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- Serie A
- 19e journée
La Juve, la Roma et le Napoli se rendent coup pour coup
Statu quo en tête de la Serie A. Longtemps tenue en échec sur la pelouse de Cagliari, la Juventus s'est finalement imposée 4-1. Le leader maintient ainsi huit points d'avance sur la Roma, vainqueur 4-0 d'un tout petit Genoa, et neuf sur le Napoli, qui a réussi l'exploit d'aller s'imposer 3-0 sur la pelouse du Hellas Vérone.
En italien, on dit « botta e risposta » . Traduction littérale : « un coup, et une réponse » . Il s’agit là du parfait résumé de la 19e journée de Serie A, dernière journée des matchs aller. Les trois équipes de tête, la Juventus, la Roma et le Napoli, se sont en effet rendu coup pour coup lors des 90 minutes qui viennent de s’écouler. En tout, les trois formations ont inscrit onze buts, et n’en ont encaissé qu’un seul : celui pris par la Juve en début de rencontre sur la pelouse de Cagliari. Mais le message semble être clair : ces trois-là devraient composer le trio de tête à la fin de la saison. Et chacune a de quoi se vanter aujourd’hui : la Juve, avec onze succès de rang, vient de battre le record de victoires consécutives de son histoire, la Roma s’est immédiatement relevée après la débâcle du Juventus Stadium, et le Napoli est allé mettre une fessée au Hellas Vérone, pourtant quasiment invincible depuis le début de la saison sur sa pelouse. Résultat : rien ne bouge en tête du classement. La Juve termine la phase aller avec 52 points, record de l’histoire (cela ferait 104 points à la fin de la saison en continuant sur ce rythme !). La Roma suit avec 44 unités, et le Napoli, 43. Impressionnant.
Explosion en huit minutes
La journée des trois cadors du Calcio n’a pourtant pas suivi le même déroulé. Il y a ceux pour qui tout a été trop facile du début à la fin, à savoir les Romains. Ceux pour qui il a fallu cravacher dur avant de faire sauter le verrou et de terminer en roue libre, les Turinois. Et enfin, ceux qui ont parfaitement géré leur match, en marquant à des moments clefs. Ça, ce sont les Napolitains.
À Cagliari, donc, la Juve s’est fait quelques frayeurs. Cagliari réalise en effet une très bonne entame de match et ouvre le score à la 21e minute par Pinilla. Galvanisés par cet avantage, les Sardes poussent et sont même proches de doubler la mise à deux reprises. À 2-0, cela aurait été un autre match. Mais une fois passé l’orage, la Juve reprend le contrôle des opérations et égalise par Llorente. Débute alors un véritable attaque-défense, avec Cagliari qui procède essentiellement en contre-attaques. Le temps passe, les minutes s’écoulent, et les Turinois, qui sont bien au courant que la Roma est largement en train de s’imposer, n’y arrivent pas. À 25 minutes du terme, Conte, pour chambouler son système, fait entrer Marchisio à la place de Pirlo. Choix gagnant. Sept minutes après son entrée, le milieu de terrain plie les mains d’un portier sarde loin d’être irréprochable sur une frappe lointaine. C’est le but qui change tout. Cagliari, qui avait bien tenu, s’écroule mentalement et encaisse deux autres pions dans les cinq minutes qui suivent, par Llorente et Lichtsteiner, homme du match. De 1-1 à 4-1 en huit minutes. Un véritable tour de force. Ce succès est donc le onzième consécutif pour la Juve en championnat. « Le record est validé » , comme dirait l’autre. Et la Roma est ainsi maintenue à distance.
Le retourné de Florenzi
Une Roma qui, de son côté, n’a pas eu à forcer son talent pour venir à bout d’une très faible équipe du Genoa. Le match était déjà plié à la pause, avec les joueurs de Rudi Garcia qui menaient 3-0. Le coach français a eu la réponse qu’il voulait : ses joueurs, battus 3-0 la semaine dernière à Turin, ont parfaitement réagi. Pendant 90 minutes, ils ont asphyxié une équipe génoise qui ne s’est pas approchée une seule fois de la surface adverse, et se sont créé d’innombrables occasions. La magie du jour est à mettre à l’actif de Florenzi, auteur d’un sublime but en retourné. Lui-même n’en croyait pas ses yeux. À noter également le 231e but en Serie A de Francesco Totti, et la cinquième réalisation en championnat de Benatia qui est, à l’heure actuelle, le défenseur ayant marqué le plus de buts dans les cinq grands championnats européens. Le constat est dur pour cette Roma : jamais l’équipe, même lors des années Spalletti ou Ranieri, n’a semblé autant armée pour aller décrocher le Scudetto. Manque de bol, elle tombe l’année où la Juve pulvérise tous les records. L’année où huit points d’avance semblent totalement irrattrapables.
Même constat pour le Napoli. Les Napolitains ont décroché aujourd’hui leur treizième succès en championnat. Et celui-là est l’un des plus beaux : un joli 3-0 sur la pelouse du Hellas Vérone qui, jusqu’ici, avaient battu tous ceux qui avaient osé mettre les pieds au stadio Bentegodi (seul le Chievo s’était imposé, mais le Bentegodi est aussi son stade). La victoire ne fait pas un pli, tant le Napoli a réussi à éteindre petit à petit son adversaire. Le splendide but de Mertens, homme-fort de ce début d’année 2014, a mis les Partenopei sur les bons rails après 25 premières minutes largement à l’avantage des joueurs de Mandorlini. En seconde période, l’emprise napolitaine est devenue de plus en plus forte, et le deuxième but, inscrit par Insigne, a définitivement annihilé les espoirs veronesi. C’est là un petit évènement : il s’agit non seulement du premier but d’Insigne en Serie A cette saison, mais aussi du tout premier but du Napoli inscrit par un joueur italien ! Dans la foulée du deuxième but, Dzemaili clôt les débats en contre. 3-0. Score net et précis. Le Napoli reste à un point de la Roma. La lutte pour la deuxième place entre ces deux formations fera rage jusqu’au bout.
Sans Pepito, pas de buts
La mauvaise opération du week-end, du coup, elle est pour la Fiorentina. Après trois victoires consécutives en championnat, l’équipe de Vincenzo Montella n’a pas réussi à faire mieux que 0-0 sur la pelouse du Torino. Ce qui, en soi, est loin d’être un mauvais résultat, puisque le Toro est invaincu à domicile depuis le 29 septembre, date de la défaite lors du derby turinois. La Fiorentina aurait évidemment espéré un meilleur résultat. Il faut dire que les absences conjuguées de Giuseppe Rossi et Mario Gómez ne facilitent pas la tâche de Vincenzo Montella, obligé de composer avec des remplaçants sur le plan offensif. La rencontre a toutefois été riche en occasions, de part et d’autre.
Peut-être quelques opportunités en plus pour la Fiorentina, qui est parvenue à developper un très beau jeu au milieu de terrain avec un toujours aussi bon Borja Valero. Mais la finition, avec Iličić en pointe, a évidemment laissé à désirer. Le Toro s’est rendu dangereux sur quelques accélérations de Cerci, ancien Florentin, mais lui aussi a manqué de précision. Au final, un 0-0 plutôt juste, qui ne sert véritablement ni aux uns ni aux autres. La Fiorentina reste quatrième, mais perd du terrain sur la troisième place. Le Torino, de son côté, maintient sa septième place, même si Parme, vainqueur 3-0 de Livourne samedi (avec notamment un doublé d’Amauri), est revenu à sa hauteur.
Zéro tir cadré
Hier, d’ailleurs, on a également assisté à l’un des matchs les plus ennuyeux de la saison, entre Bologne et la Lazio. Une rencontre soporifique, entre deux équipes plutôt animées par l’envie de ne pas perdre plutôt que par celle de l’emporter. En tout et pour tout, en 90 minutes, on note deux occasions, une de chaque côté. La première pour Klose, qui, à quelques mètres des buts, ne cadre pas, et l’autre pour Koné, qui manque également le cadre d’une reprise de volée. Bilan : 0 tir cadré pour la Lazio au terme des 90 minutes. La définition même d’une purge. Seul point positif pour Edy Reja : depuis son retour sur le banc laziale, son équipe n’a pas encore encaissé le moindre but (en deux matchs), ce qui n’était tout simplement jamais arrivé cette saison. Mais, du propre aveu du coach, « le président Lotito doit impérativement recruter au mercato » . À bon entendeur.
Enfin, lors du dernier match de la journée, l’Atalanta s’est donné de l’air en venant à bout de la lanterne rouge, Catania. Les Bergamaschi s’imposent 2-1, grâce à des buts de Denis sur pénalty et de Maxi Moralez. Ils remontent ainsi à la douzième position, en prenant provisoirement sept points d’avance sur la zone de relégation (avec Sassuolo, premier relégable, qui reçoit ce soir le Milan AC). Catane, pour sa part, reste bon dernier. Là aussi, le coach a le droit de dire à son président que des renforts seraient nécessaires. Vraiment.
Les résultats :
Livorno – Parma 0-3Palladino 2′, Amauri 86′ et 90′
Bologna – Lazio 0-0
Torino – Fiorentina 0-0
Cagliari – Juventus 1-4Pinilla 21′ / Llorente 31′, Marchisio 73′, Llorente 76′, Lichtsteiner 80′
Roma – Genoa 4-0Florenzi 25′, Totti 30′, Maicon 43′, Benatia 51′
Atalanta – Catania 2-1Denis 67′, Maxi Moralez 87′ / Leto 89′
Hellas Verona – Napoli 0-3Mertens 27′, Insigne 72′, Dzemaili 76′
Sassuolo – Milan, ce soir, 20h45
Sampdoria – Udinese, lundi, 19h
Inter – Chievo, lundi, 21h
Par Eric Maggiori