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La Juve marche sur les rêves monégasques
Plantée dans ses espoirs en première période, l'AS Monaco s'est une nouvelle fois inclinée à Turin mardi soir dans sa demi-finale retour de Ligue des champions face à une Juve largement supérieure (1-2).
Juventus 2-1 AS Monaco
Buts : Mandžukić (33e) et Daniel Alves (45e) pour la Juve // Mbappé (69e) pour l’ASM
Il aura donc fallu attendre un peu moins de 170 minutes pour voir enfin l’AS Monaco regarder la Juventus dans les yeux. Un moment où les hommes de Jardim savaient déjà que la qualification était jouée, la faute à deux buts concédés avant l’entracte, et où seul l’honneur avait sa place. Finalement, c’est avant tout pour ça que cette bande de rêveurs était venue à Turin : pour ne pas partir la tête basse face à une Vieille Dame qui l’aura maîtrisée à l’expérience sur les deux manches. Alors, les dernières images de cette double confrontation resteront le regard imbibé de Glik planté dans celui d’un Higuaín au bord des larmes ou encore celui de Raggi rageur. Oui, l’ASM avait des tripes et les a vidées sur une scène européenne qu’elle savait, finalement, trop grande pour elle. Cette histoire est terminée et l’Hexagoal peut devenir l’unique cible dans le viseur.
La prof et son élève
Une question que s’est déjà posée chaque amateur de bicyclette : comment aborder un col ? Interrogation complexe devant laquelle, mardi soir, Leonardo Jardim avait enfilé le costume de Rafal Majka. Alors qu’il avale actuellement les derniers kilomètres d’un marathon débuté à la fin du mois de juillet dernier, le technicien portugais connaît ses priorités et sait que gratter un Hexagoal est plus raisonnable que rêver de grandes oreilles. Ces dernières semaines, il ne s’en est pas caché, mais, malgré la défaite subie à l’aller à Louis-II face à la Juve, qu’avait Monaco à perdre au Juventus Stadium si ce n’est ses fantasmes de finale ? Rien et c’est avant tout pour ça que Jardim avait tenté un pari pour cette soirée luxueuse : une défense à trois avec l’intégration de Raggi, la mise sur le banc de Fabinho et Lemar, et la titularisation de dernière minute de Benjamin Mendy pour pallier la blessure de dernière minute de Nabil Dirar. Côté Juventus, du classique, à l’exception du retour de Khedira, finalement ressorti dès les premières minutes de la bataille sur blessure musculaire pour laisser sa place au Marchisio de l’aller. Oui, celui qui règne avec calme et volume.
Ce que l’on retiendra avant tout de cette manche retour, c’est que l’AS Monaco a d’abord lâché ses tripes à Turin, envoyant un pressing incisif, laissant Tiémoué Bakayoko jouer sa partition et Kylian Mbappé claquer un poteau dès les premières minutes en position de hors-jeu. Puis, il y aura eu ces balles à blanc : une frappe lointaine de Falcao, une autre de Mbappé, mais surtout les sauvetages monstrueux de Chiellini devant les espoirs du capitaine monégasque. En face, la Juventus a d’abord laissé ces gamins s’exciter seuls, pliant sans rompre, et a finalement piqué à l’expérience. Danijel Subašić a alors sauvé une première patate de Mandzukić, puis a plié sur la seconde cartouche en deux temps de l’attaquant croate (1-0, 33e). Comme une première baffe pour mieux prévenir la seconde, retardée par Subašić devant Dybala et Higuaín, avant de voir Daniel Alves lâcher une volée magnifique sur un ballon repoussé des poings par le gardien croate avant la pause (2-0, 45e). Cynique, brutal, prévisible.
L’honneur et la tension
Si le Juventus Stadium avait compris dès le coup d’envoi, dessinant un CARDIFF en tribunes, Allegri aura été patient pour faire reposer des soldats toujours dans l’attente de la validation de leur sixième titre de champion d’Italie. Dès la cinquantième, le géomètre de Livourne a donc fait sortir Dybala pour lancer Cuadrado, alors que l’ASM avait déjà posé les armes, laissant Jemerson sauver les contours d’une claque déjà reçue malgré l’entrée de Fabinho et un nouvel échec de Mbappé sur la jambe de Buffon. Et, pour sauver l’honneur et le tableau, le même Kylian Mbappé, l’un des seuls Monégasques à la hauteur de l’événement sur cette double confrontation, a réussi à réduire la marque au bout d’un corner rapidement joué (2-1, 69e).
Regain de tension entre un ignoble essuyage de crampons de Glik sur Higuaín et un tout aussi vilain coup de coude balancé par Mandžukić sur Fabinho. Juste assez pour glisser des larmes dans les yeux de l’attaquant argentin, et pousser Jardim à abattre sa carte Germain pour faire reposer Bakayoko, rincé. Juste assez, aussi, pour voir qu’il restait un bout d’esprit de rébellion dans le cœur des Monégasques. L’AS Monaco sort de cette soirée avec les honneurs et en laissant la Juve filer vers la neuvième finale de C1 de son histoire. Le sens de l’histoire, finalement.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Maxime Brigand