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La Juve peut seulement gagner
Ce soir, la Juventus reçoit Copenhague, pour le compte de la 5e journée de Ligue des champions. Derniers de leur poule, les Turinois conservent leur destin entre leurs mains. À une seule condition : gagner leurs deux derniers matchs.
Avant même d’aborder ce match décisif de Ligue des champions face à Copenhague, la Juventus a reçu une bonne nouvelle. Non pas que les Danois avaient tous chopé une grippe, et qu’ils allaient devoir envoyer une équipe bis au Juventus Stadium, mais juste qu’ils vont aborder cette rencontre en tant que leaders de Serie A. Pour la première fois de la saison. Car, lundi soir, la Roma a fait match nul à domicile contre Cagliari (0-0) et la Juve, victorieuse dimanche après-midi sur la pelouse de Livourne, a donc pu récupérer le trône d’Italie, en solitaire. Première en Serie A, dernière en Europe. C’est le paradoxe actuel de l’équipe d’Antonio Conte, qui n’est toutefois pas dans une situation désespérée. En effet, elle a déjà surmonté les deux rencontres les plus difficiles de la poule, à savoir la double confrontation contre le Real Madrid. Il ne reste désormais plus que la réception de Copenhague, et le houleux déplacement à Istanbul, où la Juve pourrait cependant n’avoir besoin que d’un nul pour se qualifier. Là aussi, un sacré paradoxe.
Wiland héroïque, Juve naïve
Les tifosi avaient fait leurs petits calculs dès le coup de sifflet final du match retour face au Real Madrid. Real, 10, Galatasaray et Copenhague, 4, Juventus, 3. À vos calculettes. En considérant que le Real va s’imposer à domicile contre les Turcs (ils avaient gagné 6-1 au match aller à l’extérieur, donc bon…), il suffirait alors d’un succès turinois face à Copenahgue pour permettre au champion d’Italie de passer de la dernière à la deuxième place du groupe. Lors de la dernière journée, on peut imaginer aisément que le Real ne perdra pas au Danemark (nul, au mieux). Il suffirait alors à la Juve d’aller prendre un point en Turquie pour se qualifier. Facile ? Presque. Car, si sur le papier, la qualification paraît tout à fait abordable, on oublie que la Juve version 2013/14, souveraine en Italie (34 points après 13 journées : meilleur début de saison d’Antonio Conte à la tête du club), n’a pas encore obtenu la moindre victoire en Ligue des champions. Trois nuls et une défaite. Et surtout, les deux adversaires qu’elle est censée abattre pour se qualifier lui ont tenu tête lors des matchs aller.
Copenhague avait remercié son gardien, Wiland, héroïque lors du match du Parken Stadium, tandis que face à Galatasaray, la Juve avait surtout fait preuve de naïveté (le but encaissé à la dernière minute juste après avoir pris l’avantage) et de maladresse. Mais bon, les circonstances n’ont que peu d’importance. Ce qui compte, vraiment, c’est que la Juve doit s’imposer ce soir. Une défaite serait éliminatoire, un nul, quasiment aussi, même s’il restera la possibilité d’aller s’imposer lors de la dernière journée à Istanbul. Mais ne dites pas ça à Antonio Conte. Lui ne se laisse pas d’autre alternative que de s’imposer ce soir. Trois points pour remettre en selle son équipe, qui court après une victoire en Europe depuis le 6 mars dernier, et le succès 2-0 face au Celtic Glasgow. « Il n’y a pas de demain, il y a seulement un aujourd’hui. Contre Copenhague, nous devons juste gagner. Nous n’avons droit qu’à un seul résultat, c’est ça qui me rend serein » a affirmé le coach avant la rencontre. Une drôle de façon de voir la sérénité.
Pogba stratosphérique, Llorente valeur montante
Pour cette rencontre face aux Danois, Conte va surtout tenter de capitaliser sur les certitudes obtenues en championnat d’Italie. Depuis sa défaite sur la pelouse de la Fiorentina, le 20 octobre dernier, la Vieille Dame a gagné tous ses matchs de championnat, abattant tour à tour le Genoa, Catane, Parme, le Napoli et Livourne, le tout sans encaisser le moindre but. Une assise défensive retrouvée, et ce, malgré la récente défection de Barzagli, remplacé dimanche dernier en défense centrale par… Vidal. « Barzagli n’est toujours pas disponible, mais nous avons à disposition d’autres joueurs dans l’effectif, comme Caceres, qui font de très bonnes choses » a assuré Conte qui, visiblement, a déjà occulté les deux cagades de son latéral uruguayen face au Real Madrid. Le technicien de 44 ans sait néanmoins qu’il peut compter sur un Paul Pogba stratosphérique. Le Français est actuellement le meilleur joueur turinois, et il l’a encore prouvé dimanche, avec une prestation à nouveau saluée par la presse transalpine.
La nouveauté, en revanche, c’est l’influence grandissante de Llorente sur le front de l’attaque. Depuis qu’il a réussi à véritablement débloquer son compteur lors de la double confrontation face au Real Madrid, l’Espagnol prend une nouvelle dimension. Il a marqué contre Naples, et a inscrit un nouveau but splendide contre Livourne. Son entente avec Tévez est grandissante et, dans cette situation, le retour de blessure de Vučinić viendrait presque créer un embouteillage sur le front de l’attaque. Conte ne va pas s’en plaindre. Lorsque l’on veut lutter sur tous les tableaux, mieux vaut être trop que pas assez. Et cela vaut aussi pour les supporters, appelés à venir en masse ce soir. « J’ai entendu parler d’une grève des tifosi, mais je pense qu’elle n’aura pas lieu ce soir. Les supporters sont le noyau dur du Juventus Stadium, je ne pense vraiment pas qu’ils vont nous abandonner dans un moment aussi capital pour la Juve » a affirmé le coach. Capital. Le mot est lâché. Et retentira certainement dans la tête des joueurs, ce soir, lorsque résonnera l’hymne de la Ligue des champions.
Par Eric Maggiori