortie de Neto pour empêcher Marchisio d’enterrer les hommes en mauve. Tant pis si Llorente est moyen, la Fio prend la marée et Chiellini, à son tour, manque de tromper Neto sur un coup de tête. On se dit alors que la Juve, en Vieille Dame gestionnaire, va s’imposer 2-0, mais c’est sans compter sur un pénalty généreux et le formidable orgueil florentin. Ce soir, Florence peut festoyer, la Viola qui n’avait plus battu la Vecchia Signora depuis 15 ans a enfin vengé le départ de Roberto Baggio chez l’ennemi du Nord. Et pan !
Par Arthur Jeanne