- Italie
- Serie A
- 18e journée
- Napoli/Juventus (1-3)
La Juve impose sa loi au San Paolo
Avec ses artificiers Pogba, Pirlo et Vidal bien en forme, la Juventus s'impose 3-1 à Naples et profite du nul de la Roma lors du derby pour reprendre trois points d'avance en tête du classement. Les Bianconeri sont champions d'hiver.
M. Britos (64′) pour Naples , P. Pogba (28′), M. Cáceres (69′), A. Vidal (94′) pour Juventus Turin.
Largué par la Juve et la Roma, bousculé même pour la troisième place par la Lazio, Naples se disait que cette réception du premier était peut-être la dernière chance pour sauver la saison. Et puis, il y a quelques semaines, les hommes de Benítez ont battu les Turinois en Supercoupe d’Italie. Alors pourquoi ne pas compter sur un impact psychologique ? Ça n’aura pas lieu. La Juve a balayé Naples dans son antre, avec une victoire 3-1 autoritaire. Une victoire qui lui permet d’obtenir le titre honorifique de Campione d’Inverno (champion d’hiver) avec une journée d’avance, puisqu’ils comptent trois points d’avance sur la Roma, mais sont devant à la différence particulière. Naples, avec un Hamšík et un Higuaín très discrets, ne peuvent faire qu’une chose désormais : regarder dans le rétro.
Le chef-d’œuvre de Pogba
Face à la maîtrise de la Juventus et de son jeu de passe, les joueurs de Benítez ont choisi dès le départ de subir. Un jeu risqué, car la balle circule bien avec Marchisio, Vidal, Pogba et bien sûr Pirlo, toujours à l’affût pour mettre une praline. Le bouillant public du San Paolo joue le jeu et se fait lui aussi discret, pour mieux crier son espoir à la moindre tentative de contre. Après une amorce timide de Callejón, De Guzmán est à deux doigts d’ouvrir le score à la 18e. L’ancien joueur de Swansea profite d’une mésentente dans la charnière Chiellini-Bonucci et d’un contre pour allumer opportunément Buffon. Mais c’est au-dessus. Les joueurs de la Juve peuvent se rentrer dedans, ça ne leur porte pas préjudice. Partant de ce constat, Tévez frappe dans Llorente, fort dans la surface. Ça peut sembler stupide, le ballon s’élevant dans les airs. Sauf qu’à la retombée, il y a Paul Pogba qui claque une superbe reprise de volée qui termine dans le petit filet opposé. Un des buts de l’année, déjà. De quoi permettre à la Juve de clôturer la première période avec le sourire, même si Rafael sauve le Napoli sur un bon arrêt à ras de terre.
Cáceres, merci l’arbitre
Mais à vouloir trop bien faire, la Juve se met en danger. À l’heure de jeu, Chiellini monte à la tête sur corner et percute un coéquipier. Son crâne pisse le sang, le kiné doit enchaîner les tours de compresses autour de la tête. Le patron de la défense n’est plus serein derrière et contamine toute son équipe avec des relances à la va-vite. Benítez sent que c’est le moment de lancer Mertens. Le Belge fait la misère à Cáceres sur son côté gauche. L’Uruguayen prend un jaune (alors que c’est Marchisio qui fait la faute, bon…) et le bouillon. Mertens enchaîne et botte le corner dans la foulée. Britos surgit au premier poteau pour ajuster Buffon de l’intérieur du pied. 1-1. Allegri se dit qu’il faut agir et demande à Lichtsteiner, qui avait dû déclarer forfait à l’entraînement, de partir quand même s’échauffer. Alors qu’il doit passer un de ses derniers moments sur le terrain à la 69e, Cáceres monte sur un coup franc botté par Pirlo. Bien vu, il profite d’un hors-jeu de Chiellini pour imposer une reprise peu académique qui fait mouche.
Pas cruel, son coach décide de faire finalement entrer le Suisse à la place de… Pogba. La Juve repasse en 3-5-2 et manque de peu de se faire rejoindre une deuxième fois au score cinq minutes plus tard. Sur un CSC de… Martín Cáceres ! Mais l’arbitre annule le but pour une charge de Koulibaly sur Buffon. Les champions de Serie A comprennent l’avertissement et deviennent prudents dans les transmissions. Naples fait entrer ses cartouches offensives, Zapata et la dernière recrue Gabbiadini. Dans le début du temps additionnel, le Colombien file au but et s’effondre au contact de Buffon, qui était venu à sa rencontre. Simulation grossière. Sans doute choqué, Arturo Vidal sanctionne le Napoli sur un contre classique en nettoyant la lucarne sèchement des 20 mètres. 3-1. La Juve sort enfin victorieuse du San Paolo et envoie un message à la Roma : tout faux pas des Giallorossi sera sanctionné.
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Par Romain Canuti