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La Juve reprend le même refrain
La Juventus démarre la saison 2012-13 de la même façon qu'elle avait débuté (et terminé) l’exercice précédent : en gagnant. Parme s'incline 2-0 sur des buts de Lichtsteiner et Pirlo. Dans l'autre match, Jovetić abat l'Udinese (2-1).
La Juventus a un credo. Lorsque l’on a fait une saison parfaite, pourquoi ne pas recommencer exactement de la même façon ? Bah ouais, tiens. Du coup, on prend (presque) les mêmes et on recommence (presque) pareil. Comme la saison dernière, le championnat débute donc par une victoire contre Parme au Juventus Stadium. L’an dernier, 4-1, ce coup-ci, 2-0. Pour pousser le vice jusqu’au bout, le premier buteur de la saison est le même : Stephan Lichtsteiner, le latéral suisse toujours convoité par le PSG. Vu le match énorme qu’il a encore effectué ce soir, pas sûr que les dirigeants turinois le laissent filer. Même pour 15 millions d’euros. Si la domination du champion d’Italie ne fait absolument aucune discussion pour ce premier match contre des Parmesans bien timorés, le second but, inscrit par Andrea Pirlo, va déjà faire débat. Le meilleur joueur de la Squadra Azzurra lors du dernier Euro tire rapidement un coup franc : Mirante, le gardien de Parme, est pris de vitesse, se couche et bloque le ballon sur sa ligne. Oui, sauf que selon l’arbitre de surface (inauguration 2012-13), le ballon est entré. Or, aucun des 5 ralentis proposés par la télévision italienne ne permet de dire si, oui ou non, le cuir a bien franchi la ligne. Déjà, en première période, une décision avait fait gueuler les joueurs de Parme : l’arbitre a concédé un pénalty pour une faute de Mirante sur Lichtsteiner. La faute existe, sauf que le Suisse, s’il a été servi par Vučinić (là encore, difficile de savoir si c’est Vučinić qui touche le ballon ou bien un défenseur de Parme), est hors-jeu. Bon, de toute façon, Vidal avait décidé de ne pas marquer, tirant son péno comme une grand-mère.
Après une première mi-temps terne, au cours de laquelle ce pénalty s’avère être le vrai seul fait marquant, la Juve appuie sur l’accélérateur en début de seconde période. Vučinić oublie d’abord Marchisio seul face au but vide, mais, à la 54e minute, Lichtsteiner, idéalement servi par Asamoah (excellent ce soir), donne l’avantage à la Juve. Derrière, Pirlo double la mise avec son coup franc filou et controversé. Puis la Juve se balade, comme elle a eu l’habitude de le faire au cours de la saison dernière. La prestation de Parme se résume à une belle frappe de Biabiany repoussée par Storari, un autre déboulé du Français qui tente de servir en vain l’ancien Lyonnais Belfodil, et un tir lointain de Ninis. Trop léger pour une équipe qui restait sur sept victoires consécutives en Serie A et qui n’a visiblement pas encore digéré le départ de Giovinco (qui s’est blessé en fin de rencontre, espérons rien de grave). Pas de soucis, en revanche, pour la Juventus. Malgré l’absence de Chiellini, remplacé par le jeune Marrone dans l’axe, la Vieille Dame semble déjà prête. Les automatismes sont là, Asamoah s’est intégré dans le onze-type aussi vite que Pirlo la saison dernière, et la moustache de Vučinić est vraiment superbe. Mais pas autant que la barbe de Pirlo, certes. Bref, la Juve reprend exactement là où elle s’est arrêtée en mai dernier. Elle en est désormais à 40 matches sans la moindre défaite en Serie A. Bon courage à celui qui souhaitera la faire tomber.
Jovetić superstar de Florence
Un peu plus tôt dans la soirée, la Fiorentina et l’Udinese ont inauguré la saison 2012-13 en Italie. D’un côté, une Fiorentina qui a clairement à cœur de se faire pardonner après une saison merdique. De l’autre, une Udinese qui a plutôt la tête à son préliminaire de Ligue des champions qu’à la première journée de championnat. Au final, cette différence d’implication s’est ressentie sur la pelouse. La Fiorentina a offert une prestation généreuse, pleine de courage et d’abnégation. Le but victorieux, inscrit par Jovetić à la dernière minute de jeu, n’a été que la consécration d’une partie jouée à un niveau jamais affiché la saison passée. Il faut dire que les trois quarts de l’effectif ont été changés. La Fiorentina new look de Montella s’appuie sur des joueurs comme Borja Valero, encore en rodage, Romulo, très bon aujourd’hui, ou encore Rodriguez, impeccable hormis sur le but de l’Udinese. Ah oui, le but, tiens ! Un but qui a bien failli gâcher la première de Montella au stadio Artemio Franchi. Il est inscrit par Maicosuel, recrue estivale, à la demi-heure de jeu, sur un service parfait de Muriel, la petite pépite colombienne. Un modèle de cynisme, tant l’Udinese n’avait pratiquement rien fait avant de venir faire trembler les filets de Viviano. D’ailleurs, autant être clair : le portier florentin n’a touché le ballon qu’une seule fois au cours de cette partie. Pour aller le chercher au fond de ses cages.
Ce premier but de la saison (inscrit pour la seconde année consécutive par un joueur qui découvre la Serie A – l’an dernier, c’était Klose pendant Milan-Lazio) a, un temps, refroidi les ardeurs florentines. Mais pendant la pause, l’Aeroplanino tape du poing. Pas question de se laisser marcher dessus par des mecs qui ont leur numéro de maillot floqué en rouge… Alors, dès le début de la seconde période, la Fiorentina (re)prend les choses en main. Ljajić tente beaucoup, mais est imprécis, Jovetić régale, mais n’est pas efficace. L’Udinese contrôle et se voit bien repartir dans le Frioul avec ce mini hold-up. C’était sans compter sur le jeune Faraoni. Objectivement talon d’Achille de l’équipe, l’ancien de l’Inter a, en plus, la malchance de détourner dans ses propres filets un tir de Jovetić. À 1-1, la Fio sent bien qu’il y a un coup à jouer. Les entrées d’El Hamdaoui et de Cuadrado donnent du peps à l’équipe, et il faut un miracle du défenseur Danilo sur sa ligne pour éviter le deuxième but. Les espoirs florentins de s’imposer semblent s’évanouir lorsqu’un coup franc de Pasqual vient s’écraser sur le poteau. Oui, sauf que la Fiorentina compte dans ses rangs un fuoriclasse. Jovetić, dans les arrêts de jeu, offre les premiers trois points de la saison à son club, d’un tir placé. Voilà peut-être pourquoi Manchester City souhaite mettre 35 millions d’euros pour l’enrôler. En attendant, les joueurs de la Fiorentina peuvent compter sur lui. Montella aussi.
Les résultats :
Juventus – Parme 2-0 Lichtsteiner 54′, Pirlo 58′
Fiorentina – Udinese 2-1 Jovetić 67′ et 91′ / Maicosuel 28′
Éric Maggiori